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Les femmes en agriculture en 6 chiffres clés

Les femmes occupent une place importante en agriculture. A l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, la MSA présente un tableau de leur situation en 2021. Il reste des disparités et un manque de statut pour certaines. Etat des lieux au regard des statistiques.

Les femmes sont très présentes dans l’agriculture traditionnelle et surreprésentées dans les filières d’élevage hors bovins.
© Guillaume Perrin (archives)

A l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, la MSA (Mutualité sociale agricole) publie des statistiques sur la « population féminine en agriculture ». Les chiffres délivrés sont ceux de l’année 2021 et montrent que « l’emploi féminin est essentiel au fonctionnement des exploitations et entreprises agricoles », indique la MSA. Présentation de la situation en 6 points clés.
 

26, 2% de femmes parmi les chefs d’exploitation

En 2021, la population active non-salariée agricole féminine se compose de 104 900 cheffes d’exploitations et 16 500 collaboratrices d’exploitation, soit un total de près de 121 400 femmes. Elles représentent près de 26,2 % de l’effectif des chefs d’exploitation. En revanche, elles ne sont que 5,1% à diriger des entreprises agricoles.

En 2021, 29,5 % des exploitations et des entreprises agricoles sont exploitées ou co-exploitées par au moins une femme. Dans 16,9% des cas, les exploitations ou entreprises agricoles sont exclusivement dirigées par des femmes et dans 12,6% des cas, elles sont dirigées par une équipe mixte.

Tout comme leur homologues masculins, les cheffes d’exploitation exercent principalement leur activité dans les secteurs composant l’agriculture traditionnelle : le secteur de l’élevage de bovins-lait (17,3 %), les cultures céréalières et industrielles (16,0 %), les cultures et élevages non spécialisés (12,6 %) et la viticulture (12,0 %). Cette répartition est le reflet du poids de chaque filière dans le paysage agricole français.

Les conjointes d’exploitants ou d’entrepreneurs agricoles étaient au nombre de 139 534 en 2021. Parmi elles, 11,8% sont affiliées en tant que collaboratrices d’exploitation (conjointes actives). En dix ans, l’effectif des collaboratrices d’exploitation a été divisé par deux. Les jeunes générations ne sont plus attirées par ce statut. Quand elles choisissent de rester sur l’exploitation pour y travailler, les femmes préfèrent opter pour un statut de co-exploitant qui leur procure plus de droits.

Le secteur de la production agricole emploie 360 300 femmes, soit 35,7 % des salariés du secteur. Cet emploi féminin représente 125 000 équivalents temps plein (ETP), soit un tiers des ETP.

80,7% de CDD pour les salariées de la production agricole

80,7% des salariées de la production agricole détiennent un contrat à durée déterminée (CDD), ce qui représente 263 700 contrats de travail en 2021. Ce recours au contrat à durée déterminée (CDD) occupe donc une place prépondérante dans l’emploi féminin de ce secteur.

En 2021, les femmes représentent 36,7 % des salariés saisonniers. Certaines filières agricoles recourent de manière conséquente au travail saisonnier des femmes. C’est le cas plus particulièrement de la viticulture ou des entreprises de travaux agricoles. En viticulture, 86,1 % des femmes ont un CDD (contre 83,1 % pour les hommes). Dans les entreprises de travaux agricoles, elles sont 85,1 % en CDD (contre 77,3 % pour les hommes).

Sur le marché du travail agricole, les femmes ont des conditions d’emploi plus précaires que celles des hommes pour les contrats longs. En CDD, la durée moyenne d’un contrat féminin est inférieure de 2,7 % à celle d’un contrat masculin, mais leur rémunération horaire moyenne est supérieure (+2,2% par rapport à celle des hommes). En CDI, les femmes ont des temps de travail inférieurs de 4,9% en moyenne à ceux des hommes. Elles sont proportionnellement deux fois plus nombreuses à temps partiel que les hommes et leurs rémunérations horaires moyennes sont inférieures de 3,2 %.
 

123 000 femmes ni cheffes, ni collaboratrices… mais indispensables

En 2021, environ 123 000 femmes d’exploitants ne sont ni cheffes, ni collaboratrices d’exploitation et n’ont donc pas un statut non-salarié agricole. Salariées dans l’entreprise de leur conjoint ou dans une autre entreprise (agricole ou non), elles assurent un complément de revenu au ménage, ce qui contribue indirectement au maintien de l’exploitation. « Leur participation à la gestion des exploitations n’est pas directement mesurable, mais réelle », note la MSA.  Dans le cadre du recensement agricole, elles déclarent généralement aider à la gestion de l’exploitation, bien que n’ayant pas le statut de collaboratrice.
 

30 000 grossesses en 2020

Le régime agricole a recensé près de 30 000 grossesses en 2020.

En 2021, 1196 non-salariées agricoles ont fait appel à un remplaçant en métropole, un nombre en progression par rapport 1029 femmes remplacées en 2020. Depuis 2019, plutôt que de bénéficier d’une allocation de remplacement, les femmes peuvent bénéficier directement d’indemnités journalières forfaitaires. Une option qui n’a été utilisée que par 38 exploitantes en 2019, 71 en 2020 et 109 en 2021.

69 % des exploitantes agricoles ayant accouché en 2021 ont eu recours à l’un de ces deux dispositifs d’indemnisation, une proportion supérieure de deux points à celle observée en 2020 (67 %).
 

10 247 femmes allocataires de la prime d’activité en 2021

10 247 femmes ont bénéficié de la prime d’activité pour 2021, soit un allocataire sur quatre au régime des non-salariés agricoles. Une proportion qui progresse de 1,1 point en un an.

L’âge moyen des femmes allocataires est de 42,5 ans contre 45 ans pour les hommes.


226 € / mois d’écart entre retraite de salariées et non-salariées

En moyenne, les femmes perçoivent une meilleure pension en tant que retraitées salariées agricoles que non salariées agricoles. L’écart est de 226 € / mois brut entre les deux régimes fin 2021 (1363 € / mois brut contre 1 137 €/mois brut).

En France métropolitaine, les femmes sont majoritaires au régime des non-salariés agricoles (NSA) avec 55,9% de l’effectif. En 2021, elles sont plus de 677 000 sur le territoire, avec une moyenne d’âge de 81 ans (contre 78 ans pour les hommes).

De manière générale, pour les non-salariés agricoles « le montant de retraite des femmes reste à un niveau inférieur à celles de leurs homologues masculins », observe la MSA.

La situation est similaire pour les femmes anciennement salariées agricoles. En 2021, leur nombre est de 1 120 000 (soit 52,8% de l’effectif global) avec une moyenne d’âge de 79 ans (contre 76 ans chez les hommes). Pour cette catégorie, le différentiel de retraite femmes/hommes atteint 17,7%. La pension globale féminine s’élève en moyenne à 1363 €/mois brut, un montant inférieur de près de 300 €/mois à celui de la gent masculine. Et « la durée de carrière en tant que salariée agricole n’explique pas cet écart de pension tous régimes », précise la MSA.

 

Des femmes globalement en meilleure santé que celles des autres régimes                                                                 
La MSA note que comparativement aux femmes de l’ensemble des régimes d’assurance maladie du même âge, les femmes relevant du régime agricole sont globalement en meilleure santé. Elles sont par exemple moins touchées, à âge égal, par les cancers du poumon et du sein ou les maladies neurologiques et psychiatriques. Par ailleurs, en comparaison à l’ensemble des femmes, à âge égal et tous régimes confondus, les femmes du régime agricole ont plus fréquemment des maladies cardiovasculaires et sont plus souvent atteintes de polyarthrite rhumatoïde et maladies apparentées. Parmi les maladies dégénératives, les femmes - notamment les non-salariées - sont exposées à un excès de risque de 6 % de maladie de Parkinson, un surrisque observé également chez leurs homologues masculins. Si les risques constatés au sein la population des femmes du régime agricole ont tendance à être plus marqués chez les non-salariées que chez les salariées, quelques pathologies font toutefois exception avec des situations opposées. C’est le cas du diabète pour lequel les femmes exploitantes agricoles présentent un sous-risque par rapport aux femmes tous régimes tandis que les salariées agricoles sont en surrisque. Il en est de même pour les troubles addictifs, hormis ceux lié à l’utilisation du tabac, d’alcool et du cannabis. A l’inverse, les salariées agricoles sont moins fréquemment traitées par des médicaments corticoïdes que l’ensemble des femmes, alors que chez les exploitantes agricoles ces traitements sont plus fréquents.

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