Les 13 commandements pour éviter le gaspillage alimentaire à Paris
Le saviez-vous ? Un parisien jette deux fois plus de déchets encore emballés que la moyenne française. Malgré des actions contre le gâchis, la quantité des déchets alimentaires encore emballés augmente et passe de 11 à 13 kg/parisien/an. Il y a du chemin à parcourir et des actions concrètes à mettre en œuvre pour qu’en 2024, chacun dispose d'une solution de tri pour ses résidus alimentaires. La ville de Paris a donc établi un plan stratégique de lutte contre le gaspillage alimentaire en 13 mesures.
Le saviez-vous ? Un parisien jette deux fois plus de déchets encore emballés que la moyenne française. Malgré des actions contre le gâchis, la quantité des déchets alimentaires encore emballés augmente et passe de 11 à 13 kg/parisien/an. Il y a du chemin à parcourir et des actions concrètes à mettre en œuvre pour qu’en 2024, chacun dispose d'une solution de tri pour ses résidus alimentaires. La ville de Paris a donc établi un plan stratégique de lutte contre le gaspillage alimentaire en 13 mesures.
En 2013, Syctom réalise une campagne de caractérisation révélant que 25% des déchets provenant des marchés parisiens sont des produits alimentaires dont 7% sont encore consommables et 18% ne le sont plus. D’ici 2025, la ville de Paris vise de diminuer de 50% le gaspillage alimentaire à l’échelle municipale. Et cette année, les restaurants collectifs de la capitale devraient proposer à 50% une alimentation durable. Afin d’atteindre l’ensemble des objectifs fixés, la ville de Paris élabore un plan stratégique parisien de lutte contre le gaspillage alimentaire décliné en 13 actions.
Réduire le gaspillage alimentaire dans la restauration de la collectivité parisienne
1 - Encourager les restaurants parisiens à la mise en œuvre de bonnes pratiques de lutte contre le gaspillage alimentaire
En formalisant l’engagement des gestionnaires de restaurant de la collectivité parisienne dans une charte et en engageant des actions concrètes, l’objectif est de réduire le gaspillage alimentaire. Cet engagement est volontaire. Il vient en complément des obligations qui incombent les restaurateurs parisiens.
Plus concrètement, un catalogue de fiches de bonnes pratiques sera publié. Ces fiches seront aussi diffusées et disponible sur un espace collaboratif dédié à cet effet. Des chartes à destination des restaurants scolaires et administratifs sont en cours d’élaboration.
2 - Développer une offre globale de formation sur l’alimentation durable et le gaspillage alimentaire, à destination du personnel de cuisine et des animateurs des écoles
Le personnel de cuisine sera formé à la prévention du gaspillage alimentaire. Les formations sur l’alimentation durable seront dispensées par la Ferme de Paris, pôle ressource de l’agence de l’écologie urbaine. Dans les écoles, les animateurs seront formés pour accompagner les enfants dans la prévention du gaspillage. Cette thématique intégrera la formation d’accueil des animateurs.
3 - Aider au développement des filières durables locales à destination de la restauration collective
Cette action a pour but de limiter les pertes alimentaires liées au transport via un appui au développement de filières alimentaires de proximité pouvant approvisionner les restaurants collectifs. La ville de Paris aimerait permettre une meilleure connaissance réciproque entre l’offre des commerces de proximité et la demande spécifique des restaurateurs. Cette solution permettra, à terme, aux acteurs de la production d’adapter leur offre à la demande. Cette action se découpe en plusieurs sous actions dont l’augmentation d’une offre de proximité issue de l’agriculture biologique. La ville de Paris participe aussi à la construction d’une filière locale « d’ovoproduits bio et poules élevées en plein-air ».
4 - Accompagner les acteurs de la restauration collective parisienne dans les opérations de dons alimentaires
En 2015, le bureau de la restauration scolaire recense les pratiques réalisées dans les écoles pour en rédiger des fiches techniques. Les chefs parisiens de la restauration collective sont incités à appliquer le don alimentaire en leur donnant les outils nécessaires pour cette opération et dans le respect des règles en vigueur.
Impliquer les commerces et les marchés alimentaires parisiens
5 - Inciter les commerces alimentaires à améliorer la vente des produits en fin de vie
Cette action permettrait de réduire le nombre de produits gaspillés arrivés à leur date limite de consommation (DLC), de combiner la lutte contre le gaspillage et le pouvoir d’achat et de développer les partenariats entre commerces et porteurs de solutions innovantes. La ville de Paris organisera des concertations entre les acteurs de la distribution et des start-up. A terme, via des applications, le client devrait être informé des prix réduits des produits en fin de vie et devrait les identifier au mieux au sein du commerce. Des expérimentations seront menées dans les magasins volontaires. La ville de Paris les soutiendra et leur remettra la distinction « le gaspi c’est fini ».
A lire aussi : Le kit éducatif de la FAO sur la réduction du gaspillage alimentaire destiné aux écoles primaires et secondaire
6 - Favoriser l’ouverture des magasins en vrac, sans emballage jetable, zéro déchet
Un tiers des poubelles des Parisiens sont remplies d’emballages jetables. L’objectif de cette mesure est de diminuer leur utilisation et de permettre aux consommateurs d’acheter la juste quantité d’aliments via l’ouverture d’épicerie en vrac dans la capitale. Aujourd’hui, il n’existe pas de magasins entièrement en vrac sur Paris. En 2012, l’association ZeroWasteFrance mène dans le 11ème arrondissement l’opération « mon commerçant m’emballe durablement » qui vise à développer l’utilisation d’emballage réutilisable et à réintroduire le système de consigne dans les commerces de proximité. Plus concrètement, la ville de Paris aidera les porteurs de projet dans la recherche de locaux pour ouvrir une épicerie en vrac. D’autre part, Paris s’engage à relayer les actions de sensibilisation des associations, notamment l’opération « mon commerçant m’emballe durablement » à l’échelle nationale.
A lire aussi : Le concours Design Zéro Déchet 2020 et l’ensemble des projets
7 - Diffuser les fiches de bonnes pratiques pour la restauration privée
Sur le même modèle que l’action 1, l’objectif est de mobiliser les restaurants privés pour réduire le gaspillage alimentaire en les informant des outils à leur disposition et les actions concrètes à mettre en place. Les fiches de bonnes pratiques sont en cours d’élaboration : les étapes de mise en œuvre et les moyens associés y sont décrits. Les retours d’expérience alimentent les fiches, avec en particulier des conseils pratiques et les résultats obtenus.
8 - Généraliser le processus de récupération – transformation – don des fruits, légumes et autres invendus alimentaires sur les marchés parisien
Depuis 2013, l’association La Tente des Glaneurs organise, chaque dimanche, au marché de Joinville (19ème arrondissement) des collectes de produits invendus. En 2014, 35 tonnes de fruits et légumes ont été récoltés dont 25 tonnes encore consommable ont été redistribuées à une soixantaine de bénéficiaires (familles, SDF, chômeurs, retraités, étudiants, …). Les dix tonnes restantes non consommables ont été envoyées dans un centre de compostage. Premièrement, les marchés parisiens du dimanche se verront être mis en contact avec des associations locales pour récolter les invendus encore consommables. A terme, l’objectif est de couvrir l’ensemble des marchés. Un comité sera organisé régulièrement pour suivre l’avancée du projet et aider aux partenariats.
A lire aussi : Le communiqué de presse de la mairie de Paris du 23 mars 2020 sur les résultats annuels de l’association La Tente des Glaneurs
9 - Soutenir le développement de dispositifs pour la collecte et la redistribution des invendus alimentaires
Après avoir récolté les invendus sur les marchés, l’objectif est de faciliter la redistribution auprès des personnes en difficultés. En 2015, l’ANSA (Agence Nouvelle des Solidarités Actives) a réalisé, avec le soutien de la ville de Paris, une cartographie des acteurs de la lutte contre le gaspillage alimentaire. Suite à des réflexions sur le sujet, la question de la logistique pour la collecte et l’acheminement des dons vers les structures bénéficiaires ont été identifiées comme prioritaires. La ville de Paris soutiendra l’émergence de solutions innovantes pour la transformation, le stockage et la redistribution du surplus alimentaire.
Sensibiliser les citoyens
10 - Soutenir et participer à l’organisation d’actions locales de sensibilisation
Lancer un concours « Famille 0 gaspi », poursuivre les cours de cuisine des restes/sans restes sur les marchés et intégrer la lutte contre le gaspillage alimentaire aux programmes éducatifs sont des pistes pour sensibiliser les citoyens à ces enjeux. L’objectif est d’améliorer leur prise de conscience et leur donner les clés pour agir.
A lire aussi : Le guide méthodologique pour organiser un défi « Famille Zéro Déchet », rédigé par l’association ZeroWasteFrance
11 - Concevoir et diffuser des outils de sensibilisation sur le gaspillage alimentaire
Après les chefs de restaurations collectives et privées, c’est au tour des parisiens de mettre la main à la pâte. Des exemples de gestes à adopter afin de diminuer le gaspillage alimentaire dans les foyers de la capitale seront diffusés via des outils de sensibilisation. Un kit de communication numérique sur les cinq règles pour lutter chez soi contre le gaspillage alimentaire sera diffuser sur les réseaux sociaux (Twitter, Facebook), mit en ligne Paris.fr et diffusé sur IntraParis. Qui ne voudrait pas se voir décerner la distinction, qui prend la forme d’un logo, « Le Gaspi c’est fini » pour la mise en place de ses solutions innovantes sur le territoire parisien pour la lutte contre le gaspillage alimentaire ? La remise de cette distinction donnera lieu à une communication de la ville de Paris auprès du public. Dans le même optique que les commandements 8 et 9, Paris élabore une charte des évènements éco-responsable. Le don des produits comestibles restant est vivement recommandé par la ville de Paris.
De manière transversale
12 – Participer à l’animation d’un réseau d’acteurs sur le sujet de lutte contre le gaspillage alimentaire
La ville de Paris participera à l’organisation de rencontres régulières avec les acteurs du territoire ce qui accentuera les échanges. Participer à l’animation de ce réseau permettra l’émergence de solutions innovantes et d’actions communes pour lutter contre le gaspillage alimentaire.
13 – Évaluer le gaspillage alimentaire à Paris
L’évaluation du gaspillage alimentaire à Paris permettra de :
- Affiner la connaissance du gaspillage chez chacun des acteurs de la chaîne alimentaire pour mieux appréhender les enjeux sur le territoire parisien
- Prioriser davantage les actions à mettre en place et pouvoir mesurer leur mise en œuvre dans le temps
- Disposer de données précises sur lesquels sensibiliser les Parisiens
Plus concrètement, via des sondages, la ville de Paris améliora sa connaissance sur les comportements des parisiens pour les faire évoluer. Les évolutions du gaspillage alimentaire globale et de la restauration collective via le protocole « Paris Exemplaire » seront suivies.