Aller au contenu principal

Légumes secs : « J'allie agronomie et économie avec les mogettes »

 Mathieu Pilard, exploitant en Vendée, vend lui-même ses mogettes pour optimiser la valorisation économique de cette bonne tête de rotation. Son objectif est de développer la vente directe au consommateur.

« La mogette est une bonne tête de rotation et la marge est le double de celle du maïs, explique l’agriculteur, mais c’est une culture stressante », explique Mathieu Pilard. © M. Pilard
« La mogette est une bonne tête de rotation et la marge est le double de celle du maïs, explique l’agriculteur, mais c’est une culture stressante », explique Mathieu Pilard.
© M. Pilard

Sur l’exploitation de Mathieu Pilard, la mogette, fameux haricot blanc de Vendée, n’a pas une place anecdotique, car elle cumule intérêts agronomique et économique. Pour la vente, l’agriculteur fait le choix de l’indépendance, comme pour ses grandes cultures.

« La mogette est une bonne tête de rotation et la marge est le double de celle du maïs, explique l’agriculteur. Mais c’est une culture stressante, avec les aléas climatiques à la récolte, le risque d’enherbement par des morelles qui tachent les grains... » La mogette revient tous les trois ans sur les parcelles irriguées (mogette-blé-maïs), et tous les quatre ans en sec, avec deux années successives en maïs.

Six à huit hectares sont consacrés à la production de semences pour Vilmorin. Mathieu Pilard bénéficie ainsi d’un suivi technique qui profite à l’ensemble de la production. Sur 25 ha, les haricots sont labelisés Mogette de Vendée IGP Label Rouge, en irrigué uniquement car le cahier des charges est strict sur la grosseur des grains.

« Le label implique d’utiliser des semences certifiées à 600 €/ha, contre 150 €/ha en semences fermières, précise l’agriculteur. Avec les sécheresses récurrentes, je préfère ne pas prendre de risque sur les parcelles non irrigables. 8 à 10 hectares sont donc cultivés sans label. » L’exploitant vend 15 à 20 tonnes de semences et 70 tonnes de mogettes de consommation.

Celles-ci sont triées, congelées pour détruire les insectes, et pour partie conditionnées en Cuma. Elles sont ensuite vendues à des conserveries, dans des magasins de produits régionaux et en vente directe à la ferme. La mogette standard est vendue 1,40-1,50 €/kg et la mogette Label Rouge 1,80 à 2,50 €/kg, avec une marge de 0,15-0,20 €/kg.

A l’avenir, Mathieu Pilard veut développer la vente directe en 500 g et 1 kg. Il va prochainement installer un local dédié à l’ensachage et à la vente. Il veut aussi créer un site internet pour la vente directe et organiser des portes-ouvertes à la récolte pour vendre ses mogettes le plus tôt possible.

Les plus lus

<em class="placeholder">Mathieu Beaudouin est agriculteur à Évry-Grégy-sur-Yerre, en Seine-et-Marne.</em>
Mauvaises récoltes 2024 : « On rogne sur notre rémunération et sur l’entretien du matériel, faute de trésorerie suffisante »
Mathieu Beaudouin est agriculteur à Évry-Grégy-sur-Yerre, en Seine-et-Marne. Il témoigne de ses difficultés depuis un an liées…
<em class="placeholder">Moisson du Colza dans les plaines cerealieres de la Marne. Agriculteur moissonnant sa parcelle de Colza avec une moissonneuse bateuse Claas 740 Lexion.  Livraison du Colza a ...</em>
Prix du blé et du colza 2024 : quand vendre votre récolte ?

En 2024, l’embellie du prix du colza depuis quelques semaines offre quelques opportunités aux producteurs de grandes cultures…

<em class="placeholder">Bord de champ inondé après un excès de pluie en bordure d&#039;un champ de céréales. Avril 2024 dans le nord de l&#039;Eure-et-Loir</em>
Difficultés de trésorerie : quelles sont les mesures existantes pour faire face ?

Les mauvaises récoltes pèsent sur les trésoreries. Des mesures ont été annoncées par l’État alors que la MSA, les banques et…

<em class="placeholder">Parcelle en jahère.</em>
Jachères de plus de 5 ans : comment les garder en terres arables en 2025 ?

La question de la requalification des jachères de plus de 5 ans en prairies permanentes restait en suspens après les…

Pierre Devaire, agriculteur en Charente, dans une parcelle.p
Récoltes 2024 : « une campagne traumatisante » pour les céréaliers du Poitou-Charentes

L’heure est au bilan chez les producteurs de céréales, au terme d’une campagne 2024 qui fut difficile du début à la fin. Les…

<em class="placeholder">Destruction d&#039;un couvert de moutarde au déchaumeur.</em>
Couverts d’interculture : quand faut-il les détruire ?
Plusieurs critères sont à prendre en compte pour détruire son couvert d’interculture à la bonne période, en entrée ou en sortie d…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Grandes Cultures
Consultez les revues Réussir Grandes Cultures au format numérique sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter Grandes Cultures