« La RSE a un impact positif sur la productivité »
Stéphanie Pérès, économiste à Bordeaux Sciences Agro et directrice adjointe de l’ISVV (1), considère que, tout en intégrant le changement climatique, la RSE est un outil de management bénéfique. Explications.
Stéphanie Pérès, économiste à Bordeaux Sciences Agro et directrice adjointe de l’ISVV (1), considère que, tout en intégrant le changement climatique, la RSE est un outil de management bénéfique. Explications.
En quoi la responsabilité sociétale des entreprises (RSE) répond-elle aux enjeux du changement climatique en viticulture ?
Stéphanie Pérès : La RSE commence lorsque l’on prend conscience qu’une démarche durable est indispensable pour l’avenir de son entreprise. Elle place le développement économique responsable au cœur de la stratégie. Elle pose la question de l’impact de son activité aujourd’hui pour demain. Elle conduit à intégrer les responsabilités sociales, sanitaires et environnementales de l’activité viticole pour trouver des voies d’amélioration. On l’a vu par exemple cet été, on peut s’attendre à des problèmes de santé au travail avec le changement climatique, d’où la nécessité de prendre en compte ses conséquences sur les conditions de travail.
Que peut apporter la RSE au sein d’une entreprise viticole ?
S. P. : Des études ont documenté dans les années 2010 l’impact positif de la RSE sur la productivité. Elle influence la motivation des salariés et leur attachement à l’entreprise dès lors qu’ils s’identifient aux valeurs de l’entreprise. C’est un facteur d’attractivité. Prendre en compte la pénibilité, être à l’écoute des besoins, aménager les postes, former, ça joue sur la productivité et ce sont des démarches RSE.
Ce type de démarche n’est-il pas contraire à la simplification recherchée par nombre d’acteurs de la filière ?
S. P. : Beaucoup d’entreprises se lancent dans des pratiques responsables visant par exemple une réduction de l’exposition aux pesticides avec des certifications environnementales. En ce sens beaucoup font de la RSE sans le savoir. Les moyens humains et financiers sont à considérer. Le déploiement sera plus compliqué dans des petites structures, mais chacun à son niveau peut mettre en œuvre une démarche RSE.
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Cela passe par exemple par l’évolution du matériel mis à disposition, l’aménagement d’un lieu de repos ou de repas ou des initiatives sur le logement des saisonniers. C’est une démarche d’amélioration continue. Il y a intérêt à mettre en avant ses bonnes pratiques et à les développer avant que la réglementation ne les rende obligatoire.