« La filière ovine devrait s’en sortir »
L’avant-veille du week-end de Pâques est porteuse d’un souffle d’espoir pour la production ovine. Maurice Huet, président de l’interprofession ovine, revient sur ce qui semble être la fin de la crise.
« La fin de la première semaine de confinement et la semaine suivante ont effectivement vu baisser très fortement les activités d’abattage des ovins. Cependant, les animaux qui n’ont pas été abattus à ce moment-là ont été collectés sur les semaines 14 et 15, soit du 6 au 19 avril. Ainsi, tous les agneaux de Pâques ont pu être abattus en temps et en heure. Tout le monde a eu très peur et les moyens mis en place ont permis de limiter les dégâts, notamment en dégageant un peu de volume avec les femelles et grâce aux nombreuses initiatives locales des coopératives et éleveurs. Dons aux institutions publiques et drive ont permis de pallier au plus urgent en commercialisant les agneaux qui ne pouvaient plus attendre. Cette crise permet de remettre sur la table la nécessité pour la filière de posséder des outils d’appréciation de l’offre en agneaux. Basé sur les accouplements et les naissances, il nous permettrait de suivre la production réelle des élevages français.
La grande distribution approvisionnée en agneau français
Pour ce qui est de l’approvisionnement de la grande distribution, il est aussi complet que les années précédentes, peut-être y a-t-il un peu moins de volume mais cela est limité par les actions mises en œuvre par les enseignes. Les imports d’agneaux d’origine européenne ont été globalement reportés, plutôt que les agneaux néo-zélandais, car les premiers viennent de moins loin donc le transport est plus souple. Certaines enseignes ont choisi d’écouler leurs stocks d’agneaux néo-zélandais, d’autres ont stocké ces imports océaniens et ont favorisé l’agneau français. Seulement, les stocks finiront bien par reparaître… Si nous pouvons dire que nous avons réussi à sauver la période de Pâques, je ne sais pas de quoi est fait l’avenir. Mai et juin marquent généralement le début de la saison des barbecues et peut-être que les stocks de néo-zélandais ressortiront à ce moment. Nous pouvons donc souffler un peu après le stress de tout ce que nous avons mis en place, mais nous devons rester très vigilants ! »