"Reprendre la ferme de papy, du rêve à la réalité"
Depuis son enfance, Théo Haller a rêvé de reprendre l’exploitation de son grand-père maternel décédé lorsqu’il avait dix ans, dans les marais rochefortais, en Charente-Maritime.
Depuis son enfance, Théo Haller a rêvé de reprendre l’exploitation de son grand-père maternel décédé lorsqu’il avait dix ans, dans les marais rochefortais, en Charente-Maritime.
« À la disparition de mon grand-père, ma grand-mère a repris la ferme avec rigueur, supprimé l’atelier bovin viande et conservé la partie grandes cultures avec l’aide d’un entrepreneur de travaux agricoles.
Ma mère a toujours été très présente sur l’exploitation, cultivant le souvenir de son père trop tôt disparu. J’ai grandi dans cet environnement familial me prédisposant plutôt à devenir céréalier.
Une première expérience déterminante en ovin
À 16 ans, sans grande certitude, j’ai choisi de m’orienter vers un bac professionnel agricole en apprentissage. J’ai d’abord été accueilli chez Ludovic Gilbert, un éleveur ovin près de La Rochelle. Il m’a initié à son métier, m’a fait découvrir l’élevage et la vente directe. Il m’a appris aussi à avoir confiance en moi. J’ai compris chez lui que je pouvais « faire des choses » seul. J’ai grandi.
J’ai poursuivi ma quête d’expériences chez Bruno Bonnin, avec un système bovin viande, porcs et grandes cultures en bio. Là j’ai appris la complexité de l’agriculture sur une exploitation diversifiée.
Un projet qui mûrit avec des brebis et des cultures
L’idée de mon installation faisait son chemin. Plus tard, j’aurai des cultures ET des brebis.
Je me suis vite rendu compte que me former en mouton serait une nécessité. J’ai opté pour un certificat de spécialisation ovin viande. J’ai eu l’opportunité de le réaliser en apprentissage sur l’exploitation du lycée agricole de Montmorillon, dans la Vienne. Là, de nouveaux challenges : acquérir la technique, intégrer une équipe, découvrir la pédagogie, atteindre des objectifs et gagner en autonomie.
J’ai mûri. Mon projet se précisait.
400 brebis vendéennes et de la vente directe
Il comprend aujourd’hui 400 brebis vendéennes, des prairies et des cultures de vente. À terme, les brebis pâtureront les couverts végétaux l’hiver, les prairies temporaires au printemps et les prairies diversifiées des marais pendant l’été. Cette combinaison de ressources fourragères devrait m’assurer une saison de pâturage suffisante et une autonomie alimentaire pour le troupeau.
Ce mode de production herbager sera aussi un atout pour communiquer et développer la vente directe d’agneaux sur un territoire particulièrement touristique. la vente directe est un projet piloté par ma mère Cécile Baudry, associée de l’entreprise.
J’ai mis du temps à décider comment je souhaitais m’installer. J’ai été bien entouré, j’ai profité de l’expérience de professionnels impliqués. À moi maintenant de poursuivre cet héritage familial. »
Le marais de Rochefort, un site protégé Natura 2000
Situé en Charente-Maritime, le marais de Rochefort est composé de prairies semi-naturelles humides et de prairies mésophiles composées d’une flore sauvage très diversifiée. Les prairies sont séparées par un important réseau de fossés à eau douce et contiennent des dizaines d’espèces remarquables de plantes dont certaines protégées en France.
Leur sauvegarde est étroitement liée à l’entretien des espaces par les éleveurs, et au pâturage extensif permettant de garder le milieu ouvert. Ces enjeux de préservation de la biodiversité et de maintien de pratiques spécifiques aux zones humides sont possibles grâce au pâturage des brebis.