« Il n’y a pas d’acharnement de l’OFB ni d’aucune autre police de l’environnement à l’encontre des agriculteurs »
A l’occasion du salon de l’Agriculture, le directeur et la présidente de l’Office français de la biodiversité écrivent aux agriculteurs après la lettre polémique de Laurent Wauquiez, président de la région Ile-de-France. Une mise au point avec des données chiffrées sur les contrôles des exploitations agricoles.
A l’occasion du salon de l’Agriculture, le directeur et la présidente de l’Office français de la biodiversité écrivent aux agriculteurs après la lettre polémique de Laurent Wauquiez, président de la région Ile-de-France. Une mise au point avec des données chiffrées sur les contrôles des exploitations agricoles.
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« L’Office français de la biodiversité n’a jamais cessé d’exprimer son soutien à votre profession. Nos chefs de services départementaux et leurs équipes n’ont jamais cessé de parler à vos représentants ». Dans une lettre ouverte aux agriculteurs, diffusée le 24 février, à l’occasion du salon de l’agriculture, Sylvie Gustave Dit Duflo et Olivier Thibault, respectivement présidente et directeur général de l’OFB, font suite à la lettre ouverte polémique de Laurent Wauquiez en date du 7 février.
Les agriculteurs ne représentent que 6% des contrôles administratifs de l’OFB
« Il n’y a pas d’acharnement de l’OFB ni d’aucune autre police de l’environnement à l’encontre des agriculteurs » écrivent-ils rappelant qu’en 2024, les agents de l’OFB ont réalisé 134 000 contrôles administratifs visant toutes sortes d’usagers de la nature dont seulement 1179 ayant concerné des agriculteurs. « C’est plus de deux fois moins qu’en 2023 et c’est seulement 0,3% des près de 400 000 exploitations agricoles recensées en France » précisent-ils soulignant que « sur les quelques 500 situations de non-conformité relevées par les agents, il n’y a eu aucune suite administrative ou judiciaire dans la moitié des cas ». Au total, les agriculteurs ne représentent que 6% de tous les contrôles administratifs de l’OFB, selon ses dirigeants et « uniquement 800 enquêtes judiciaires conduites sous l’autorité des procureurs ».
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Une réponse au courrier polémique de Laurent Wauquiez
Les représentants de l'OFB répondent ainsi au président de la Région Rhône-Alpes qui écrit dans sa lettre ouverte aux agriculteurs : « Nous avons constaté comment l’Office français de la biodiversité (OFB) vous empêche de travailler sereinement en vous accablant de contrôles absurdes ». Traitant l’OFB « de coalition d’idéologues », Laurent Wauquiez va jusqu’à espérer sa dissolution dans le courrier, invitant les agriculteurs à se tourner « vers la Région pour bénéficier d’une aide juridique en cas de litige avec l’Office française de la biodiversité ».
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On ne va pas supprimer la police de l’eau, affirme Agnès Pannier-Runacher
Une attaque qu’Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition écologique a jugé indigne le 22 février dans une interview accordée à Ouest France.
« Laurent Wauquiez, notamment, joue les shérifs « anti-OFB » comme si la protection de la nature était une conspiration. Au train où vont les choses, il va bientôt accuser les arbres de wokisme », a-t-elle réagi auprès du quotidien régional, affirmant qu’il n’obtiendrait pas la suppression de l’OFB. « On ne va pas supprimer la police de l’eau et de la nature, comme on ne va pas supprimer la police nationale ou la gendarmerie », a-t-elle ajouté.
Loi d'orientation agricole, attaques contre les agents de l'OFB, défense de nos pêcheurs... Avant de passer lundi et mardi avec les agriculteurs, je réponds sans détour aux questions de Ouest-France.
Interview : https://t.co/Rnha1gl44D pic.twitter.com/PmOciNv3KH— Agnès Pannier-Runacher 🇫🇷🇪🇺 (@AgnesRunacher) February 23, 2025
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Des tentatives d'apaisement ayant échoué pour l'instant
« Laisser croire que l’OFB est la source de tous les maux de l’agriculture française est une supercherie qui ne trompe personne », concluent le directeur et la présidente de l’OFB dans leur lettre ouverte. Regrettant que les démarches « pour apaiser les tensions avec le monde agricole » n’aient pas abouti (projet de conventions avec les chambres d’agriculture, mise en place de formations réciproques, création d’une inspection générale des services…), ils appellent les représentants agricoles à « repartir sur des bases claires, respectueuses et sécurisées pour tous » après l’installation des nouveaux exécutifs dans les chambres d’agriculture.
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