« Je me bats chaque jour pour qu’on ne bride pas l’alimentation au nom de la planète » déclare Annie Genevard au salon de l’agriculture
A l’occasion de son premier discours lors de « de son premier salon de l’Agriculture », la ministre Annie Genevard a appuyé fortement sur la nécessité de permettre à l’agriculture de produire plus.
A l’occasion de son premier discours lors de « de son premier salon de l’Agriculture », la ministre Annie Genevard a appuyé fortement sur la nécessité de permettre à l’agriculture de produire plus.
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« Opposer agriculture et environnement est un non-sens : les agriculteurs dont le métier est de travailler avec la Nature l’ont compris depuis longtemps. J’en ai moi-même la conviction depuis longtemps aussi et me bats chaque jour pour qu’on ne bride pas l’alimentation au nom de la planète, quand il n’y a aucun bénéfice objectif à ces entraves administratives ou réglementaires » a déclaré Annie Genevard, ministre de l’Agriculture, ce 23 février lors de l’inauguration du stand de son ministère au salon de l’Agriculture.
Et la ministre de s’en prendre aux « idéologues » : « les procureurs qui « bouffent du paysan » à tous les repas sans en avoir jamais vu, pour entretenir le fantasme d’une France agricole productiviste ».
Je ne veux pas laisser une dette alimentaire à nos enfants
« On invoque souvent la dette environnementale que nous pourrions laisser à nos enfants. Mais je ne veux pas non plus leur laisser une dette alimentaire », a-t-elle ajouté, souhaitant faire de ce 61e salon de l’agriculture « le premier salon du rebond, première pierre d’une ère de reconquête, celle d’un nouveau Pacte social entre le Nation et ses agriculteurs que l’année 2025 doit nous permettre de sceller ».
« Les Français aiment les agriculteurs, je veux qu'ils aiment aussi leur agriculture » a-t-elle lancé.
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Des conférences de la souveraineté alimentaire finalisées début 2026
Après les élections aux chambres d’agriculture, le vote du budget 2025, de la PLFSS 2025 et de la LOA, la ministre de l’Agriculture affirme vouloir « jeter les bases d’une vision partagée et d’une envie collective de faire de l’agriculture et de l’agroalimentaire le levier d’un nouveau dessein national ».
Une nouvelle stratégie qui passe par la défense de la production, selon la ministre pour qui « la France doit affirmer sa souveraineté agricole comme un enjeu régalien et réarmer sa puissance alimentaire ».
Chaque filière dispose d’un an pour se fixer des objectifs clairs en matière de production sur dix ans
Pour ce faire, Annie Genevard a annoncé que les conférences de la souveraineté alimentaire, inscrites à son initiative dans le projet de loi d’orientation agricole, devraient être finalisées début 2026. « Chaque filière dispose d’un an pour se fixer des objectifs clairs en matière de production sur dix ans en prenant en compte l’effet du réchauffement climatique », a-t-elle précisé soulignant de prochaines annonces sur la méthode à suivre « dans une démarche bottom-up ».
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Renouvellement des générations : des travaux à poursuivre
Sur la question du renouvellement des générations dans l’agriculture, défi crucial dans le cadre de la reconquête de la souveraineté alimentaire, la ministre a évoqué des « avancées en matière d’installation des jeunes, via France Services Agriculture, les diagnostics modulaires et le cap fixé à l’enseignement agricole » de la LOA.
Le défi du renouvellement des générations ne sera pas relevé avec cette loi
« Mais le défi du renouvellement des générations ne sera pas relevé avec cette loi : nous devons poursuivre nos travaux et aller plus loin » a-t-elle toutefois reconnu promettant de travailler « à approfondir ces sujets demain ».
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PAC 2027 : la vision de l’agriculture de la Commission
Le Commissaire européen à l’agriculture Christophe Hansen sera présent jeudi 27 février sur le salon de l’Agriculture. A cette occasion, la ministre compte avoir « des discussions franches » sur les priorités françaises dans le cadre de la PAC 2027, en préparation dès cette année.
Si la vision de la Commission présentée le 19 février « inclut des éléments qui rejoignent » les positions de la France, selon Annie Genevard, plusieurs points sont préoccupants dont :
- « un ciblage des aides qui pourrait conduire des agriculteurs bénéficiant du soutien de la PAC aujourd’hui à en être exclus demain »
- l’inscription de la future PAC comme « une partie » du prochain cadre financier pluriannuel (CFP)
- « la remise en cause d’un budget dédié pour la PAC, avec deux piliers bien identifiés.
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