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Après Aidons nos fermes, Patrice Cougoureux reçoit « un appel d’agriculteur par jour »

L’émission « Aidons nos fermes » diffusée fin juin sur M6 a eu de nombreuses retombées positives selon Patrice Cougoureux, agriculteur et coach du programme. Très sollicité par des agriculteurs en difficulté ou ayant un projet de diversification, il espère que qu’une saison 2 sera lancée à la rentrée.

Patrice Cougoureux, agriculteur et coach de l’émission Aidons nos agriculteurs
Patrice Cougoureux, agriculteur et coach de l’émission Aidons nos agriculteurs
© Sacha Heron

Le 17 août au matin, le tarnais Patrice Cougoureux, à la tête de la ferme familiale La Peyrouse reprise il y a dix ans, revient pour Réussir.fr sur l’expérience du programme télévisé Aidons nos fermes diffusé le 28 juin sur M6, dans lequel il s’est illustré comme coach auprès d’agriculteurs en difficultés.
 

Quel a été le bilan du premier épisode d’Aidons nos fermes ?

Nous avons eu énormément de retours positifs, les gens ont beaucoup aimé. Sur les réseaux sociaux, je m’attendais à me faire « défoncer » (c’est vraiment le terme sur Twitter !), or hormis une ou deux personnes qui s’attaquent directement aux personnes, j’ai été beaucoup surpris des retours positifs. Les audiences ont atteint 1 million de téléspectateurs au pic, avec 10 à 10,5% part de marché. Ce n’est pas exceptionnel mais pas ridicule non plus pour une première saison. Sans parler du fait que la date de diffusion a été plusieurs fois reportée (elle devait être diffusée initialement en mars, ndlr) et qu’avec l’annonce du départ de la chaine de Marie Portolano toute la communication n’a pas été faite comme prévu.


Quels retours du côté de la profession agricole ?

J’ai reçu beaucoup de messages de gens de la profession me disant que l’on avait bien mis en avant l’agriculture. C’est le point qui m’intéressait le plus. Je ne voulais pas mettre à mal l’image de l’agriculture.

Je ne voulais pas mettre à mal l'image de l'agriculture

En revanche beaucoup m’ont dit qu’il aurait fallu rentrer dans la technique mais M6 ne le voulait pas. Le plus important était de s’adresser au grand public.
 

Oui, ils s’en sont fortement éloignés.

Quid des deux familles du premier épisode après sa diffusion ? Quelle suite pour les Have (éleveurs de limousines), ont-ils trouvé une banque ? et les Lang comment se passent les visites à la ferme et la vente de pop-corn ?

Au moment où je vous parle les Have n’ont toujours pas de banque, la situation est toujours compliquée. Ils sont en pleine culture du lin, ça devrait représenter des ventes intéressantes, par ailleurs la vente directe représente une grosse volumétrie. On leur a donné un coup de boost mais on ne fait pas de miracles, en autofinancement la situation reste très fragile même si on leur a permis d’avoir plus de liquidités. Ils ont sorti la tête de l’eau mais il faudrait qu’ils trouvent une banque.

On leur a donné un coup de boost mais on ne fait pas de miracles

Pour les Lang, c’est la révolution, les ventes de pop-corn marchent très bien, je le sais car j’en vends chez moi. Les visites à la ferme ont commencé il y a un mois et demi et ça marche aussi très bien, ils ont délégué la billetterie à l’office du tourisme.

Pour les Have c’est la révolution, les ventes de pop-corn marchent très bien

Mais pour revenir au pop-corn, c’était vraiment une super idée, je regrette de ne pas l’avoir eu pour mon exploitation ! Il leur fallait juste un peu de marketing et la télévision pour accélérer les choses. Et cette année leur maïs a poussé, il faut aujourd’hui 3 mètres de haut, ils vont pouvoir utiliser leur production, même s’ils ont essuyé un violent orage avant-hier.
 

Ce sont-ils éloignés du revenu de 300 euros qu'ils dégageaient certains mois comme évoqué dans l’épisode ?

Vous faites un appel aux idées sur Facebook, vous repartez sur une saison 2 ?

Je n’en ai aucune idée. M6 et la société de production devraient le décider début septembre. Si on me demande de repartir je suis partant ! Cette émission m’a beaucoup plu, elle m’a permis de voyager, de découvrir d’autres agriculteurs, d’autres climats, d’autres terroirs, d’autres idées. On espère tous qu’il y aura une saison 2.

Certains vous suggèrent sur les réseaux sociaux de parler de la transmission, une bonne idée selon vous ?

La transmission c’est vital. C’est l’enjeu des cinq prochaines années, cela devient un enjeu de politique nationale. Si Emmanuel Macron et le gouvernement veulent que la France reste souveraine, l’enjeu est de taille.

La transmission c’est vital, c’est l’enjeu des cinq prochaines années

Le jour où tous les fonds de portage américains et les consortiums chinois auront absorbé tout le monde, ce sera trop tard ! L’enjeu est majeur pour moi et ce serait intéressant de parler de ça s’il y a une saison 2.
 

Justement dans le premier épisode c’est Dorian, 18 ans, fils de la famille Have, qui a le plus ému les téléspectateurs, non ?

Oui, tout le monde parle de lui. D’ailleurs c’était le héros du teaser. La vidéo où il est avec moi dans l’étable et raconte « quand on passe de 70 vaches le matin à zéro l'après-midi c'est dur ! » a fait un million de vues en 4 jours.

En attendant vous êtes de retour sur votre ferme, la saison bat son plein (1), la restauration fonctionne bien ? Vous êtes quand même atypique on ne peut pas reproduire ce modèle partout, la restauration ne s’improvise pas !

J’ai reçu du monde tout l’été, dont des gens venant suite à l’émission. Je signe des autographes, c’est marrant ! Pour répondre à votre question, la restauration ça ne s’invente pas. Mais pour ma part, je suis entouré de professionnels. J’ai deux chefs cuisiniers. Après tout le monde n’est pas obligé de partir sur de la restauration avec service. Sur ma ferme, on a deux restaurants plus un service traiteur on est allés très loin dans le thème. Les Have se sont mis à faire de la toute petite restauration, avec une petite licence. Il ne faut pas vouloir faire ce que l’on ne sait pas faire.

Je signe des autographes, c'est marrant !

Pour la petite histoire, en 2016, lorsque j’ai fait une annonce sur le Bon coin « cherche cuisinier complètement fou pour un projet encore plus fou », j’ai reçu plus de 150 retours en quelques jours du monde entier et même des chefs de restaurants trois étoiles. Je leur ai vite répondu qu’il s’agissait d’une ferme étable et l’un d’entre eux a quand même répondu positivement, depuis c’est mon associé !
 

Depuis l’émission êtes-vous sollicité par des agriculteurs ?

J’ai reçu plusieurs demandes pour de la publicité ou des interventions dans des cabinets mais aussi beaucoup de demandes d’agriculteurs oui ! Et au sein des agriculteurs je distingue deux familles : les agriculteurs en difficultés et ceux en quête de diversification, je reçois un appel par jour environ.
 

Vous répondez à leurs sollicitations ?

Oui je suis par exemple en train de sortir deux vidéos, l’une sur un agriculteur dans l’Aveyron qui avait un petit souci sur sa vente directe, et une autre sur une personne se reconvertissant dans l’agriculture et qui veut faire du camping.

On va surfer sur la vague et accompagner des agriculteurs via le conseil. L’idée étant de commencer par un petit audit.
 

Vous avez développé une structure de conseil ? Vous allez pouvoir répondre à tout le monde ?

J’avais déjà une structure. L’idée est effectivement de répondre à tout le monde, tout du moins quand les difficultés sont de l’ordre technique, la gestion humaine n’est pas de mon ressort, il y a des associations spécialisées pour cela. Je ne suis pas un spécialiste de la psychologie humaine.

 

  1. Un accident avec une remorque a eu lieu le 17 août après-midi lors d’une visite de la ferme, selon la préfecture du Tarn occasionnant des blessures légères. « Plus de peur que de mal », confie Patrice Cougoureux.

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