Elections européennes : « C’est la PAC qui a mis les agriculteurs dans la rue », selon Christophe Clergeau, député PS
Christophe Clergeau, député européen depuis 2023, et candidat à la 5e position de la liste PS explique le volet agricole de son programme, lors d’une conférence organisée par le groupe Réussir, le Cevipof et le Caf à Paris.
Christophe Clergeau, député européen depuis 2023, et candidat à la 5e position de la liste PS explique le volet agricole de son programme, lors d’une conférence organisée par le groupe Réussir, le Cevipof et le Caf à Paris.
« Ce n’est pas le Green Deal, c’est la PAC qui a mis les agriculteurs dans la rue. Aujourd’hui pas une mesure du Green Deal n’est appliquée par l’agriculture. La PAC est inadaptée pour répondre aux défis d'aujourd'hui et doit être refondée autour de la question centrale : celle du revenu » a déclaré Christophe Clergeau, député européen depuis 2023, à la suite d’Eric Andrieu, candidat en 5e position sur la liste PS menée par Raphaël Glucksmann lors du grand oral des candidats aux élections européennes organisé par le groupe Réussir, le Cevipof et le Caf à Paris.
Lire aussi : Elections européennes : pour qui les agriculteurs vont-ils voter ?
Pour un budget européen multiplié par 4
Dans son programme, le parti socialiste affirme vouloir multiplier par 4 le budget européen. « Il faut affronter le mur de la dette en augmentant le budget de l’Europe, en taxant les super riches, ça permettra de maintenir la PAC ambitieuse », commence Christophe Clergeau, qui appelle le monde agricole « à dénoncer ceux qui refusent la hausse du budget européen ». « La PAC doit augmenter si on veut aider les agriculteurs à relever les défis environnementaux », ajoute-t-il.
Lire aussi : Elections européennes : comment le RN entend défendre « l’exception agriculturelle française »
Vers une refonte des aides PAC axées sur l’emploi et l’écologie
Le parti socialiste souhaite refonder les aides de la PAC pour rémunérer davantage l’emploi.
« L’emploi me semble aussi intéressant que l’hectare comme critère pour les aides. La solution actuelle ne fonctionne pas. Il faut combiner emploi et services écologiques en associant la production et la qualité des produits », argumente le candidat socialiste. En tenant compte « des objectifs de production », « on doit réintroduire de la planification écologique en Europe », poursuit-il.
On pourrait mettre en place dégressivité des aides pour renforcer soutien aux éleveurs
« On pourrait mettre en place dégressivité des aides pour renforcer soutien aux éleveurs, au bio et tous les efforts engagés par agriculteurs pour faire évoluer leurs pratiques », explique-t-il encore.
Lire aussi : Européennes : Céline Imart, n°2 de LR, appelle les agriculteurs à « regarder ce qui a été voté »
Un an pour créer une PAAC ambitieuse
Alors qu’Ursula von der Leyen a engagé un dialogue stratégique sur l’avenir de l’agriculture en Europe avec un rapport attendu en août, le PS estime que « la base de la discussion sur la PAC doit être une discussion ouverte avec les ONG, les consommateurs et les agriculteurs », affirme Christophe Clergeau. « Ca ne doit pas se faire uniquement dans les bureaux de la DG Agri », lance-t-il. Selon le candidat, « on a un an pour refonder une politique agricole européenne ambitieuse et un pacte entre les agriculteurs et la société européenne ! ». « Un an également pour reprendre le Green Deal à zéro » poursuit-il. Le PS milite pour la création d’une nouvelle politique agricole et alimentaire commune (PAAC).
Une PAAC qui mettrait l’accent sur le manger local, avec une loi « achetez européen », qui permettrait de réserver en priorité la commande publique aux productions européennes. « Les circuits courts sont une dimension importante, il faut œuvre à la généralisation des PAT (programmes alimentaires territoriaux) », témoigne Christophe Clergeau.
Sortir l’agriculture des accords de libre-échange
Concernant les accords de libre-échange, le PS propose de sortir l’agriculture des traités. « Le libre-échange est néfaste à toutes les agricultures. Nous proposons de rompre avec le libre-échange sur l'agriculture ou l'alimentation sauf certaines exceptions (comme le vin, les spiritueux ou certains produits) », commente le candidat PS.
Le monde agricole n’a pas besoin d’immobilisme
Pour tenter de convaincre les agriculteurs de voter pour la liste de Raphaël Glucksmann, Christophe Clergeau avance comme argument : « on va revenir plus nombreux qu’avant au Parlement, nous sommes peut-être les mieux placés pour rétablir le dialogue, sortir du climat de guerre civile au niveau de l’UE. Le monde agricole n’a pas besoin d’immobilisme ».
Lire aussi : Elections européennes : « Si on ne veut pas de déprise agricole, il faut voter écolo ! »