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Election présidentielle 2022 : le programme agricole de Marine Le Pen

En attendant la présentation détaillée du programme agricole de Marine Le Pen à l’occasion du salon de l’Agriculture, Gilles Lebreton, député européen du groupe Identité et Démocratie, en a dessiné les grands traits le 15 février lors des Controverses de l’Agriculture et l’alimentation.

Gilles Lebreton, député européen du groupe Identité et Démocratie, représentait Marine Le Pen, le 15 février aux Controverses de l'agriculture et de l'alimentaire

 

Marine Le Pen, candidate à l’élection présidentielle pour le Rassemblement national, détaillera son programme agricole à l’occasion du Salon de l’Agriculture. Toutefois Gilles Lebreton, député européen du groupe Identité et Démocratie, est venu esquisser ses principales mesures le 15 février à l’occasion des Controverses de l’Agriculture et de l’Alimentaire, organisées par le groupe Réussir-Agra.

Face à la baisse du nombre d’agriculteurs en France (-100 000 exploitations agricoles en dix ans selon le dernier recensement agricole), le Rassemblement national entend garantir aux agriculteurs un prix décent pour leurs produits.
 

Lutter contre les traités de libre-échange

Pour ce faire, « il faut lutter contre les traités de libre-échange pour lesquels l’agriculture est une variable d’ajustement », a affirmé Gilles Lebreton. « Avec ces traités, des produits agricoles de piètre qualité viennent concurrencer nos produits agricoles », a-t-il déploré. « A chaque traité de libre-échange on fait venir des milliers de tonnes de bœuf », a-t-il poursuivi pointant la filière viande bovine comme un secteur particulièrement en difficulté. Et d’assurer : « on l’a échappé belle avec le Tafta (traité de libre échange transatlantique, ndlr) que la majorité voulait ratifier. En 2015 je suis allé à Washington et ce que j’ai découvert m’a épouvanté. Les Américains voulaient nous envahir de poulet à bas coûts, on a tiré la sonnette d’alarme ». A l’avenir le député pointe la perspective de traités entre l’Union européenne, l’Australie et la Nouvelle Zélande comme « un danger pour l’agriculture ».
 

80% de produits français dans les cantines

Pour assurer un revenu décent aux agriculteurs, le Rassemblement national propose aussi d’imposer une part de 80% de produits français dans les cantines. « Cela encouragerait les circuits courts et le localisme, il faudrait aussi imposer un étiquetage obligatoire pour tous les produits alimentaires y compris les produits transformés », détaille Gilles Lebreton.

Le Rassemblement national se positionne également pour interdire l’importation de produits alimentaires ne respectant pas les mêmes normes françaises et européennes. Des clauses miroirs « possibles à négocier au niveau de l’Union européenne » selon Gilles Lebreton. « Je siège à la Commission agriculture (du Parlement européen, ndlr) quand on sait négocier on peut obtenir des choses au niveau européen », assure celui qui se dit « comme un poisson dans l’eau au Parlement européen ».

Concernant les produits phytosanitaires, le programme détaillé Marine Le Pen n’est pas encore connu mais Gilles Lebreton avance : « Il y a une forte attente sur la baisse des produits phytosanitaires mais on ne peut pas les supprimer sans solution raisonnable. Dans un monde idéal il ne faudrait pas de phytosanitaires mais on en a besoin ».

Progresser prudemment sur le bien-être animal

Le Rassemblement national prône aussi de progresser prudemment sur le bien-être animal. « On va très prochainement voter pour le rapport de Jérémy Decerle (député européen LREM, ndlr) car il est raisonnable de fixer des objectifs pour une amélioration progressive du bien-être animal », avance Gilles Lebreton, qui affirme le rapport comprendra une disposition préservant les élevages d’oies et de canards français. « Nous sommes pour aller vers l’élimination des cages quand c’est possible », a-t-il complété.

Selon Gilles Lebreton, le Rassemblement national se dit par ailleurs opposé aux OGM mais ouvert à envisager les bienfaits des nouvelles biotechnologies (NBT).
 

Pas de progression trop rapide sur le bio

Concernant l’agriculture biologique, « l’idéal pour nous c’est du bio français », affirme Gilles Lebreton. « Nous sommes favorables au bio, mais nous sommes très inquiets par la stratégie européenne de la Ferme à la Table qui veut aller trop vite en imposant 25% de surfaces bios dès 2030 », poursuit-il. « C’est trop rapide d’autant plus que certains produits bios comme le lait ont du mal à trouver des débouchés ».

 

L'intervention complète de Gilles Lebreton (Rassemblement National)

 

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