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Tribune
Clauses miroirs : la France priée d’être ambitieuse lors de sa présidence de l’UE

Dans une tribune publiée le 25 octobre dans Le Monde, un collectif d’eurodéputés, de représentants d’ONG environnementales et de représentants du monde agricole demande à l’UE de mettre en place des règles de réciprocité pour les importations de produits agricoles.

France-Europe
un collectif de douze personnalités demande dans une tribune publiée par le Monde à ce que les clauses miroirs soient une priorité pour la présidence française de l’UE en 2022.
© Pixabay

Partant du constat que les produits agricoles consommés en Europe ne respectent pas toujours les mêmes règles selon qu’ils sont produits au sein du marché européen ou importés et que les agriculteurs sont soumis à des distorsions de concurrence, un collectif de douze personnalités demande dans une tribune publiée par le Monde à ce que cette « protection essentielle » soit une priorité pour la présidence française de l’UE en 2022.

Les signataires, parmi lesquels Bruno Dufayet, président de la commission enjeux sociétaux à Interbev, et les eurodéputés Jérémy Decerle et Anne Sander, rappellent que l’utilisation des farines animales et le recours à des antibiotiques comme activateurs de croissance sont interdits dans l’élevage européen et que par conséquent ces méthodes de production doivent faire l’objet de mesures de réciprocité (dites clauses miroirs) et de contrôles de produits importés tels que le bœuf provenant du Brésil ou du Canada. Idem pour les tomates, lentilles, oranges ou poireaux importés qui ne devraient pas être traités avec des pesticides interdits dans l’UE.

Ne pas oublier le consommateur

Le collectif écrit « Alors même que les agriculteurs peinent trop souvent à dégager un revenu décent, faute de prix suffisamment rémunérateurs, ils ne peuvent se trouver dans le même temps, exposés à une concurrence déloyale avec des produits importés moins-disants sur le plan sanitaire, environnemental et en matière de bien-être animal ». Les signataires songent aussi au consommateur pour qui « l’absence de mesures de réciprocité efficaces apparaît ubuesque, alimentant des sentiments d’incompréhension ; le risque étant également que son choix se porte vers des produits loin de nos standards ».

Les signataires estiment que maintenir un tel système, c’est limiter la transition vers une agriculture plus durable et menacer d’atteindre les objectifs environnementaux et climatiques définis dans le Green Deal et la stratégie européenne « De la ferme à la fourchette ».

Plus de durabilité

Pour le reste du monde, l’UE représente un vaste marché porteur de 450 millions de consommateurs, le collectif appelle donc la future présidence française à fixer des règles pour les produits importés. Estimant qu’il n’est plus possible de « fermer les yeux sur les impacts sur la santé, le climat et la biodiversité générés par notre alimentation au-delà de nos frontières », les signataires affirment que dans les prochains mois, ils mettront fin aux divergences réglementaires qui existent, à chaque fois que cela sera possible, dans l’ensemble des textes législatifs sur lesquels ils seront amenés à travailler. Et de conclure : « Nous nous opposerons sans aucune ambiguïté à l’accord de commerce en cours de discussion avec les pays du Mercosur, puisque cet accord n’intégrera pas dans sa conditionnalité toutes les mesures miroir visant à protéger les standards sanitaires et environnementaux exigés par les consommateurs européens. C’est cette même règle de réciprocité des normes de production que nous souhaitons voir désormais appliquée dans tous les accords commerciaux, et, à terme, vis-à-vis de l’ensemble des importations de produits agricoles ».

Lire aussi : Lutter contre la concurrence déloyale, action clé pour gagner en souveraineté alimentaire ?

 

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