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Diversifiez votre activité ovine en cinq étapes

L’élevage est riche de spécificités qui peuvent chacune donner lieu à une source de revenu pour peu que l’on creuse un peu. S’ouvrir à de nouvelles pratiques, se former, se renseigner permet de diversifier son revenu et de se sécuriser financièrement. Pour éviter les écueils, les Chambres d’agriculture proposent un plan diversification de l’activité agricole en cinq étapes.

<em class="placeholder">Vente directe des produits de la ferme.</em>
La vente à la ferme ou en circuit court (maximum d'un intermédiaire) permet de maîtriser tout ou partie des débouchés de ses propres produits, tout en pouvant pratiquer une tarification plus élevée qu'en circuit long.
© B. Morel

La diversification, dans ses différents degrés, peut s’apparenter soit à de l’argent de poche, soit à une source économique très rentable, selon le type d’activité choisi et le temps que l’on y consacre.

Dans tous les cas, se diversifier est un moyen intéressant d’améliorer son revenu. Ne pas miser 100 % de sa rémunération sur un seul atelier, c’est se sécuriser. Sans compter l’enrichissement intellectuel et social de s’ouvrir à une nouvelle approche professionnelle comme l’accueil à la ferme, la vente directe, la location de bâtiments, etc. Les chambres d’agriculture sont pour certaines dotées d’un Point info diversification, qui permet aux porteurs de projet de diversification d’avoir un interlocuteur spécialisé. Une démarche en cinq étapes est proposée.

Identifier les possibilités de diversification sur l’exploitation

<em class="placeholder">Transformation de la laine</em>
Considérée aujourd'hui comme un sous-produit de la filière ovine, la laine peut être trasnformée et constitue un produit à forte valeur ajoutée. © B. Morel
La diversification, c’est créer une activité complémentaire à celle(s) qui existe déjà. Cela peut concerner le développement d’un autre atelier de production en rapport ou non avec l’atelier actuel. On peut miser sur un marché de niche, avec des produits à forte valeur ajoutée ou à forte demande ; création d’une troupe caprine, miel, petits fruits, PPAM (plantes à parfum, aromatiques et médicinales), houblon, etc. ou faire évoluer son cahier des charges vers un signe officiel de qualité tel que le Label rouge, la certification environnementale, le bio, etc. Cela peut aussi être de la transformation des produits de l’exploitation : produits en laine, transformation fromagère ou bouchère, etc. ces productions de niche et les produits transformés peuvent être commercialisés en circuits courts, c’est-à-dire soit en vente directe (à la ferme, marchés, drive paysan, Amap, etc.), soit avec un intermédiaire maximum (épicerie spécialisée, magasin de proximité, restaurateur, cantines, grandes surfaces, etc.).

<em class="placeholder">Accueil de groupes sur la ferme ou en estive</em>
L'accueil de public à la ferme ou en alpage permet de faire découvrir le métier d'éleveur. Néanmoins il est important de connaître les règles de sécurité et d'accessibilité pour les établissements recevant du public. © B. Morel
Une autre option est l’accueil du public sur l’exploitation. L’hébergement sur place, en gîte, camping ou autre, assure un revenu à long terme mais nécessite de l’investissement en temps et en argent. Du même acabit, on retrouve l’activité de restauration. Très astreignante sur l’investissement en temps, elle permet de faire découvrir et déguster les produits fermiers et du terroir. Différentes formes de restauration existent, allant du casse-croûte, goûter, à la ferme-auberge et table d’hôtes.

Par sa dimension extérieure et proche de la nature, l’exploitation agricole se prête à la création d’activités de loisir sur place, telles que de l’accueil pédagogique de particuliers ou de groupes (scolaires ou non), la création d’une ferme pédagogique (animaux de basse-cour, moutons, chèvres, ânes, etc.) qui permet de transmettre les valeurs de l’agriculture, de faire découvrir le métier d’éleveur, d’échanger sur les évolutions qui touchent l’élevage et les questionnements de la société…

<em class="placeholder">Guinguette paysanne sur la ferme et petit marché de producteurs.</em>
Les bâtiments agricoles peuvent être des lieux propices à l'accueil de marchés de producteurs, d'espace détente ou à des guinguettes paysannes. © B. Morel
Globalement, l’accueil à le ferme se combine facilement avec une activité de transformation/vente de produits fermiers, un cercle vertueux pour l’éleveur, qui se rémunère avec l’accueil des personnes et peut potentiellement leur vendre également ses produits.

Évaluer les capacités de développement d’une nouvelle activité

Développer un atelier de production ou faire de l’accueil à la ferme, dans de nombreux cas de diversification, il va être nécessaire de bien se renseigner a minima, voire de se former. Avec une nouvelle activité peuvent surgir de nouvelles contraintes et compétences à acquérir et mieux vaut éviter d’improviser, car cela conduit bien trop souvent à l’échec du projet. Une fois avoir acquis la certitude de vouloir diversifier son activité, il est nécessaire de se poser les bonnes questions., quitte à le présenter de manière synthétique comme une feuille de route.

Quelles sont vos motivations à créer cette activité, en quoi cela s’aligne-t-il avec vos valeurs ? Quels sont les objectifs (augmenter le revenu, maîtriser les débouchés, diversifier les rentrées d’argent, gagner en compétences, etc.) ? L’activité envisagée va-t-elle trouver écho avec un bassin de population proche ou une destination touristique ? Avez-vous des savoir-faire et savoir-être à valoriser, comme le sens commercial, un bon relationnel, un attachement à la pédagogie ? Vous faudra-t-il vous former, embaucher, faire des travaux, adapter les lieux ? Quelle est votre capacité d’investissement et quel temps quotidien/hebdomadaire ou mensuel pourrez-vous consacrer à cette activité ? Toutes ces questions doivent être répondues honnêtement afin de ne pas se lancer dans un projet qui ne serait finalement pas en accord avec la personnalité de l’éleveur. Par exemple, pour une personne très introvertie, organiser des visites guidées de l’exploitation n’est peut-être pas la meilleure option.

Être en règle avec la réglementation

<em class="placeholder">Transformation bouchère</em>
S'atteler à la transformation de la viande produite sur l'exploitation permet d'ouvrir la commercialisation vers d'autres canaux (vente directe, en commerce de proximité, grandes surfaces, etc.). © Archives Pâtre
La transformation à la ferme, la commercialisation en direct ou encore l’accueil de public sont soumis à une réglementation qu’il est essentiel de connaître avant de se lancer dans l’aventure. Certaines activités doivent être déclarées au préalable ou nécessitent un agrément sanitaire, comme la restauration à la ferme ou la transformation alimentaire. À cela est fréquemment associée une charte de bonnes pratiques d’hygiène qu’il convient de connaître et d’appliquer. Les établissements recevant du public (ERP) sont soumis à une réglementation particulière et nécessitent des aménagements, notamment en termes de sécurité et d’accessibilité.

Connaître ses possibilités de financement

Une fois l’activité définie et les réglementations connues, reste à savoir par quelle ressource financière la mettre en place. Chiffrer les investissements nécessaires à la mise en marche de l’activité va permettre de définir quel(s) moyen(s) utiliser. Emprunt bancaire, autofinancement ou financement participatif ? Il existe également des aides et subventions en fonction de l’activité choisie, comme l’accueil social à la ferme (personnes âgées, en réinsertion, enfants de l’aide sociale, etc.) ou les fermes pédagogiques. Les subventions publiques peuvent être accordées par réponse à un appel à projet, sur une enveloppe budgétaire dans le cadre d’un dispositif public ministériel, régional, départemental, communal ou intercommunal. Dans certains cas plus rares, une sollicitation directe peut donner lieu à une subvention.

Valoriser ses activités et se faire connaître

Savoir parler de soi et de son activité, être actif sur les réseaux sociaux, participer à des événements locaux, sont autant de leviers à actionner pour faire connaître l’activité le plus largement possible. Dans le cas de l’accueil à la ferme ou de la transformation/vente de produits fermiers, les éleveurs peuvent rejoindre le réseau Bienvenue à la ferme créé par les Chambres d’agriculture. En zone touristique, se faire connaître de l’office du tourisme est une plus-value intéressante qui va permettre de toucher un public plus large. Comprendre et parler une autre langue, au moins l’anglais, est un très positif pour de l’accueil.

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