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Des tonnes de verre économisées grâce aux bouteilles de vin allégées

Dans le second épisode de notre minisérie sur les initiatives exemplaires en matière de développement durable, rencontre avec la cave coopérative Rhonéa, dans le Vaucluse. En 2015, elle a débuté la transition de l’ensemble de sa gamme vers les bouteilles allégées. La cave estime ainsi économiser 115 tonnes de verre par an.

Rhonéa a passé l'ensemble de ses crus et villages en bouteilles allégées, sans impact sur leur aspect visuel.  © Rhonéa
Rhonéa a passé l'ensemble de ses crus et villages en bouteilles allégées, sans impact sur leur aspect visuel.
© Rhonéa

La cave coopérative de Vacqueyras, dans le Vaucluse, conditionne ses vins dans des bouteilles allégées depuis 2007. Lorsqu’elle fusionne avec la cave de Beaumes-de-Venise en 2014 pour former Rhonéa, décision est prise de passer les vins des deux caves en format allégé. « La RSE constitue le pilier de Rhonéa, explique Rickman Haevermans, directeur commercial et marketing chez Rhonéa. Notre volonté de développement au niveau territorial s’accompagne logiquement de la réduction de notre empreinte carbone. »

Des frais importants en début de transition

Dès 2015, l’ensemble des crus et appellations village, conditionnés en bouteilles armoriées, passent de 650 grammes en moyenne à 500 grammes. Les vins régionaux et les IGP suivent le même chemin et sont embouteillés dans des bouteilles allégées et produites à partir de verre recyclé par Verallia. « Au début, on a dû engager des frais importants pour les moulages, le design et les tests de résistance. Mais maintenant qu’on a de gros volumes conditionnés ainsi, on fait des économies », commente Rickman Haevermans. La cave estime économiser près de 115 tonnes de verre par an grâce aux bouteilles allégées. Elle n’a pas cherché à mesurer l’impact de ce nouveau conditionnement sur les émissions de gaz à effet de serre liées au transport, mais suppose qu’il y en a. D’après Verallia, un camion rempli de bouteilles allégées pourrait transporter 1000 bouteilles supplémentaires par rapport à un chargement de bouteilles classiques.

Vérifier au prélable l'acceptation par le consommateur

Pour accompagner cette transition vers l’allégé, Rhonéa a mené des enquêtes consommateurs afin de mesurer leur perception de ce changement. Elle a également lancé ses nouvelles bouteilles en priorité dans ses propres caveaux de vente. L’objectif était aussi de rassurer ses clients de la grande distribution et du réseau traditionnel. « Quand c’est cohérent avec une démarche globale de réduction de son empreinte environnementale, c’est très bien accepté. Pour l’anecdote, il y a quelques clients que l’on a oublié de prévenir du changement de bouteilles. Quand on s’est est aperçu au bout de quelques mois et qu’on les en a informés, ils nous ont expliqué ne pas avoir remarqué la différence », s’amuse le directeur commercial. La cave en a profité pour interroger les consommateurs sur l’intérêt de la capsule, dont elle hésitait à se passer. « Mais le consommateur n’est pas prêt », commente Rickman Haevermans.

Une réflexion en cours sur les bouteilles consignées

Avec l’intégration du Cercle des vignerons (qui regroupe les caves de Rasteau, Visan et Sablet) en 2019, Rhonéa n’a pas encore achevé totalement la transition de l’ensemble de sa gamme vers les bouteilles allégées. Mais la coopérative a déjà des projets pour la suite. « On souhaiterait aller encore plus loin. On s’intéresse de près au principe de la consigne. La filière travaille beaucoup dessus, on devrait avoir des solutions concrètes d’ici la fin de l’année », espère Rickman Haevermans.

De la bouteille au film plastique entourant les palettes

La bouteille n’est pas le seul emballage à avoir fait l’objet de modifications dans l’objectif de réduire son empreinte environnementale. Les cartons ont aussi été allégés, et la coopérative a revu son plan de palettisation de sorte à l’optimiser. À l’issue du diagnostic emballage réalisé par la société Adelphe (voir Réussir vigne n°282), Rhonéa a identifié un dernier axe d’amélioration possible. Il concerne l’épaisseur du film plastique entourant les palettes. « Aujourd’hui, notre filmeuse n’est pas adaptée pour un film plus fin. C’est un élément qui sera pris en compte dans notre prochaine étude d’investissement », précise Marie Grasser responsable qualité, hygiène, sécurité, environnement (QHSE) chez Rhonéa.

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