Comment réduire les émissions de méthane des ovins
Après cinq ans de travaux, le projet européen GrassToGas s’est terminé cet été. Il avait pour objectif de trouver des pistes pour réduire les émissions de méthane des ovins au pâturage.
Après cinq ans de travaux, le projet européen GrassToGas s’est terminé cet été. Il avait pour objectif de trouver des pistes pour réduire les émissions de méthane des ovins au pâturage.
Avec 1,2 milliard d’individus dans le monde, les ovins sont responsables de 6 % des émissions de méthane entérique, un gaz à effet de serre (GES) produit par les ruminants dans le processus de digestion.
Le projet européen GrassToGas réunissant des scientifiques de sept pays, dont les chercheurs de l’Inrae avec pour objectif en cinq ans de travaux de trouver des pistes pour réduire ces émissions. La sélection génétique est une des stratégies à mettre en œuvre pour cela et les chercheurs se sont concentrés sur deux caractères : les émissions de méthane entérique par individu et l’efficience alimentaire.
Jusqu’à 7 % de méthane émis en moins
Durant le projet, plusieurs milliers d’animaux ont été phénotypés pour l’ingestion, l’efficience alimentaire et/ou les émissions de GES. Seul le niveau d’ingestion peut être prédit précisément à partir des données zootechniques. Le phénotypage étant onéreux en routine, les scientifiques encouragent le développement de la sélection génomique sur les critères d’efficience alimentaire et d’émissions de méthane.
Des travaux de modélisation des systèmes ovins britanniques ont estimé que la prise en compte des émissions de méthane dans les objectifs de sélection permettrait une diminution annuelle de 2,5 à 7 % de ces émissions par les ovins allaitants.
Quant aux travaux français, ils ont montré qu’une sélection de l’efficience alimentaire de jeunes animaux en croissance permettait aussi de produire des animaux adultes (mâles et femelles) plus efficients lorsqu’ils ingéraient du fourrage. Des résultats complémentaires tendent à montrer une relation génétique défavorable entre efficience alimentaire et émissions de méthane.