Quel surcoût d'un aliment porcelet 2e âge formulé sans soja
Il est possible techniquement de se passer de tourteau de soja dans les aliments deuxième âge. Ces formules sont cependant encore difficilement accessibles d’un point de vue économique.
Il est possible techniquement de se passer de tourteau de soja dans les aliments deuxième âge. Ces formules sont cependant encore difficilement accessibles d’un point de vue économique.
Le tourteau de soja est pointé du doigt compte tenu de son impact élevé en termes d’émission de gaz à effet de serre. Pour le remplacer, plusieurs sources de protéines (tourteaux de colza et de tournesol, acides aminés de synthèse et protéagineux) peuvent être proposées. Grâce à ces alternatives, il est acquis depuis plusieurs années que le tourteau de soja n’est pas indispensable dans les aliments d’engraissement et de gestation.
Selon un essai réalisé à la station expérimentale de l’Ifip à Romillé, en Ille-et-Vilaine, il est désormais prouvé qu’il peut aussi être intégralement remplacé dans l’aliment deuxième âge. Cet essai démontre que, quel que soit le taux d’incorporation de tourteau de soja (0, 5, 10 ou 15 %) dans des aliments présentant les caractéristiques nutritionnelles identiques (9,5 MJ EN/kg et 1,1 g de lysine digestible par MJ EN), aucune différence significative de performances n’est constatée entre les régimes, que ce soit sur la période de 2e âge ou sur la totalité du post-sevrage.
Un surcoût de 40 euros par tonne d'aliment
La réduction du taux d’incorporation de tourteau de soja est obtenue en utilisant du tourteau de colza et du tourteau de tournesol décortiqué aux taux maximums respectifs de 10 et 5 %.
La composition des aliments tient compte des équilibres entre acides aminés selon le principe de la protéine idéale, en élargissant à l’histidine, l’isoleucine et la leucine. Le corn gluten meal en tant que matière première riche en leucine est utilisé, ainsi que l’isoleucine et l’histidine sous forme de synthèse.
Cependant sur le plan économique, le tourteau de soja reste une matière première très compétitive. Par conséquent, le surcoût engendré par son remplacement devra être compensé. Avec les prix retenus au moment de la réalisation de cet essai, la suppression totale du tourteau de soja représentait une quarantaine d’euros supplémentaires par tonne d’aliment. Par ailleurs, ce résultat a été obtenu dans des conditions sanitaires contrôlées. Il mériterait d’être confirmé dans des conditions dégradées.