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"Avec notre nouveau silo tour, nous augmentons l’autonomie alimentaire de notre élevage de porcs"

À l’occasion d’un agrandissement, le Gaec des Palis a construit un silo tour qui va lui permettre d’optimiser son assolement et d’automatiser la fabrication d’aliments.

Début juillet, le Gaec des Palis, à Moisdon-la-Rivière (Loire-Atlantique), a inauguré un bâtiment d’engraissement de 720 places et de nouveaux équipements de fabrication d’aliments à la ferme.

Le Gaec, qui regroupe Timothée Roul, 30 ans, Emmanuel Chapeau, 50 ans, et Marie-Pierre Roul, tante de Timothée, 58 ans, exploitait jusqu’ici 180 truies naisseurs-engraisseurs et 98 hectares consacrés à l’alimentation des porcs. « Avec l’amélioration des performances du bloc naissage, la capacité d’engraissement était devenue insuffisante, explique Timothée. Et nous devions acheter de l’aliment, car nous n’avions pas assez de surface pour produire toute l’alimentation. En 2024, à la suite de l’arrivée de ma tante, nous avons eu l’occasion de reprendre des terres, ce qui nous permettra d’être autonomes sur l’alimentation. Nous avons décidé de construire un bâtiment d’engraissement, qui permet aussi de réduire les densités, et d’agrandir et moderniser la fabrication d’aliments pour stocker plus de céréales et automatiser la fabrication. Avec plus d’engraissement, l’amortissement de la FAF modernisée est plus rapide. »

Un silo tour avec élévateur

Le Gaec dispose désormais de 208 hectares, dont 95 de maïs récolté en maïs humide, 75 de blé, 32 de colza et 5 de féverole. « Notre objectif est de distribuer du maïs-blé-complément onze mois par an et du blé-complément pendant un mois, pour pouvoir nettoyer le silo avant la nouvelle récolte », précisent les éleveurs. Les récoltes sont faites par une entreprise extérieure, mais le travail du sol, les semis et le suivi des cultures sont assurés par le Gaec. « Un atout est que l’essentiel du matériel est en copropriété avec un cousin également éleveur de porcs, mais avec une conduite d’élevage différente de la nôtre, précise Timothée. Nous avons donc des disponibilités complémentaires pour les cultures. Et nous pouvons avoir du matériel performant et large, qui limite le temps passé, permet d’être plus réactif et réduit les charges de mécanisation. »

Un investissement important a été la mise en place d’un silo tour de 1 000 mètres cubes avec élévateur à godets, pouvant recevoir 650 tonnes équivalent sec de maïs humide, assorti d’une fosse de réception et d’un local de dépoussiérage du maïs. « Jusqu’à présent, le maïs récolté et broyé par l’entreprise était stocké broyé en silo couloir, avec des contraintes de manutention, indiquent les éleveurs. Avec le silo tour, où le maïs est stocké en grain, nous n’aurons plus cette contrainte. Et comme il se remplit par le haut et que le maïs peut être récolté entre 32 et 40 % d’humidité, nous pourrons commencer à le récolter fin septembre, le stocker et le consommer pendant un mois, puis compléter le remplissage au fur et à mesure de la récolte. »

La fosse de réception et le débit élevé de l’élévateur (70 t/h) permettent de s’adapter au rythme accéléré des moissonneuses-batteuses. Et le maïs n’étant plus stocké à plat sous le hangar, la capacité de stockage de blé est augmentée.

Un gain de temps avec la pré-soupe

D’autres investissements ont été réalisés sur le local soupe, qui alimente tout l’élevage, avec l’acquisition d’une cuve de pré-soupe équipée d’un broyeur à maïs. La machine à soupe, qui datait de 1986, a également été renouvelée. Une vis collective va être installée pour centraliser les arrivées des sept silos d’aliments. « Ces équipements vont fortement réduire le temps de travail, apprécie Emmanuel. Alors que nous passions 30 minutes par jour à apporter le maïs dans la machine à soupe, celui-ci sera désormais transféré du silo dans la cuve à pré-soupe par soufflerie. Il n’y aura plus qu’à surveiller la qualité de broyage du maïs une fois par semaine, à remplir la cuve à blé deux fois par semaine et à assurer la maintenance. Et l’astreinte sera limitée le week-end. »

Côté éco

L’investissement, incluant la rénovation du post-sevrage et un couloir de jonction, s’élève à 1 million d’euros, dont 550 000 € pour le bâtiment d’engraissement, 296 000 € pour le stockage des céréales et le broyage et 60 000 € pour le local soupe. S’y ajoutent 50 000 € pour le tracker en comptant un renforcement de ligne. En parallèle, l’autonomie en céréales et la nouvelle FAF devraient abaisser le coût de l’alimentation de 372 €/t en 2023 à 305 €/t, dont 25 €/t de fabrication.

Un bâtiment d’engraissement robuste et moderne

Le bâtiment d’engraissement de 720 places porte la capacité d’engraissement de l’élevage à 1 400 places.

<em class="placeholder">Avec le nouveau bâtiment, les porcs à l’engraissement disposent désormais de 0,75 m²/porc de surface utile.</em>
Avec le nouveau bâtiment, les porcs à l’engraissement disposent désormais de 0,75 m²/porc de surface utile. © V. Bargain

Un ancien bâtiment de 240 places a été démoli pour installer le silo tour. Un autre de 120 places sert désormais de quarantaine. « Notre objectif avec le nouveau bâtiment a été d’automatiser le travail avec un bâtiment aux normes, simple, solide et facile à laver », précise Timothée. Les cloisons des cases sont composées d’un mix béton-PVC pour allier solidité et facilité de lavage. La soupe est distribuée dans des auges inox, avec un vide sous l’auge pour faciliter le nettoyage. Le bâtiment en lumière naturelle est équipé d’un plafond diffuseur avec isolant Regul’R, stable à l’humidité, d’une ventilation centralisée avec contrôle de débit, pouvant permettre à l’avenir la filtration de l’air, de cooling et de matériaux de manipulation.

Des trackers pour l’autonomie énergétique

Un autre objectif pour le Gaec des Palis est d’être autonome en énergie. Un tracker photovoltaïque de 44 kW a ainsi été installé en 2019.

<em class="placeholder">Avec deux trackers, l’élevage sera autonome en énergie, y compris pour la fabrication d’aliment à la ferme. Le surplus sera vendu.</em>
Avec deux trackers, l’élevage sera autonome en énergie, y compris pour la fabrication d’aliment à la ferme. Le surplus sera vendu. © V. Bargain

« Mais il ne couvrait que 27 % de nos besoins en électricité, ce qui nous amenait à broyer nos céréales la nuit, indique Timothée. Avec l’agrandissement et nos nouveaux équipements, bien que le bâtiment soit équipé de ventilateurs basse consommation, d’éclairage LED…, la consommation va augmenter. Nous avons donc installé un deuxième tracker de 44 kW en 2024. Pour valoriser l’électricité produite, nous broierons désormais nos céréales de jour. »

Rédaction Réussir

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