Vaste échange de parcelles avec la Safer dans le Vaucluse : « aujourd’hui, nous avons des parcelles bien dessinées, bien grandes »
Après plus de dix ans de travail, un aménagement foncier d’une ampleur inédite vient de se concrétiser sur les communes de Piolenc et Uchaux dans le Vaucluse. La Safer Paca a accompagné un groupe d’agriculteurs très motivés pour restructurer leur parcellaire. Au final 23 exploitations agricoles sont concernées.
Après plus de dix ans de travail, un aménagement foncier d’une ampleur inédite vient de se concrétiser sur les communes de Piolenc et Uchaux dans le Vaucluse. La Safer Paca a accompagné un groupe d’agriculteurs très motivés pour restructurer leur parcellaire. Au final 23 exploitations agricoles sont concernées.
Au salon Med’Agri 2024, la Safer Paca est venue présenter une opération d’envergure qu’elle a permis de concrétiser dans le Vaucluse avec un échange multilatéral sur un territoire de 700 hectares et 340 parcelles, essentiellement sur les communes d’Uchaux et de Piolenc.
Nos pères avaient échangé des parcelles de manière informelle
« Le début de cette histoire remonte loin. Nos pères avaient échangé des parcelles de manière informelle. Entre nous on ne savait plus trop à qui elles étaient et on a voulu mettre tout ça au carré », raconte Sylvain Bernard, exploitant de l’EARL La Comtesse à Uchaux et fils d’André Bernard, président de la Chambre régionale d’agriculture de PACA.
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Un travail colossal démarré avec un tableau Excel et cadastre.gouv.fr
Il y a une dizaine d’année, l’agriculteur accompagné de Sébastien Mazoyer, exploitant agricole à Uchaux et de Jean Perrier, agriculteur à Piolenc, se réunissent dans le bureau de Sylvain Bernard (« ma chambre à l’époque », sourit-il) et essayent de remplir un tableau Excel à l’aide de leurs connaissances et du site cadastre.gouv.fr.
Ca nous a pris une semaine de travail à temps plein pour tout dégrossir le chantier
« Ca nous a bien pris une semaine de travail à temps plein pour dégrossir le chantier et on n’a vu qu’on n’allait pas pouvoir aller au bout », racontent les trois agriculteurs sur le salon Med’Agri 2024. Ils décident alors de contacter Laurence Malatrait, conseillère foncière à la Safer Paca.
47 promesses d’échanges portant sur 340 parcelles agricoles
Sur ses fonds propres, la Safer Paca les aide à identifier les propriétaires des parcelles mais « on s’est rendu compte que le travail était colossal sur un périmètre de 700 hectares », explique-t-elle. Elle fait alors appel à Olivier Louis, ancien salarié de la Safer Paca, en lien avec Me Audrey Rivière-Tallon, notaire à Piolenc qui a aussi dû recruter pour le dossier, pour retracer l’origine des propriétés, vérifier les hypothèques, procéder aux résiliations, aller négocier avec les propriétaires et préparer les promesses d’échanges.
« Avec 52 propriétaires, on a préparé 47 promesses d’échanges portant sur 340 parcelles pour une surface totale de 81 hectares », résume Laurence Malatrait. Dans le cadre de cette vaste opération d’échanges parcellaires à l’amiable la Safer Paca a aussi acquis un stock de 19 hectares en 28 acquisitions.
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Les échanges multiparcellaires actés les 2 et 3 juillet dernier
« Cent intervenants ont procédé aux signatures les 2 et 3 juillet », explique la notaire. 23 exploitations agricoles sont concernées par l’échange multiparcellaire.
Le résultat : « Aujourd’hui nos parcelles sont bien dessinées et bien grandes », témoigne Sébastien Mazoyer.
Nous avons sécurisé ce que nos pères avaient fait et sommes allés au-delà
« Nous avons sécurisé ce que nos pères avaient fait et on est allé au-delà pour que tout le monde y gagner. Personne n’a été mécontent », se félicite pour sa part Jean Perrier.
Ces parcelles plus grandes, entre 5 et 25 hectares, avec des propriétaires bien identifiés, vont permettre d’envisager plus facilement des projets d’irrigation ou de plantation ou déplacement de haies, témoignent les agriculteurs.
Tous trois mettent aussi en avant « des gains de productivité » en évitant de déplacer « du matériel et du personnel de gauche à droite » et le fait de sécuriser leur exploitation agricole dans la perspective d’une transmission par exemple.
Pour revoir la table-ronde sur l'échange parcellaire dans le Vaucluse
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