Controverses
Arrêt du glyphosate : le sujet qui divise les candidats à l’élection présidentielle 2022
Neuf candidats à la présidentielle ou leur représentant sont venus expliquer leur programme agricole lors des Controverses de l’agriculture et de l’alimentation le 15 février. Au-delà des points communs, la question de l’arrêt du glyphosate s’avère l’une des plus clivantes entre les candidatures.
Neuf candidats à la présidentielle ou leur représentant sont venus expliquer leur programme agricole lors des Controverses de l’agriculture et de l’alimentation le 15 février. Au-delà des points communs, la question de l’arrêt du glyphosate s’avère l’une des plus clivantes entre les candidatures.
Que contiennent les programmes politiques des candidats autour de l’agriculture et de l’alimentation ? Le groupe Réussir Agra a voulu répondre à cette question dans le cadre des Controverses de l’Agriculture et de l’Alimentation le 15 février dernier, en invitant neuf candidats ou leur représentant. Les pesticides et plus précisément le sujet du glyphosate a montré des différences marquées entre les différents candidats.
Les Républicains farouchement hostiles
« Il ne faut surtout pas interdire le glyphosate sans solution » : c’est Pascal Coste, président du Conseil départemental de la Corrèze, venu défendre le programme de Valérie Pécresse, candidate Les Républicains qui s’est montré le plus hostile à la question de l’arrêt du glyphosate. L’agriculteur corrézien justifie : « si je n’ai pas mon bidon de deux litres de glyphosate par hectare pour semer mon blé sur mon couvert haut d’1,5 mètre, je ne sais pas faire ». Selon lui, « le zéro phyto n’est pas réalisable aujourd’hui ». « Il faut faire confiance à la science sur les homologations », déclare encore Pascal Coste.
Pas de surtransposition pour Zemmour et Macron
Frédéric Poisson, président de Via la voix du Peuple, représentant le candidat Eric Zemmour, déclare qu’il ne faut pas arrêter le glyphosate. « On ne supprime bien que ce que l’on remplace », résume-t-il. Le candidat prévoit par ailleurs dans son programme de ramener l’ensemble des normes françaises au niveau des standards européens.
Julien Denormandie, pressenti comme directeur de la campagne du futur candidat Emmanuel Macron, déclare également à propos de la sortie du glyphosate : « notre position est très claire : pas de surtransposition sur les sujets qui doivent être traités au niveau de l’Union européenne ».
Le oui mais de Le Pen et Roussel
Gilles Lebreton, député européen du groupe identité et démocratie, représentant la candidate Marine Le Pen, affirme pour sa part : « dans un monde idéal, il ne faudrait pas de produits phytosanitaires mais on en a besoin. On ne peut pas les supprimer sans solution raisonnable ».
Fabien Roussel, candidat PCF, affirme pour sa part qu’il « faut sortir du glyphosate et à terme arrêter les pesticides ». Mais pour ce faire, « il faut investir beaucoup plus fortement dans la recherche sur les produits alternatifs », avance-t-il, soulignant également la nécessité d’accompagner les agriculteurs dans cette transition.
Plus flou, Nicolas Dupont-Aignan, candidat pour Debout la France, déclare pour sa part : « il faudra réduire le glyphosate c’est évident ! D’ailleurs les agriculteurs ont commencé », sans préciser de date. Sur le sujet global des pesticides, « il faudra réduire au maximum », affirme le député de l’Essonne.
Les partisans de l’arrêt
Dominique Potier, député PS de Meurthe-et-Moselle, représentant la candidate Anne Hidalgo affirme plus franchement que « l’on doit s’affranchir du glyphosate le plus vite possible ». Sur le renouvellement de son dossier d’homologation, le parti socialiste attend de l’Esfa qu’elle fasse « un point complet sur des soupçons de conflit d’intérêts ».
Benoît Biteau, député européen Les verts et agriculteur bio, représentant le candidat Yannick Jadot est très clair sur le sujet : « il faut arrêter le glyphosate et tous les pesticides de synthèse ». Le programme du candidat annonce la sortie des pesticides à l’horizon 2035. Le député européen confie se passer de glyphosate sur son exploitation de Charente-Maritime bien que pratiquant le semis-direct sous couverts vivants.
« Oui il faut arrêter le glyphosate toute de suite ! 55 000 agriculteurs s’en passent déjà aujourd’hui », répond pour sa part Loïc Prud’homme, député de la Gironde, représentant le candidat La France Insoumise Jean-Luc Mélenchon qui propose aussi l’arrêt immédiat des néonicotinoïdes.