Controverses
Election présidentielle 2022 : le programme agricole de Fabien Roussel
Fabien Roussel, candidat pour le parti communiste français à l’élection présidentielle, est venu en personne présenter le volet agricole de son programme aux Controverses de l’agriculture et de l’alimentation le 15 février à Paris.
Fabien Roussel, candidat pour le parti communiste français à l’élection présidentielle, est venu en personne présenter le volet agricole de son programme aux Controverses de l’agriculture et de l’alimentation le 15 février à Paris.
Fabien Roussel, candidat PCF à l'élection présidentielle, a lui-même expliqué son programme agricole le 15 février aux Controverses de l'agriculture et de l'alimentation.
Le candidat communiste à l’élection présidentielle Fabien Roussel avance un objectif de retrouver 500 000 agriculteurs en France à l’horizon 2030. Comment ? « Il faut faire en sorte que la profession redevienne attractive. Aujourd’hui on rencontre beaucoup d’agriculteurs qui n’arrivent pas à vivre de leur travail et cela rebute beaucoup de jeunes à s’engager dans cette profession. Et ce d’autant plus que les banques ne les accompagnent pas », répond le candidat. « D’ici 2030, on devrait perdre à nouveau 100 000 agriculteurs, il faut inverser cette tendance, si on veut répondre aux besoins alimentaires de notre pays. Pour garantir à chacun d’avoir des fruits, des légumes et de la vraie viande -pas avec du soja dedans !-, il va falloir produire plus et mieux », poursuit-il.
Des prix rémunérateurs et intervention de l’Etat
Pour y parvenir, Fabien Roussel veut « garantir des prix rémunérateurs aux agriculteurs et interdire la revente à perte », « comme cela se pratique aujourd’hui dans l’élevage de porc », déplore-t-il. Selon lui, Egalim 2 a posé des jalons mais n’est pas allée assez loin. « La valeur ajoutée doit être équitablement répartie entre le producteur et la vente sinon c’est à l’Etat d’intervenir en imposant des tarifs filière par filière », propose-t-il, ne s’inquiétant pas d’une éventuelle interdiction par Bruxelles d’appliquer ce genre de mesures.
Fin des traités de libre-échange
En parallèle afin d’éviter un appel d’air massif à l’importation de produits alimentaires, le candidat affirme vouloir protéger la production agricole française des traités de libre échange qui « ont organisé une concurrence déloyale ». « Je combattrai l’importation de poulet d’Ukraine », illustre-t-il, poursuivant « je mettrai fin à ces traités de libre-échange en interdisant l’importation de produits qui ne respectent pas les normes françaises et européennes ». Il affirme ainsi vouloir soutenir les élevages français, « herbagers » et « en plein air ».
10 milliards d’euros pour les cantines scolaires
Autre mesure phare de Fabien Roussel : la mise en place d’un fonds alimentaire national de 10 milliards d’euros. « Je revendique le droit pour chacun de manger de la bonne viande, un bon vin, un bon fromage, ou encore de la bonne bière, de la bonne eau minérale, lâche-t-il, mais cela a un coût ». Pour que les consommateurs puissent avoir accès à cette alimentation de qualité, le candidat communiste propose d’augmenter les salaires et les pensions (- « avec une pension nette de 900 euros et 100 euros dédiés par mois à l’alimentation, un retraité ne peut pas acheter une bonne viande, celui qui dira le contraire promet une France pauvre », déclare-t-il).
Le fonds alimentaire national de 10 milliards doit avant tout concerner les enfants. « Je souhaite que tous nos enfants aient accès à la cantine à 1 euro, fournies avec le plus possible de produits locaux », explique-t-il. « On va subventionner l’aménagement de locaux dans les écoles, la création de cantines, la formation du personnel et cela offrira des débouchés aux agriculteurs », précise-t-il.
Investir dans la recherche
Concernant les phytosanitaires, Fabien Roussel estime qu’il faut sortir du glyphosate et à terme arrêter les pesticides, mais d’ici là il prône un investissement massif dans la recherche pour réunir toutes les conditions permettant le recours aux produits alternatifs, y compris via l’accompagnement des agriculteurs. Le candidat estime notamment que les procédures de dépôt de brevets sont trop lentes en Europe, à la différence des Etats-Unis.