Controverses
Election présidentielle 2022 : le programme agricole d’Anne Hidalgo
Dominique Potier, député PS de Meurthe-et-Moselle, représentait Anne Hidalgo, le 15 février lors des Controverses de l’agriculture et l’alimentation. Il a répondu aux questions sur le programme agricole de la candidate.
Dominique Potier, député PS de Meurthe-et-Moselle, représentait Anne Hidalgo, le 15 février lors des Controverses de l’agriculture et l’alimentation. Il a répondu aux questions sur le programme agricole de la candidate.
Dominique Potier, député PS de Meurthe-et-Moselle, représentait Anne Hidalgo, le 15 février lors des Controverses de l’agriculture et l’alimentation
C’est Dominique Potier, député PS de Meurthe-et-Moselle, très impliqué sur les questions de régulation du foncier agricole, qui s’est plié au jeu des questions/réponses sur les programmes des candidats agricoles, aux Controverses de l’agriculture et de l’alimentation, organisées par le groupe Réussir-Agra.
30% de bio en 2030
Parmi les propositions de la candidate Anne Hidalgo pour le parti socialiste : « faire de l’écologie et de la biodiversité le combat du siècle » ou encore atteindre l’objectif de 30% de surfaces bio d’ici à 2030. Un programme extrêmement ambitieux ? « Nous sommes face aux enjeux du siècle : nous serons 10 milliards en 2050 et nous devons lutter contre le réchauffement climatique, nos mesures sont réalistes », répond son représentant Dominique Potier. Concernant le bio, le député qui présidait l’atelier 11 sur le sujet du Green Deal à l’occasion des Etats généraux de l’Alimentation rappelle que cet objectif faisait partie du consensus établi à la fin des travaux, avec l’objectif également de 30% des surfaces en agroécologie.
Confusion autour du glyphosate et des néonicotinoïdes
Dans son programme (à la page 13) Anne Hidalgo écrit aussi, « l’agroécologie doit nous permettre de sortir de l’usage des engrais de synthèse et des pesticides, de manière rapide pour les plus toxiques comme le glyphosate, ou encore les néonicotinoïdes qui seront effectivement interdits d’usage dans les 100 premiers jours du quinquennat ».
Une mesure nuancée par Dominique Potier. « Mon école est celle du Cirad, de l’Inrae et de l’Iddri qui disent que l’on peut nourrir 10 milliards de personnes en 2050 avec l’agroécologie. On doit à terme s’affranchir du glyphosate », déclare-t-il. « Pour le renouvellement du glyphosate, on demande à ce que l’Efsa fasse un point complet sur les risques de conflit d’intérêt pointé par la commission nationale de déontologie et des alertes en santé publique et environnement », précise-t-il. Pour les néonicotinoïdes, le député se montre beaucoup moins radical que le programme officiel de la candidate PS : « les études montrent qu’on pourrait s’en passer en trois ans », déclare-t-il.
Rendre de la valeur à l’alimentation
Quant aux conséquences d’un tel programme sur le prix de l’alimentation et le pouvoir d’achat des Français, Dominique Potier estime qu’il y a des marges dans la répartition de la valeur au sein de la chaîne alimentaire et que la part de l’alimentation dans le budget des ménages pourrait repasser à 15-17% (contre 12% aujourd’hui). « Il faut se battre de manière culturelle pour rendre de la valeur à l’alimentation ».
« Il faut redonner de la valeur à l’alimentation, réduire la part des aliments transformés, opérer un rééquilibrage entre animal et végétal pour éviter les maladies chroniques », estime-t-il.
Par ailleurs selon lui, « il n’y a pas de fatalité à ce que le bio soit plus cher si les financements par la Pac et la France sont à la hauteur des bienfaits qu’il procure ». « On aurait ainsi un bio plus accessible aux classes populaires ».
« Egalim 2 n’est pas allé assez loin dans la déconstruction de la LME, qui a créé une oligarchie », estime encore Dominique Potier, selon qui il conviendrait également d’orienter des aides Pac pour consolider les organisations de producteurs et les contrats tripartites.
Autonomie protéique d’ici à 2030
Alors que l’Europe est aujourd’hui dépendante à 70% de l’étranger pour ses protéines végétales, Anne Hidalgo promet aussi dans son programme d’atteindre l’autonomie d’ici à 2030. Une utopie ?
« Le plan protéines actuel est louable mais n’est pas suffisant. En 1992 par exemple on a arrêté de faire de la luzerne sur le plateau lorrain, et pourtant c’était déjà de l’agroécologie. La Pac a découragé cette culture. Ce que la Pac a défait, elle doit pouvoir aider à le refaire », argumente le député de l’Est.
Autre proposition du PS : relever les salaires des employés de l’industrie agroalimentaire.