9 pistes pour capter les consommateurs de vin vues à Wine Paris 2024
Le salon Wine Paris & Vinexpo Paris 2024 a fermé ses portes le 14 février dernier, après avoir accueilli 41 200 visiteurs à 41 % internationaux. Le développement commercial était bien sûr la priorité des quelque 4 000 exposants. Voici neuf tendances repérées au fil des allées.
Le salon Wine Paris & Vinexpo Paris 2024 a fermé ses portes le 14 février dernier, après avoir accueilli 41 200 visiteurs à 41 % internationaux. Le développement commercial était bien sûr la priorité des quelque 4 000 exposants. Voici neuf tendances repérées au fil des allées.
1 Des rouges légers dans le sillage des rosés
Être bu rafraîchis, s’accorder avec de nombreux plats, voire juste désaltérer à l’apéritif, c’est l’option des rouges légers. Ils évitent de prendre de la masse tannique mais exaltent leur côté fruité et tonique.
Se positionnent sur ce créneau : le Rouge Osé Les Jamelles (Aude), le Rouge Clair de la Maison Chapoutier (Drôme) ou encore la cuvée Le Chant des Sirènes des Vignobles Ducourt (Gironde).
« La demande est venue du marché français mais des marchés export s'y intéressent », explique un responsable commercial de la marque Les Jamelles en citant l’Allemagne, la Suisse et la Scandinavie.
2 Descendre sous la barre des 10 % d’alcool
6 %, 8,5 %, 9 % … faites vos jeux. Les vins affichant un degré alcoolique sous la barre des 10 % s’installent dans les gammes et dans toutes les couleurs.
Au-delà du moins d’alcool, c’est aussi l’allègement en calories qui est mis en avant avec l’affichage de la valeur énergétique sur l’étiquette, par exemple, chez Cordier (Gironde) avec la gamme Low Matter What. Les vins à 6 % d’alcool sont partiellement désalcoolisés et produits en blanc, rosé et bulles.
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3 Être élevé mais désalcoolisé totalement
Cette année, les boissons issues de vins entièrement désalcoolisés ont assumé leur place aux côtés de vins. Les gammes s’allongent pour décliner des versions en bulles, rosés, blancs et rouges. Le concept s’applique désormais à des vins premium.
Ainsi L’Arjolle (Hérault) ajoute à sa gamme Équinoxe un rouge du millésime 2021 qui a été entièrement désalcoolisé (colonne de distillation) après élevage (douelles). « On nous demandait aussi des produits avec plus de corps », explique le domaine dont la gamme sans alcool lancée il y a 4 ans est en forte croissance.
4 Miser sur le blanc avec des cépages rouges
Face à la progression des blancs, tenter les blancs de noirs tranquilles est une solution. Nombre de cépages s’y essayent. Pour la cuvée Blanc de Noir de la coopérative du Roussillon Arnaud de Villeneuve (12 euros prix consommateur), c’est le carignan noir.
Le vin est vendu chez les cavistes et CHR. Pour le vin de France Paradoxe de Rhonéa, ce sont les caladoc, grenache et cinsault qui lâchent leurs anthocyanes.
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5 Une tireuse pour être servi à la pression
Plus de bouteille mais une tireuse qui permet de servir la pression du vin effervescent, c’est l’idée de Bulles de Break un concept signé Jaillance (Drôme).
La coopérative du Diois veut sortir la clairette-de-die de la case surannée des desserts pour taquiner la bière servie à la pression et aller chercher des consommateurs en réseau CHR. Le vin est conditionné en Keykeg de 20 litres (fûts). Il perd au passage son appellation pour une question de pression mais espère gagner en jeunesse. Il garde son caractère très aromatique et son degré alcoolique modéré (8 % d’alcool).
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Un verre éco-cup (en plastique réutilisable) de 15 cl est proposé. Testé avec succès localement, le concept vise maintenant à élargir son marché, y compris à l’international.
6 S’alléger en filtration et se montrer un peu trouble
Le trouble comme signe de naturalité du vin. Le parti pris est adopté par Soleil Orange, un vin orange élaboré au Château Guilhem (Aude), bio, sans sulfites ajoutés, écoconçu (bouteille allégée, matières sèches sourcées à moins de 100 km).
La turbidité est même mise en avant par Trouble de Gérard Bertrand, qui décline le concept en trois couleurs, et argumente aussi sur l’expérience sensorielle.
7 Assumer la gourmandise des moelleux
Les moelleux assument leur côté gourmand avec un équilibre sucre/fraîcheur qui s’installe facilement à l’apéritif. « Nous avons eu une demande des cavistes pour un vin blanc avec des sucres résiduels », explique l’œnologue de Château Guiot en présentant sa cuvée Plaisir Coupable, issue de sémillon et contenant 40 g de sucres résiduels (vendue autour de 10 euros en prix public).
Dans le même esprit conjuguant douceur, vivacité et fruité, Vignobles Ducourt lance un moelleux issu de la variété résistante muscaris dans sa gamme Métissage.
8 Afficher les variétés résistantes
Les variétés résistantes se mettent en avant dans des cuvées monovariétales. Exemple avec Teano de la coopérative girondine Tutiac décliné en blanc avec un 100 % souvignier gris et en rouge avec un 100 % vidoc.
Les deux références sont en IGP atlantique et commercialisées entre 7 et 8 euros en réseau traditionnel. Le vidoc a eu un temps de cuvaison court et une macération à basse température pour assurer plus de fruité et de rondeur. Le souvignier gris a été vinifié comme un sauvignon classique mais avec un collage pour une couleur moins soutenue. Leurs arômes principaux sont précisés sur l’étiquette. À ce jour, 18 hectares de souvignier gris et 13 hectares de vidoc sont plantés chez les adhérents de Tutiac.
9 Établir un lien entre le vigneron et le consommateur
Comment mettre du lien entre la bouteille, le consommateur et le vigneron pour un vin qui va se retrouver dans le rayon d’une grande surface ? La coopérative provençale Estandon a trouvé une réponse.
Ainsi, douze portraits de producteurs se déclinent sur les bouteilles de la cuvée Les Enthousiastes d’Estandon, un rosé en IGP var, labellisé bio et distribué en grandes surfaces. Ces hommes et femmes prennent également part à la Société coopérative d’intérêt collectif (SCIC) dans laquelle s’est muée la gouvernance de la coopérative en juin 2023.