Demain
Vinifier écologiquement
Le Plan Climat, projet lancé par l'interprofession champenoise, vise à diminuer l'impact environnemental de la filière vitivinicole. Dans ce cadre, Michel Valade, responsable du service œnologie du CIVC* s'est prêté à un exercice de prospective sur les évolutions des pratiques oenologiques.
Comment sera élaboré le champagne d'ici 2020 ?
L'idée est de simplifier les pratiques pour faire des vins plus sains, plus sûrs, plus écologiques et plus économiques. Pour cela, il faudra réduire les intrants, consommer moins d'eau et d'énergie et diminuer les déchets et les rejets.
Quelles pratiques peuvent changer concrètement ?
Plutôt que de chauffer les chais pour favoriser les fermentations malolactiques il est possible de les lancer plus rapidement en ensemençant les bactéries lactiques en fin de fermentation alcoolique par exemple. L'étape de stabilisation tartrique par le froid peut-être abandonnée au profit de l'utilisation de gommes de cellulose. Idem pour le débourbage à froid remplacé par l'emploi d'enzymes. Il faut globalement concevoir un schéma de vinification minimaliste. Un seul soutirage en fin de FML, une seule filtration, réduire les doses de SO2, éliminer l'ajout de sucre ; la liste n'est pas exhaustive mais ce sont autant d'exemples à étudier.
Est-ce réalisable ?
Des maisons champenoises testent déjà certaines de ces propositions. Mais chacune de ces idées devra être validée par des analyses de cycle de vie pour vérifier que son impact est moindre. Le projet ne s'arrête pas à la vinification. Nous faisons d'ailleurs l'inventaire total des étapes qui peuvent être améliorées. Utiliser des cartons d'emballage et des bouteilles plus légères ou revoir la conception des chais pour réduire les déperditions thermiques sont d'autres exemples qui ont une influence sur l'impact environnemental.