Vers une vinification au cep de vigne
Vinifier les raisins de chaque cep séparément est désormais possible. Et ce, grâce au nouvel itinéraire de maîtrise des vinifications en petit volume mis en place par l’Inrae et l’IFV.
Vinifier les raisins de chaque cep séparément est désormais possible. Et ce, grâce au nouvel itinéraire de maîtrise des vinifications en petit volume mis en place par l’Inrae et l’IFV.
Découvrir les caractéristiques œnologiques d’un phénotype en particulier, révéler les potentialités de nouvelles parcelles, tester différents itinéraires de vinification sur un même lot ou encore étudier le comportement de diverses souches de levures sont désormais possibles en un tour de main. Et pour cause. L’Inrae et l’IFV ont codéveloppé un itinéraire de microvinification, adapté à des lots de 1 kg de raisin. Le fruit de cinq ans de travail et de 3,2 millions d’euros de financements.
« Nous avons développé ce nouvel itinéraire, car nous avions besoin d’adapter nos outils pour étudier les aptitudes œnologiques des nouvelles variétés », introduit Marie-Agnès Ducasse, ingénieur R & D à l’IFV pôle Rhône-Méditerranée. Un outil existait déjà au sein de l’Inrae, mais uniquement utilisable sur blancs. L’IFV et l’Inrae l’ont donc décliné aux vinifications rouges.
Une vendange congelée et mise sous vide
Tout commence logiquement à la vigne, avec la vendange. Après plusieurs essais, l’équipe mixte de recherche a établi qu’il faut 80 grappes pour permettre d’échantillonner de manière homogène une modalité. Ces 80 grappes sont amenées au chai expérimental où elles sont égrenées très doucement via le Cube de Socma. Sur ce lot, 500 à 1 000 baies sont prélevées jusqu’à constituer un kilo.
Un suivi automatique des FA grâce au robot Vinimag
Ces derniers sont fermés par des septums et disposés, à raison de 60 unités, autour d’un robot de vinification, nommé Vinimag. Insérés dans des « fûts » thermorégulés, ces fermenteurs seront le lieu de la fermentation alcoolique (FA).
Chaque fermenteur est muni d’un piston permettant d’homogénéifier le milieu, à l’image d’une cafetière à piston. En règle générale, le robot effectue ainsi un pigeage par jour. Il peut également ajouter des nutriments selon une consigne (niveau de CO2, durée de FA, etc.) grâce à une seringue d’injection. Tous les fermenteurs sont suivis via des logiciels, qui enregistrent individuellement toutes les cinétiques de FA et les différentes consignes appliquées (températures, ajouts de nutriments, etc.). Une alerte est envoyée en cas de problème.