Vendanges 2021, un volume plus faible qu'espéré
Si les estimations publiées par Agreste début août prévoyaient une vendange nationale autour de 36,7 millions d'hectolitres, sur le terrain, les premiers domaines à avoir débuté les vendanges doutent d’atteindre ces volumes.
Si les estimations publiées par Agreste début août prévoyaient une vendange nationale autour de 36,7 millions d'hectolitres, sur le terrain, les premiers domaines à avoir débuté les vendanges doutent d’atteindre ces volumes.
Les premiers coups de sécateurs donnés dans les vignobles du sud de la France laissent à penser que le volume de récolte 2021 sera probablement inférieur aux prévisions publiées début août. En pleines vendanges, Jérôme Despey, président du conseil spécialisé Vin de FranceAgriMer, se dit « très inquiet pour la récolte. Je pensais que nous aurions un rattrapage, mais cela ne semble pas être le cas. »
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Entre les vignes gelées, celles ayant subi un excès d’eau et des attaques cryptogamiques importantes, notamment de mildiou, celles ayant subi un stress au froid et ayant coulé, celles face à un stress hydrique ou encore celles brûlées, la récolte est maigre. « Les premières vendanges dans le Languedoc Roussillon montrent une grosse déception, poursuit Jérôme Despey. On a une accentuation de la baisse de volume. Certaines parcelles ne seront même pas récoltées. Quand on tourne à 750 kg/ha, ce n’est pas rentable. »
Une situation favorable à la hausse des cours des blancs
Un constat que confirme Laurent Vial, directeur de l'ICV de Béziers. " La réalité est pire que les prévisions", rapporte-t-il. S'il est légitime de s'interroger sur la pertinence de sortir les machines à vendanger "pour 1 tonne /ha voire moins", l'expert se montre optimiste sur la qualité du millésime, notamment pour les blancs. " On a de bonnes raisons de croire que les cours, notamment des chardonnays, vont remonter. Je pense qu'il ne faut pas passer à côté. "
Un millésime "très technique"
" En cave, 2021 sera un millésime particulièrement technique", commente de son côté Arnaud Mennesson, directeur technique chez Lamothe-Abiet. À l'approche des vendanges, les commandes de produits œnologiques battent leur plein. " Côté ventes, on voit déjà une tendance à l'achat de produits pour gommer la verdeur et apporter de la sucrosité et du volume en bouche, comme des autolysats de levures ", poursuit l'expert. Pour les fabricants, le millésime se prête difficilement aux expérimentations. " Vu les volumes, on sent bien que la mise en place d'essais n'est pas une priorité", constate-t-il. La tendance ne sera peut-être pas aussi marquée dans les vignobles situés plus au nord, qui devraient débuter les vendanges d'ici une dizaine de jours.
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