Gel : 28 % à 32 % de pertes de récolte pour la viticulture française en 2021, d’après les premières estimations
Réunie le 21 avril en conseil spécialisé de FranceAgriMer, la profession viticole a estimé que le gel du mois d’avril pourrait entrainer des pertes de récolte de 28% à 32% par rapport à la moyenne quinquennale. Des estimations à prendre avec précaution, rappelle FranceAgriMer.
Réunie le 21 avril en conseil spécialisé de FranceAgriMer, la profession viticole a estimé que le gel du mois d’avril pourrait entrainer des pertes de récolte de 28% à 32% par rapport à la moyenne quinquennale. Des estimations à prendre avec précaution, rappelle FranceAgriMer.
C’est un triste record que la filière viticole s’apprête à battre en 2021. D’après les premières estimations remontées par les bassins de production à la suite de l’épisode de gel dévastateur qui a touché l’hexagone dans la première quinzaine d’avril, la récolte 2021 s’établirait à 32 Mhl (millions d’hectolitres). C’est 4,7 Mhl de moins qu’en 2017, année qui détenait jusqu’ici la palme de la plus faible récolte du siècle, et un manque à gagner de 1,5 à 2 milliards d'euros. « Il faudra attendre les vendanges pour chiffrer précisément les pertes, car il est encore trop tôt pour savoir comment la vigne va réagir dans les prochains mois », tempère Ygor Gibelind, délégué pour les filières viticole et cidricole à FranceAgriMer, lors d’un point presse ce 22 avril.
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Les régions Bourgogne, Beaujolais et Jura sont les plus impactées
Tous les bassins de production sont touchés, dans des proportions variables. Les régions Bourgogne/Beaujolais/Jura payent le plus lourd tribut avec 50% de pertes estimées. Le Languedoc-Roussillon évalue ses pertes à 40%, tandis que les vignobles de Nouvelle-Aquitaine et de la Vallée du Rhône/Provence avancent des pertes de l’ordre de 30%. Seules l’Alsace, les Charentes, la Corse et la Champagne sont relativement épargnées, avec 10% de pertes estimées.
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Des mesures d’aide déclinées en trois volets
Pour faire face à cette situation le gouvernement a annoncé plusieurs mesures pour soutenir la filière viticole. Elles se déclinent en trois volets. Les premières, dites « mesures d’urgence » concernent la mise en place d’une année blanche de cotisations, le dégrèvement des taxes foncières sur le non bâti, et l’accès aux dispositifs existants d’activité partielle et de prêt garanti par l’Etat (PGE). « Une enveloppe va être mise à disposition des préfets d’ici le début du mois de mai, destinée à aider les entreprises les plus en difficultés », a annoncé le 21 avril le cabinet du ministre de l’Agriculture. Le montant de chaque enveloppe est actuellement en cours de discussion en interministériel.
Nouvelle cellule de crise #gel avec les professionnels suite aux annonces de @JeanCASTEX
— Julien Denormandie (@J_Denormandie) April 19, 2021
Le @gouvernementFR a mobilisé des moyens exceptionnels à hauteur d’un milliard €. Nous continuons à travailler pour affiner les modalités et les dispositifs les + adaptés à chaque situation pic.twitter.com/riVa1O457i
La régime des calamités agricoles élargit à la viticulture
Ces mesures d’urgence seront suivies de mesures exceptionnelles dont le déplafonnement du régime des calamités agricoles à 40% et son élargissement à la filière viticole. « Il faudra attendre la fin de la période de récolte pour savoir qui y a accès. Mais dès qu’une perte de chiffre d’affaires est constatée, il est possible de recourir au fonds de solidarité exceptionnel entre les mains des préfets », a exposé le cabinet du ministre de l’Agriculture.
EN DIRECT | Soutien à la filière agricole : suivez l’intervention du Premier ministre @JeanCastex depuis la cave coopérative de Montagnac. https://t.co/eyBgtrhnW0
— Gouvernement (@gouvernementFR) April 17, 2021
Une refonte totale du logiciel d’assurance récolte
Enfin, des mesures dites conjoncturelles seront mis en place dans un troisième temps. « L’enveloppe du plan de relance sur les équipements de protection contre les aléas climatiques va être doublée, et s’établira à 140 M€ », déclare Ygor Gibelind. Une refonte totale du logiciel d’assurance récolte est par ailleurs enclenchée. « On voit bien que le régime assurantiel tel qu’il existe pour ce secteur professionnel n’est plus adapté et qu’il est donc indispensable que nous le réformions en faisant davantage appel à la solidarité nationale », a déclaré le Premier ministre Jean Castex lors d’un déplacement à la cave coopérative de Montagnac, dans l’Hérault, ce 17 avril. Les ministres de l’Agriculture et de l’Économie ont été missionnés par Jean Castex sur ce dossier.
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Des régions d’ores et déjà mobilisées
Avant même les annonces du gouvernement, plusieurs régions s’étaient déjà mobilisées pour apporter leur soutien à la filière viticole. Le 8 avril, président de la région Sud Provence Alpes Côte d’Azur par l’intermédiaire de son président Renaud Muselier déclarait le déblocage immédiat d’une aide de 500 000 euros pour les exploitations touchées. Le 9 avril, Laurent Wauquiez président de la région Auvergne Rhône Alpes indiquait que la région mettait à disposition un fonds d’urgence de 15 millions d’euros. Enfin, le 16 avril, la région Occitanie annonçait débloquer spécifiquement pour la viticulture un plan de relance de 14 millions d'euros qui s’appliquera à partir du 18 juillet prochain, et pour 18 mois.