Un riesling grand cru minéral et complexe
Le riesling alsace grand cru Muenchberg 2009, du domaine Pierre Koch et fils, à Nothalten en Alsace, a reçu le grand prix du jury aux Grands concours du monde 2016. Focus sur son élaboration.
Le riesling alsace grand cru Muenchberg 2009, du domaine Pierre Koch et fils, à Nothalten en Alsace, a reçu le grand prix du jury aux Grands concours du monde 2016. Focus sur son élaboration.
1 Des parcelles de grand cru enherbées
Les raisins servant à élaborer cette cuvée d’alsace grand cru proviennent de trois petites parcelles en arc de cercle, situées sur « la colline des moines », le Muenchberg. Toutes trois sont orientées plein sud et « bénéficient d’un micro-climat particulier », note le viticulteur, François Koch. Elles sont enherbées naturellement un rang sur deux, et enherbées avec un semis de seigle, radis et fétuque le second rang. La ligne des souches est quant à elle désherbée chimiquement. Le millésime 2009 a bénéficié d'un printemps humide et d'une fin de saison assez sèche, propices aux grands vins.
2 Réintégration des bourbes filtrées
Les raisins ont été ramassés manuellement, en comportes, à maturité (environ 13 % alc. potentiel). La matière était assez riche, avec un peu de pourriture noble. François Koch a pressé les grappes entières dans un pressoir à plateaux, à 1,2 bar maximum, et a effectué cinq ou six rebêches. Tous les jus, de goutte et de presse, ont été assemblés, puis ont subi un débourbage de 24 heures, avec enzymage et maintien à 14-15 °C. Le vigneron a arrêté le débourbage à une turbidité de 100 ou 120 NTU. Il a filtré ses bourbes sur filtre-presse et les a réintégrées à la cuvée, car « cela apporte de la complexité au vin », estime-t-il. Il a ensuite lancé la FA avec un ensemencement en Vitilevure KD, « une levure assez neutre, qui respecte le terroir et le cépage », explique le vigneron.
Depuis, il opte pour un levurage en indigène. La FA a duré pratiquement un mois, à 18-20 °C. « Les baies proviennent d’un coteau enherbé et sont pauvres en azote. De plus, le riesling fermente lentement », analyse François Koch. Au final, le vin contient 10 g/l de sucres résiduels.
3 Un élevage sur lies de huit mois
À l’issue de la FA, François Koch a soutiré le vin pour ôter les lies. Il a été sulfité à raison de 4 g/hl, tandis que les lies ont entamé leur malo. Cette dernière a duré cinq jours, au terme de quoi le vigneron a sulfité à 10 g. « De cette manière, les lies sont saines. Je ne risque aucun départ en malo sur la cuve et cela évite les notes de réduit », indique-t-il. Les lies ont alors été réintégrées au vin dans une petite cuve inox de 20 hl. François Koch a effectué trois batonnages, espacés d'un mois, avec une hélice motorisée, afin d’apporter du gras et de la longueur à sa cuvée.
En mai, il l’a filtrée sur plaque, pour une mise en bouteilles en juin. Selon le vigneron, ce grand cru vient d’atteindre sa pleine maturité, car « le terroir de Muenchberg exprime mieux sa minéralité et sa complexité au bout de trois ou quatre ans de vieillissement ».
voir plus clair
Riesling Muenchberg 2009
AOC alsace grand cru
CÉPAGE riesling
SOL grès roses volcaniques
DENSITÉ 5 000 pieds/hectare
RENDEMENT 50 hl/ha
VENDANGES manuelles
PRESSURAGE à plateaux
DÉBOURBAGE enzymage et froid
LEVURAGE Vitilevure KD
ÉLEVAGE en cuve sur lies
VOLUME DE LA CUVÉE 20 hectolitres
CIRCUITS DE COMMERCIALISATION 90 % aux particuliers (caveau, salons), le reste à l’export et chez des cavistes
PRIX DÉPART CAVEAU 25 euros HT