Tout savoir sur les contacteurs membranaires
L’évolution des pratiques œnologiques fait régulièrement l’objet de résolutions auprès de l’OIV, l’organisation internationale de la vigne et du vin. Le point sur celle concernant les contacteurs membranaires.
L’évolution des pratiques œnologiques fait régulièrement l’objet de résolutions auprès de l’OIV, l’organisation internationale de la vigne et du vin. Le point sur celle concernant les contacteurs membranaires.
Depuis quand sont-ils autorisés ?
En 2010, l’OIV a ajouté au Code international des pratiques œnologiques un ensemble de techniques séparatives parmi lesquelles on distingue les techniques membranaires des techniques évaporatives. En juin 2013, elle a complété la résolution concernant les techniques membranaires en autorisant les contacteurs membranaires dans le cadre de la gestion des gaz dissous dans les vins. Quelques mois plus tard, l’Union européenne a approuvé la technique par publication au Journal officiel.
Dans quels buts sont-ils utilisés ?
Cette pratique permet de diminuer et/ou d’augmenter les teneurs en CO2 et O2 autrement que par l’utilisation de matériel de bullage ou de systèmes utilisant l’effet Venturi. À savoir, l’OIV autorise l’obtention de vins gazéifiés par cette méthode.
Comment fonctionnent-ils ?
La séparation des phases liquide et gazeuse repose sur l’hydrophobicité des membranes utilisées. Ces dernières sont composées de fibres creuses à l’extérieur (ou à l’intérieur) desquelles circule le vin. De l’autre côté de la membrane court un gaz vecteur composé d’N2 ou de CO2. Par un système de pompe à vide éventuellement couplé à une circulation de gaz neutre en sens inverse, les gaz dissous sont contraints à traverser la membrane et quittent ainsi la phase liquide. En jouant sur le débit d’injection de CO2, il est possible d’effectuer la carbonication en parallèle de la désoxygénation.
Quels sont les principaux fournisseurs de contacteurs membranaires ?
Dès 2014, la société française Ymélia et son distributeur Gai France ont commercialisé le Pervélys (voir Réussir Vigne n°237), une unité globale de gestion des gaz dissous intégrant un contacteur membranaire fabriqué aux États-Unis. Ce dernier répond aux prescriptions du Codex œnologique international et bénéficie donc d’un certificat d’alimentarité. François Rigail, codirigeant explique qu’il y a actuellement une vingtaine de Pervélys en fonctionnement, « dont 99 % sont intégrés à la chaîne de mise, au sein de la palette de filtration ». En parallèle, le projet européen MO2VE (voir Réussir Vigne n°249) porté par la société Michael Paetzold intègre divers partenaires pour développer de nouveaux produits et services d’aide à la gestion des gaz dissous. Rémi Winterholer, responsable projet chez Michael Paetzold explique : « la société Polymem travaille sur la composition d’une nouvelle membrane fabriquée en France et dotée de performances supérieures au niveau du colmatage. L’ISVV (Institut des sciences de la vigne et du vin) se charge des tests à l’échelle de la paillasse. Par la suite, L’Inra s’occupera des essais en chai expérimental et nous nous chargerons de l’industrialisation du procédé ». Ce contacteur membranaire devrait être commercialisé courant 2020. Certains distributeurs, plutôt spécialistes de l’univers des boissons, proposent eux aussi des contacteurs membranaires, comme la société alsacienne Alting.
« Le Pervélys, un outil fiable et performant "
« Trois de nos camions sont actuellement équipés d’un Pervélys, bientôt quatre. Ils sont intégrés dans notre chaîne de mise en bouteille, entre le filtre à plaques et le filtre lenticulaires. La précision apportée par le Pervélys sur la désoxygénation nous permet réellement de nous engager sur les doses finales dans les vins auprès de nos clients. Nous sommes désormais capables de garantir des teneurs autour de 0,2 mg/l d’O2 dissous lors de la mise. Nous avons de plus ajouté la possibilité de perler les vins au catalogue de nos prestations. Dans un souci de qualité, le Pervélys est un outil fiable et performant. »
Morgan Soulier, dirigeant de la société d’embouteillage EcoBag, dans le Gard