Quel est l’impact des cires de surbouchage dans le vieillissement du vin ?
Les différences d’étanchéité à l’oxygène des cires de surbouchage varient d’un extrême à l’autre, selon leur composition. C’est ce qui ressort d’une étude d’un laboratoire roussillonnais.
Les différences d’étanchéité à l’oxygène des cires de surbouchage varient d’un extrême à l’autre, selon leur composition. C’est ce qui ressort d’une étude d’un laboratoire roussillonnais.
On parle souvent pour les bouchons du taux de transfert d’oxygène (OTR), que les fabricants maîtrisent de plus en plus finement. Mais que devient-il lorsque l’on ajoute une cire de surbouchage à la bouteille ? C’est ce qu’ont voulu savoir Olivier Casevecchio et Réda Rouijel du laboratoire Bo solutions, situé dans les Pyrénées-Orientales et spécialisé dans le bouchage. Dans une étude publiée dans la Revue des Œnologues de juillet 2023, ils ont comparé trois cires du marché. Une dite « synthétique » (paraffine, polyéthylène et éthylène acétate de vinyle), une naturelle d’origine minérale et végétale (paraffine, carbonate de calcium et colophane naturelle) et une d’origine animale (100 % cire d’abeille vierge). Les scientifiques ont réalisé des mesures par électroluminescence sur huit répétitions, pendant trente jours, pour déduire le transfert moyen. Et les résultats sont pour le moins édifiants ! Le taux de transfert d’oxygène du couple bouchon/cire varie de 0,5 à 8,3 mg/O2/an, quand le témoin sans cire laisse passer 11,7 mg/O2/an.
Un outil supplémentaire pour optimiser le temps de garde des bouteilles
Dans le détail, les bouteilles bouchées et cirées avec la cire « synthétique » ont affiché un OTR de 2,9 mg/O2/an en moyenne, alors que celles ayant reçu la cire naturelle se sont situées à 0,5 mg/O2/an et celles avec la cire d’abeille à 8,3 mg/O2/an. Autant dire que l’une peut rendre le système quasiment imperméable là où une autre n’a presque aucun impact. Ce qui fait dire aux réalisateurs de l’étude que l’OTR est un facteur à prendre en considération, tout comme les aspects esthétique et pratique. « Les cires de surbouchage, au-delà de leurs apports esthétiques, peuvent être un outil œnologique à la disposition des metteurs en marché pour compléter, selon les vins embouteillés, les performances des bouchons », concluent-ils.