Les vins du Muscadet mettent en avant leur potentiel de vieillissement
Organisée à Paris, le 3 mars, une dégustation professionnelle montrait la capacité des vins du Muscadet à bien vieillir, en rassemblant divers millésimes sur différents terroirs.
Organisée à Paris, le 3 mars, une dégustation professionnelle montrait la capacité des vins du Muscadet à bien vieillir, en rassemblant divers millésimes sur différents terroirs.
Dans la logique de sa stratégie de valorisation par les crus communaux, le Muscadet cherche à montrer que ses vins savent bien vieillir. La Fédération des vins de Nantes a organisé une dégustation pour la presse à Paris pour faire passer le message.
Démonstration avec un mouzillon-tillières 2010, des muscadets sèvre et maine de 2003 et 1989 d’une fraîcheur éclatante, un 1980 encore vaillant ainsi que des vins des dix crus de 2014 ou 2015.
« On souffre encore de l’image de petits vins à boire dans l’année », souligne Stéphane Luneau du domaine Luneau Michel et fils, l’un des vignerons présents. Mais il constate que désormais la démarche de crus et de millésimes décalés fonctionne, notamment dans la restauration nantaise. Elle trouve aussi un écho à l’exportation, surtout au Royaume-Uni, aux États-Unis et au Canada. Grâce à son cru clisson, Jean-Luc Ollivier du domaine Ollivier frères, a été référencé par la SAQ, le monopole québécois. « On commence à avoir une rotation », se réjouit le vigneron, en soulignant les capacités que cela implique quant au stockage.
Une démarche de montée en gamme collective
« Les crus, c’est aujourd’hui moins de 5% de la production. Notre objectif est d’atteindre, dans les 10 ans, une part de 20% comme pour les crus du Beaujolais », énonce François Robin, délégué communication de la Fédération des vins de Nantes. « 100 vignerons sont engagés dans la valorisation de parcelles en crus, sur 400 vignerons », illustre-t-il, en citant en exemple des vignerons qui cherchent désormais à avoir plusieurs crus dans leur gamme, preuve de l’attrait de la démarche. Autre motif de satisfaction, l’entrée des crus dans les sélections de foires aux vins.
Pour tous les vignerons venus présenter les vins, la stratégie tire bien l’ensemble du vignoble vers le haut, même si la valorisation des vins n'est pas encore à la hauteur des espérances. Pour les dix crus 2014 et 2015 proposés à la dégustation, les prix consommateur oscillaient entre 9,20 € et 12 € avec une exception à 17 €. La valorisation est évidement un enjeu majeur dans ce vignoble qui en 10 ans a perdu 5 000 ha et plus de la moitié de ses exploitations.