Expérimentation
L’élevage sans SO2 sur rouge apporte du fruité
Selon des essais comparatifs d’élevage en cuve de vin rouge, réalisés à la cave de Tuchan en partenariat avec l’ICV, un élevage sans SO2 permet d’obtenir des vins plus ronds et plus fruités.
Selon des essais comparatifs d’élevage en cuve de vin rouge, réalisés à la cave de Tuchan en partenariat avec l’ICV, un élevage sans SO2 permet d’obtenir des vins plus ronds et plus fruités.
« Sur les trois modalités testées lors de nos essais, le vin élevé sans SO2 est apparu clairement plus qualitatif en comparaison des deux autres. Il présente des notes aromatiques plus fruitées et de la rondeur en bouche », affirme Daniel Granès, directeur scientifique de l'ICV. Les vins ont été élevés en cuve pendant six mois, juste après fermentation malolactique, avec un apport d'oxygène par micro oxygénation de 1,5 à 2 mL/L/mois. Une modalité a été sulfitée en fin de malo, l'autre a été lysozymée pour inhiber les bactéries lactiques et permettre un élevage en absence totale de SO2. La dernière modalité, également non sulfitée, a été élevée en présence de douelles.
Faire l'essai sans lysozyme
« Le vin élevé sans SO2 répond mieux et plus vite à l'apport d'oxygène. Il faut toutefois pouvoir valoriser le produit car l'ajout de lysozyme coûte cher. Il a fallu réaliser deux apports de 20g/hL et cela n'a pas suffit pour enrayer totalement les populations de bactéries lactiques », précise Daniel Granès. A souligner cependant que le lysozyme n'est pas prévu pour se substituer au SO2 mais pour en diminuer les doses d'emploi. Le vin élevé sans SO2 avec des douelle a, quant à lui, développé un caractère trop boisé et asséchant. « Il faut reprendre les essais en adaptant les doses et le rythme d'apport d'oxygène sur la modalité avec douelles. Et pour celles sans SO2, peut-être faut-il essayer de faire l'essai en se passant de lysozyme ? ».