Salon - Le Vinitech 2016 dévoile ses nouveautés
Comme de coutume, de nombreuses innovations attendront les visiteurs sur le salon bordelais. En voici une sélection en avant-première. À noter, le retour du désherbage à l’eau et de l’injection directe en viticulture et la sécurisation du travail au chai.
Comme de coutume, de nombreuses innovations attendront les visiteurs sur le salon bordelais. En voici une sélection en avant-première. À noter, le retour du désherbage à l’eau et de l’injection directe en viticulture et la sécurisation du travail au chai.
CAFFINI Le Grass Killer désherbe à l’eau
Après le désherbage à l’eau chaude présenté en 2010 par Hydro-France, voici à présent le désherbage à l’eau sous pression. C’est l’italien Caffini qui se lance sur ce créneau avec son Grass Killer, disponible en 1 000, 1 500, 2 000 ou 3 000 litres. Outre cette cuve principale destinée à l’eau, l’appareil se compose d’une pompe à piston fonctionnant avec une pression de 1 000 bars, de roues de jaugeage avec sonar mécanique pour une hauteur de travail constante, de commandes de régulation en cabine, et d’une tête rotative ressemblant de loin à un intercep. Cette tête dispose d’un petit moteur hydraulique la faisant tourner, d’un système d’effacement hydraulique et de buses en position verticale. Selon le fabricant, « l’utilisation d’une telle pression permet non seulement la destruction des mauvaises herbes, mais hache également les racines jusqu’à une profondeur de quelques centimètres. » Pour ce faire, Caffini recommande de progresser à 2,5 km/h, avec une consommation de l’ordre de 2 000 litres/hectare en 2,50 m de plantation !
Le Grass Killer, lauréat du prix « Innovation Technique » à l’Eima de Bologne, vaut 26 000 euros.
Plus d’infos sur : http://bit.ly/2eO1OLOCARLES L’OptiSkid gère les transferts
Derrière l’OptiSkid, se cache un chariot de comptage, permettant de mesurer, contrôler et tracer le vin lors des transferts. Plusieurs modèles seront au catalogue. Celui qui sera présenté au Vinitech comprend une pompe Aspic 50 de marque Pichonneau, dotée d’un débitmètre électromagnétique Krohne, d’une vanne papillon motorisée et montée sur un châssis mobile en inox. Un coffret de commande permet de piloter les opérations via un écran tactile. Plusieurs programmes sont disponibles de base : transferts, épalage, purge, comptage, remontage, nettoyage. Selon la configuration et les options, l’OptiSkid Aspic vaut entre 16 000 et 19 000 euros.
CHÊNE SERVICES Deux nouveaux outils de mesure
Chênox et Caox. Tels sont les noms de deux dernières innovations lancées par Chêne services, une filiale de Taransaud. Le premier vise à mesurer l’oxygène dissous d’un vin conservé dans une cuve en bois ou dans un fût, sans l’ouvrir. Pour ce faire, l’entreprise installe un dispositif breveté d’oxo-luminescence dans le récipient à suivre. Puis les experts de la firme ou les équipes du domaine relèvent les mesures et agissent en conséquence. Chêne Services dispose d’une base de 12 000 données à laquelle il est possible de comparer son vin.
De son côté, Caox est une technique électrochimique permettant de mesurer la capacité antioxydante des vins rouges et blancs. Ce faisant, il est possible d’adapter une partie de l’itinéraire technique : soutirages, ouillage, micro-oxygénation, gestion des lies, durée de macération, collage, type de barrique nécessaire, etc.
Caox est une analyse réalisée au laboratoire de Chêne Services, sur un échantillon de 60 ml minimum. Elle vaut 75 euros.
Chêne Services propose également un petit accessoire facilitant le suivi des déviations sur un parc de barriques. BondefuT, puisque tel est son nom, consiste en une bonde en silicone, au centre de laquelle passe un conduit, qui amène à un genre de coupe en inox où l’œnologue place son nez.
COUP’ECO VITI Une rogneuse partiellement débrayable
La ModulR E400 de Coup’Eco Viti porte bien son nom. Ce nouveau modèle de rogneuse est en effet modulable et vise des installations, manipulations et utilisations rapides. Montée à l’avant sur enjambeur, elle est constituée de quatre modules comprenant chacun deux barres de coupe latérales (avec trois lames par descente) et une horizontale (deux lames). Les deux modules extérieurs peuvent être débrayés et remontés. Les commandes d’écartement hydraulique et de séquençage du repli sont disponibles en cabine. Ce matériel demande néanmoins de nombreuses sorties hydrauliques : 4 DE pour piloter l’écartement inter-rang, 2 DE pour le repli des modules extérieurs et arrêt des lames concernées et 1 SE délivrant 60 l/min pour le fonctionnement des lames. La ModulR E400 est commercialisée avec un support de dépose à roulettes.
DIIMOTION L’injection directe nouvelle génération
Finis les préparations de bouillie et les fonds de cuves. L’injection directe fait son grand retour sur le devant de la scène, avec le lancement d’un pulvérisateur traîné intégrant le PiiX. Cette dernière dénomination recouvre une « nouvelle technologie d’injection directe, pouvant doser 100 % des produits, solides ou liquides, quelle que soit leur concentration ou viscosité », indique Xavier Cassassolles, P.-D.G. de l’entreprise DiiMotion. Car c’était là l’un des problèmes de cette technologie : le dosage des solides laissait jusqu’à présent à désirer.
Le pulvérisateur, d’une largeur hors tout de 1,30 m, dispose d’une cuve principale de 1 500 litres, où le vigneron met l’eau. Puis il intègre deux cuves supplémentaires qui accueillent les phytos liquides purs ; deux autres les solides. Des injecteurs envoient simultanément un ou des produits et de l’eau dans une cuve tampon (« prébouillie »), régulée au plus proche des tronçons. Le pulvérisateur est doté de descentes inox (de marque MCV) équipées de buses à turbulence. Ce matériel est commercialisé avec une console tactile s’installant en cabine, et permettant de piloter les doses et le rinçage. De plus, l’appareil peut réguler la matière active plutôt que le débit. Et ce, grâce à un PPA (produit proportionnel à l’avancement). Un DPA reste néanmoins disponible. Le vigneron peut ainsi adapter ses quantités en temps réel, mais à pression constante.
Le pulvérisateur vaut 38 000 euros en version deux rangs complets.
En option, le pulvérisateur peut recevoir un GPS pour une traçabilité optimale des traitements. Une version est également disponible pour enjambeur.
FELCO Le 811, un sécateur grande capacité
Le 811 est le dernier né de la gamme de sécateurs électroportatifs du suisse Felco. Disponible depuis le mois de septembre, il est léger (810 g) et dispose d’une capacité de coupe de 35 mm, supérieure au 801. Deux types de batteries sont au catalogue : une simple capacité (92,5 Wh), d’un poids de 790 grammes, et une double capacité (194,4 Wh) qui pèse 1,4 kg. La batterie se glisse dans le portage « compact et ergonomique, qui garantit une bonne répartition du poids de la batterie », précise la firme. Le 811 est équipé du mode de coupe demi-ouverture, et est muni d’un revêtement soft touch. L’entretien se réalise par boulon graisseur et chaque modèle est commercialisé avec un jeu de pièces de rechanges complet. Équipé d’une batterie simple, le 811 vaut 1 445 euros HT ; et 1 489 euros HT avec une double capacité. Une seconde tête est proposée en option.
IOC Gaïa, une levure de bioprotection
La levure Gaïa, commercialisée depuis quelques mois déjà par l’Institut œnologique de champagne, est destinée à la bioprotection des moûts. Il s’agit d’une Meschnikowia fructicola, qui s’ajoute sur raisins tout juste ramassés avant transport au chai, ou à l’encuvage, avant une macération préfermentaire à froid. Selon la firme, elle réprime de manière efficace les populations de Kloeckera apiculata, limitant ainsi la production d’acide acétique en situation préfermentaire.
JPSCORK GROUP JPNature SP, un bouchon moins cher
Le bouchonnier portugais lance un bouchon en liège naturel obtenu par collage de « deux pièces jumelles de liège, provenant de liège mince et de croissance lente », indique l’entreprise. Selon elle, cet obturateur dispose d’une meilleure homogénéité et densité qu’un bouchon normal, une perméabilité moindre et coûte 5 à 15 % moins cher. Le JPNature SP est disponible dans plusieurs dimensions : 45 x 24, 45 x 25, 49 x 24 et 49 x 25.
LEC Un test pour vérifier l’absence de TCA des fûts
TCA-test-D est un module qui contrôle l’absence de contaminants de type TCA dans les barriques, par échantillonnage de l’atmosphère interne. Une canne de prélèvement contenant deux cartouches adsorbantes est introduite dans la barrique à vérifier. L’opérateur lance une pompe à vide, située sur un châssis mobile. En 2 à 5 minutes, le prélèvement est terminé. Avec un lot de deux cartouches, il est possible de contrôler jusqu’à 10 fûts. Les cartouches doivent ensuite être envoyées en laboratoire pour analyse.
MASELLI MISURE Un analyseur de CO2
UC07. Derrière ce nom aux consonances James Bondiennes se cache le dernier appareil de mesure de l’Italien Maselli Misure. Il s’agit en fait d’un petit boîtier qui s’installe sur les canalisations existantes de la cave. Par le biais de rayons infrarouge, il mesure et analyse le niveau de CO2 du vin. Cet instrument vient accompagné d’un boîtier numérique et tactile d’affichage. L’entreprise présentera également d’autres innovations sur son stand, à l’instar d’un analyseur pour le suivi de la maturité, qui permet de déterminer au mieux la date des vendanges, d’un analyseur pour le suivi des fermentations, d’un réfractomètre automatique pour la réception des vendanges ou encore d’un aspirateur de moût pour analyse à la réception type Enovacuum.
PALL Un test pour détecter les levures d’altération
GeneDisc Technologies comprend deux tests de détection des levures de déviation présentes dans le vin ou le moût. Le premier consiste à vérifier la présence/ou non de contaminants. Il est extrêmement rapide puisque les résultats sont disponibles sous deux heures. Le second est plus lent (environ 30 heures) et identifie les levures en présence. Il se base pour cela sur une extraction ADN puis une PCR. Le test détecte 12 espèces, parmi lesquelles les Saccharomyces spp., les Brettanomyces, les Dekkera spp ou encore les Candida spp.
RADOUX/PRONEKTAR Un OAD pour choisir ses copeaux
Savoir en instantané quel sera l’impact d’un ajout de copeaux ou de staves sur son vin. Telle est la promesse de la filiale bois pour l’œnologie de Radoux, Pronektar. Son nouvel OAD (Outil d’aide à la décision), baptisé Nektar id. Pour ce faire, le tonnelier a réalisé des solutions de concentrés boisés pour chacun de ses produits. La firme les emploie en laboratoire sur les vins à boiser, et obtient « une vision instantanée du profil organoleptique final du vin après boisage », promet-elle. Cet outil devrait faciliter le travail des œnologues. Des démonstrations de l’OAD seront réalisées sur le salon.
VIVELYS Cilyo gère les besoins en oxygène
Cilyo est le dernier outil développé par la firme montpelliéraine Vivélys. Il permet de déterminer les besoins en oxygène des moûts blancs et rosés. Pour ce faire, il se base sur les travaux de l’entreprise sur la gestion semi-oxydative des moûts. Il est constitué d’une station d’accueil avec écran et plateau de réception de la cuve d’échantillonnage et d’une réserve d’eau pour la régulation de la température. Le vigneron remplit la cuve avec son échantillon. Il la connecte à l’appareil et lance la mesure. En l’espace de 10 minutes, Cilyo détermine la dose optimale d’oxygène à apporter. Le boîtier sera lancé sur le Vinitech, à un prix pas encore fixé.