Le marché de l’urbanisation des terres agricoles atteint un plus bas historique
Pour la première fois en trente ans, les surfaces agricoles vendues pour l’urbanisation sont passées sous le seuil des 15 000 hectares en 2023. Un ralentissement plus lié au contexte économique qu’à l’objectif de zéro artificialisation nette.
Pour la première fois en trente ans, les surfaces agricoles vendues pour l’urbanisation sont passées sous le seuil des 15 000 hectares en 2023. Un ralentissement plus lié au contexte économique qu’à l’objectif de zéro artificialisation nette.
Le marché de l’urbanisation des terres agricoles a atteint un plancher inédit, se félicite la FNSafer qui a enregistré 17 550 ventes sur ce marché en 2023 (en recul de 31,3% sur un an) pour une surface de 12 900 hectares (en baisse de 29%) et une valeur de 2,68 milliards d’euros (en chute de 35,3%).
Pour rappel le marché de l’urbanisation correspond à des biens ayant un usage ou une vocation agricole au moment de la vente et qui sont destinés à être urbanisés.
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L’inflation et les taux d’intérêt ont ralenti l’artificialisation des terres
« L’objectif d’atteindre le Zéro artificialisation nette en 2050 est bien inscrit » se réjouit Emmanuel Hyest, président de la FNSafer, lors de la présentation de son observatoire annuel le 22 mai.
Au-delà de cette perspective législative, la FNSafer évoque toutefois le contexte économique pour expliquer ce ralentissement : avec l’inflation et la difficulté d’accéder aux crédits avec la hausse des taux d’intérêts.
Evolution du marché de l’urbanisation entre 1994 et 2023
Source : Groupe Safer
Le prix des terres constructibles de moins de 1 ha à 40,90 euros du m2
Ainsi en 2023, avec moins de 15 000 hectares de terres agricoles vendus sur le marché de l’urbanisation, l’artificialisation atteint un niveau plancher inédit depuis 30 ans.
Si quel que soit le type d’acquéreurs le marché se rétracte, les particuliers sont les premiers concernés, avec une baisse de 37,3% des transactions et de 48,9% en surface en 2023.
La FNSafer note aussi un recul de transactions avec des personnes publiques comme acquéreurs, en nombre de transactions (-27,3%) et en surface (-26,3%).
A noter que le prix des terres constructibles de moins de 1 ha par les particuliers passe à 40,90 du m2, une première !
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La consommation masquée d’espaces agricoles se poursuit
En dehors de ces chiffres, la FNSafer a toutefois de nouveau souligné l’expansion de la « consommation masquée » d’espaces agricoles.
Derrière ce terme, la FNSafer évoque les achats de terres agricoles par des personnes physiques pour leurs loisirs, « des baux sauvages » ou encore une anticipation de l’urbanisation.
Un phénomène qui aurait concerné 17 200 hectares en 2022, contre 10 000 en 2012, les trois quarts des lots cédés étant inférieurs à 1 hectare. Ayant émergé en région PACA, cette consommation masquée d’espaces agricoles s’étend dans la moitié sud du pays (où le fermage est moins répandu) et le bocage dans le grand ouest.
Evolution des surfaces de la consommation masquée entre 2011 et 2022
Source : Cerema 2024 et Groupe Safer
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