L’urbanisation des terres agricoles ralentit mais un marché des espaces de loisirs non bâtis se développe
Si les constructions sur les terres agricoles ont fortement diminué en 2022, la fédération nationale des Safer alerte sur une hausse des achats par les particuliers de terres dédiées à leurs loisirs.
Si les constructions sur les terres agricoles ont fortement diminué en 2022, la fédération nationale des Safer alerte sur une hausse des achats par les particuliers de terres dédiées à leurs loisirs.
En 2022, 25 540 transactions ont été enregistrées pour l’acquisition de terres agricoles visant à urbanisées, c’est-à-dire à héberger des logements individuels ou collectifs, pour une surface de 18 100 hectares. Soit un nombre de transactions en baisse de 37,3% et une surface en recul de 46% par rapport à l’année 2021 où le marché était très dynamique en période post-Covid.
Un marché de l’urbanisation au plus bas depuis 30 ans
« C’est un point positif : on arrive à un marché de l’urbanisation au plus bas depuis 30 ans », se félicite Emmanuel Hyest, président de la fédération nationale des Safer (FNSafer).
Il serait tentant d’y voir les premiers effets de la politique du Zéro artificialisation nette (ZAN) impulsée par la loi Climat et Résilience, mais la FNSafer souligne d’autres éléments contextuels tels que la remontée des taux d’intérêt ou le durcissement des conditions d’octroi des prêts pour expliquer ce ralentissement brutal.
Evolution de l'urbanisation des terres agricoles
Le nombre de transactions recule pour les particuliers (-34,3%), les personnes morales privées (-35,5%) et les personnes publiques (-51,1%). Les projets de construction des particuliers reculent de 26,3% sur les emprises de moins de 1 ha. Le prix moyen de ce marché de l’urbanisation, lui, continue de grimper de 4,5% à 79 700 euros le lot pour les terrains constructibles de moins de 1 ha acquis par les particuliers.
Le marché des espaces de loisirs non bâtis dépasse les 30 000 hectares
En revanche, si l’urbanisation a fortement diminué en 2022, la FNSafer observe une progression des transactions des surfaces agricoles sur le marché des espaces de loisirs non bâtis. Avec 33 800 hectares ainsi échangée en 2022, ce marché a progressé de 6,8% en surface pour une taille de lot moyen de 3700 m2 et une valeur de 44 900 euros par hectare.
« Des hectares supplémentaires soustraits la production agricole »
Pour la première fois ce marché des espaces de loisirs non bâtis double ainsi le marché de l’urbanisation. « Il s’agit d’hectares supplémentaires soustraits à la production agricole et pouvant alimenter le mitage de l’espace rural », pointe la FNSafer.
« Ces terres sont acquises par des particuliers pour y faire de l’agriculture de loisir, y mettre un poney, un cheval ou un cabanon », explique Loic Jegouzou, directeur du service études, veille et prospective à la FNSafer. Un phénomène non négligeable avec 8000 transactions enregistrées l’an passé et qui pose aussi problème en matière d’incendie si les terres ne sont pas entretenues.