Le Beaujolais veut tripler sa production de vin blanc
Lors d’une conférence de presse organisée à Wine Paris 2025, Inter Beaujolais a notamment exprimé le souhait d'accroître sa production de vin blanc en écho aux tendances de consommation.
Lors d’une conférence de presse organisée à Wine Paris 2025, Inter Beaujolais a notamment exprimé le souhait d'accroître sa production de vin blanc en écho aux tendances de consommation.

Si le vignoble du Beaujolais se réjouit de produire des vins rouges fruités et gourmands naturellement dans les tendances actuelles, il ne produit que 4 % de vin blanc. D'où l'envie de renforcer cette couleur actuellement porteuse. Inter Beaujolais ambitionne donc un triplement de la production d’ici 5 à 10 ans, ont exposé ses responsables lors d’un point presse organisé le 12 février à Wine Paris 2025.
Un objectif de 80 000 hl d'ici 5 à 10 ans
« Pour atteindre les nouveaux marchés, il faut atteindre une certaine notoriété. Aujourd’hui 20 000 à 25 000 hectolitres par an sur les 400 000 à 500 000 hectolitres annuels, c’est très peu », expose Sébastien Kargul, vice-président d'Inter Beaujolais. L’ambition serait donc de produire 80 000 hectolitres annuels pour que le beaujolais blanc soit un peu plus visible. « Les amateurs ne connaissent pas les blancs du Beaujolais, regrette-t-il, alors qu’ils ont un siècle d’histoire ».
Conquérir de nouveaux marchés
L’idée est aussi de répondre à la dynamique commerciale des vins blancs. « Ce n’est pas une vision opportuniste puisqu’on a toujours produit du blanc mais c’est une mise en adéquation avec les tendances du marché », justifie le vice-président. Le beaujolais pourrait ainsi conquérir de nouveaux marchés. « Il y a une forme de déconnexion entre le blanc et le rouge, ce ne sont pas les mêmes marchés », expose-t-il.
Lire aussi : Le beaujolais nouveau reprend des couleurs
Jean-Marc Lafont, président d’Inter Beaujolais admet toutefois qu’il est difficile pour certains de « résister à l’appel de la rentabilité de la Bourgogne ». Environ la moitié de la production de crémant-de-bourgogne est aujourd'hui issue des vignes du Beaujolais et des chardonnays y sont historiquement revendiqués en appellation bourgogne. « Arrêtons de faire des sous-produits de la Bourgogne », interpelle le président.
Construire l'identité des beaujolais blancs
L’Interprofession milite donc pour replanter du chardonnay dans le sud Beaujolais dans le cadre de la restructuration du vignoble. Elle cherche aussi à offrir une formation technique pour assurer une « homogénéité qualitative ». C’était le sens de la journée technique Beaujotech Juste le blanc organisée le 21 janvier par l’IFV-Sicarex Beaujolais.
Pour Jean-Marc Lafont, l’incitation implique également la délivrance d’informations précises sur les marchés et les tendances de consommation par l’observatoire économique de l’Interprofession.
La valorisation est évidemment un levier de conviction majeur. Elle passera par « une forme de segmentation », esquisse Sébastien Kargul. Jean-Marc Lafont évoque par exemple une diversification des styles avec des élevages longs pour certaines cuvées. La demande de dénomination géographique complémentaire déposée pour le secteur des Pierres dorées, dont les sols argilo-calcaires sont adaptés au chardonnay, fait aussi partie de la stratégie de montée en puissance des blancs.