Vendanges : la production viticole européenne en baisse de 7 % en 2023
Le Copa-Cogeca a publié des estimations de récolte européenne pour 2023 en recul de 7 % par rapport à 2022. Il a insisté sur le contexte climatique et économique difficile subi par la filière depuis plusieurs années.
Le Copa-Cogeca a publié des estimations de récolte européenne pour 2023 en recul de 7 % par rapport à 2022. Il a insisté sur le contexte climatique et économique difficile subi par la filière depuis plusieurs années.
Dans une conférence de presse tenue le 25 octobre 2023, le Copa-Cogeca (comité regroupant des organisations syndicales et professionnelles agricoles et coopératives au niveau européen) a fait état d’une vendange européenne 2023 estimée autour de 153,7 millions d’hectolitres. C’est un volume en recul de plus de 7 % par rapport à 2022 et de presque 4 % par rapport à la moyenne des cinq années précédentes.
La France devient le premier producteur européen
Le cumul d’aléas climatiques extrêmes a engendré un recul particulièrement fort au sud et sud-est de l’Europe. Ainsi l’Italie (-11,9%), l’Espagne (-14,4%) la Grèce (-23%), la Croatie (-31%) et la Slovaquie (-20%) enregistrent les plus fortes baisses. La récolte diminue aussi en Autriche (-6%), et en Allemagne (-2,1%).
La France (+1,5%) et le Portugal (+8 %) font figure d’exception. Pour la France, Anne Haller, directrice des Vignerons coopérateurs, a souligné que la production de vin tranquille français est plutôt en baisse alors qu’elle augmente sensiblement pour le vin destiné au cognac ou au champagne.
Reste que la France passe en tête de la production européenne avec 45 millions d’hectolitres estimés devant l’habituel premier, l’Italie (43,9 millions d’hl).
Trouver un équilibre stable entre l'offre et la demande
Cette évolution globale de la production européenne intervient dans un contexte de baisse des exportations de vin en volume. Elles sont en recul de 3 %, a alerté Luca Rigotti, président du groupe de travail vin du Copa-Cogeca constatant les effets de l’inflation sur la demande de vin. L’export progresse toutefois en valeur (+ 4 %). Il a tenu à rappeler l’importance de l’OCM vitivinicole pour le soutien à l’exportation.
En commentant ces chiffres, Luca Rigotti a également insisté sur l’accumulation de problèmes climatiques et économiques obligeant à faire face à « une situation compliquée » depuis plusieurs années. Il estime que la filière doit obtenir un équilibre stable entre l’offre et la demande. Il convient, selon lui, de discuter des solutions possibles dans le cadre de la législation européenne. Il a appelé à du soutien et de l'écoute de la part des décideurs européens.
Pour le Copa-Cogeca, au-delà du suivi précis du marché (tendances de la demande, innovation, commerce…), le dossier de l’impact du Green Deal ou encore celui de l’impact du vin sur la santé font partie des priorités.