bourgogne
Une récolte bourguignonne 2023 pour refaire les stocks… et stabiliser les prix ?
L’interprofession bourguignonne tenait sa conférence de presse de rentrée le 10 octobre. L’occasion de faire le point sur la vendange 2023 et sur la commercialisation des vins de Bourgogne.
L’interprofession bourguignonne tenait sa conférence de presse de rentrée le 10 octobre. L’occasion de faire le point sur la vendange 2023 et sur la commercialisation des vins de Bourgogne.
On ne connaît pas encore les volumes exacts de production, mais l’on sait que la nature, qui a fait craindre le pire, s’est finalement montrée généreuse. Après une récolte 2022 de 1,75 million d’hectolitres, ce second millésime « plein » consécutif va permettre de refaire les stocks et pourrait entraîner « une légère détente sur les prix » projette le président du BIVB, François Labet. Car le sujet affleure sur toutes les lèvres, jusqu’à quand et jusqu’où les prix peuvent-ils grimper sans créer un fossé avec les consommateurs ?
« Non, les vins de Bourgogne ne sont pas trop chers. » C’est en substance le message passé (martelé !) par les coprésidents du BIVB. « Il faut en finir avec l’image de la Bourgogne chère. Certes, 10 % des vins sont inaccessibles mais 65 % de nos vins sont vendus à des prix accessibles, à moins de 10 euros, insiste François Labet. Il n’y a pas meilleur rapport qualité/prix que nos génériques tant en blanc qu’en rouge. » Le président délégué, Laurent Delaunay, renchérit : « il suffit de regarder les catalogues des foires aux vins de septembre pour s’en convaincre » et d’égrener la liste des appellations vendues à moins de 30 euros, à commencer par l'AOP coteaux bourguignons à 6 euros.
Retrouver des parts de marché sur certains marchés traditionnels
Car la question du « vrai prix » du bourgogne n’est pas que philosophique, elle est au cœur de la stratégie de reconquête des marchés perdus par la rareté ou la cherté de l’offre. En grande surface, crise du pouvoir d’achat oblige, la vente de vins a reculé mais ceux de Bourgogne (-14,6 %) bien plus que la moyenne des AOC (-6,2 %), à deux exceptions près : saint-bris (+10,7 %) et pouilly-vinzelles (+ 11 %).
À l’export, les vins de Bourgogne ont perdu des volumes au premier semestre 2023 (-7 %) mais gagné du chiffre d’affaires (+ 5,5 %). Le club des cinq plus gros acheteurs (États-Unis, RU, Canada, Japon, Belgique) a réduit ses approvisionnements et Laurent Delaunay s’attend à ce que la situation dure aux États-Unis où les stocks sont élevés.
Les volumes disponibles permettront de retravailler certains marchés traditionnels (Pays Bas, Scandinavie…) ou les outsiders asiatiques (Chine, Corée du Sud, Taïwan, Hong Kong), sans oublier le marché français qui pèse encore 50 % des volumes.