La marque Entav-Inra change de nom et ouvre le patrimoine des conservatoires viticoles aux vignerons
L’organisme français de sélection des plants de vigne évolue pour s’adapter aux nouveaux enjeux autour du matériel végétal, et ouvre ses horizons au-delà des traditionnels clones.
Désormais vous n’entendrez plus « Entav-Inra », mais « Entav by IFV & Inrae ». La chose paraît anodine, mais derrière ce lifting de la marque, qui fête ses 30 ans, ne se cache pas seulement un changement de nom et de logo. L’Entav renouvelle aussi son offre en voyant plus loin que la sélection clonale et en développant une gamme Diversité. À travers cette démarche, l’établissement entend ouvrir aux professionnels le matériel végétal préservé dans les conservatoires régionaux. Le but est de mettre à disposition les cépages patrimoniaux, qui représentent presque 600 cultivars, les cépages étrangers mais aussi la diversité intravariétale au sein des grands cépages internationaux. Le tout, bien entendu, avec la garantie sanitaire qui fait l’ADN de l’Entav, attestant l’absence des viroses réglementées.
Une richesse de 20 000 individus pour s’adapter au changement climatique
Cette gamme Diversité, qui puise dans 180 conservatoires, représente un panel de plus de 20 000 accessions. Par cette nouvelle vision, le centre de sélection espère répondre aux attentes fortes de la profession sur le matériel végétal, véritable levier d’adaptation au défi que représente le changement climatique. L’Entav conserve sa gamme de sélection clonale, riche de 1 300 individus, et compte l’étoffer avec des cépages régionaux oubliés ainsi que des cépages étrangers, principalement méditerranéens. Les porte-greffes ne sont d’ailleurs pas en reste, puisqu’une sélection sanitaire et une évaluation de matériel inscrit à l’étranger sont en cours. Enfin, une troisième gamme complète l’offre, nommée Création. On y trouve les variétés nouvellement créées pour résister aux maladies cryptogamiques, soit 12 variétés ResDur inscrites depuis 2018. Une vingtaine d’autres sont en sélection finale, et 2 500 génotypes issus de 12 programmes régionaux engagés avec les interprofessions sont en cours d’évaluation et attendus dans la dizaine d’années à venir.