Un site de sélection porcin avec 100 % de cases mise bas liberté
Franck Piederrière a transformé son élevage naisseur-engraisseur en un site de sélection de lignée Large-White du schéma Nucléus, avec des choix d’équipements facilitant le travail de sélection tout en répondant aux attentes sociétales.
Franck Piederrière a transformé son élevage naisseur-engraisseur en un site de sélection de lignée Large-White du schéma Nucléus, avec des choix d’équipements facilitant le travail de sélection tout en répondant aux attentes sociétales.
À la SCEA du Bas Validée, a été inauguré un nouveau site de sélection de 500 truies de lignée femelle Large-White du schéma Nucléus à Mauron, dans le Morbihan. Il est géré par Franck Piederrière, 40 ans, à l’aide de ses quatre salariés.
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L’éleveur a travaillé durant treize ans dans un centre d’insémination artificielle avant de s’installer à la suite d’un tiers en 2021, avec pour ambition de transformer l’élevage naisseur-engraisseur en un site de sélection et de multiplication, confirmant son intérêt pour la génétique.
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« Engagée dès l’installation, la restructuration de l’élevage s’est faite par étapes avec la construction d’un bloc d’engraissement dédié à la sélection, d’un bloc de post-sevrage et, d’une maternité et d’une verraterie liberté. En parallèle, les bâtiments existants ont été entièrement rénovés et étanchéifiés », a-t-il expliqué, à l’occasion d’une porte ouverte organisée avec le groupement Cooperl.
Sélection sur le comportement maternel des truies
Mis sous air filtré et conduit en marche en avant, l’ensemble aboutit à un outil de pointe en matière de biosécurité et d’équipements, pour permettre le travail de sélection tout en améliorant le bien-être animal, le confort de travail et les impacts énergétique et environnemental. « Il s’agit du premier site de sélection Nucléus à être équipé à 100 % de cases mise bas liberté sans système d’ascenseur (1), a souligné Jacques Gourmelon, directeur de l’organisme de sélection porcine. L’objectif est d’accentuer le travail de sélection sur le comportement maternel des truies. L’installation de grandes cases avec des animaux en liberté et le sevrage à 28 jours permettront d’exprimer le potentiel de notre lignée Large-White. C’est la première étape d’une évolution des différents élevages de sélection vers ce modèle d’avenir. »
Trois autres sites Nucléus seront prochainement en truies liberté. L’élevage de la SCEA du Bas Validée, également multiplicateur, fournira aussi des truies Sérénis, issues du croisement entre les lignées pures Large-White et Landrace.
Truies liberté en maternité et en verraterie
Le bloc maternité est divisé en deux salles de 60 places de cases mise bas Calipro (avec caillebotis Nooyen). « Cette case carrée (2,8 m de côté), l’une des plus grandes du marché, est bien adaptée à l’augmentation de la prolificité et offre des conditions optimales pour exprimer le comportement maternel », justifie l’éleveur.
Elle dispose d’une alimentation individuelle par doseur connecté Wintofeed et d’un nid à porcelets de 1,1 mètre carré avec sol chauffant et capot. Le confort de travail et l’ergonomie lors des interventions (nombreuses pesées) ont été pris en compte : couloir à l’arrière des cases pour l’accès aux porcelets, larges baies lumineuses donnant sur l’extérieur et dans la cloison mitoyenne.
Dédié aux femelles, le nouveau bloc de post-sevrage de 880 places, également lumineux, est équipé de nourrisseurs (alimentation multiphase) et d’un sol en béton, dont 25 % sont chauffants pour le confort thermique des porcelets. Ces caillebotis Modulo-therm du fabricant Fournier sont parcourus par un circuit d’eau chaude, relié à une pompe à chaleur.
Des stations Dac en engraissement
Le bâtiment de sélection compte 1 786 places réparties en salles d’engraissement et de préparation des futurs reproducteurs. Une des spécificités est l’installation de Dac dans les six salles d’engraissement des mâles de sélection (soit vingt-quatre stations) afin de mesurer l’indice de consommation individuel sur la période 30-115 kilos. « Les verrats sont alimentés à volonté pour exprimer leur potentiel d’indice, de croissance et de dépôt de gras. Les meilleurs animaux iront en centre d’insémination, poursuit Rémy Chemin, responsable génétique Cooperl. Nous développons ce dispositif chez les sélectionneurs en lignée femelle. Cent pour cent des sites de lignées mâles Nucléus le sont depuis longtemps. »
Par ailleurs, toujours dans un objectif d’optimisation du travail et d’ergonomie, la salle de testage a été aménagée en fosse pour travailler à hauteur d’homme lors des mesures réalisées sur les cochettes (pesée, nombre de tétines, épaisseur de gras, soit 4 h toutes les trois semaines). De même, le local d’embarquement dispose de trappes d’accès au quai sur vérin. « Il suffit d’une personne au lieu de deux pour amener les animaux jusqu’au camion. »
Chauffage des porcelets par lisiothermie
L’autonomie énergétique du site a également été prise en compte. L’ensemble du post-sevrage (y compris les salles rénovées chauffées par des tubes à ailettes Spiraflex) ainsi que les nids de la maternité et les locaux sociaux sont chauffés par lisiothermie. Les calories sont récupérées dans les préfosses des trois bâtiments neufs (maternité, post-sevrage et engraissement), soit 3 592 mètres carrés de surface de captage. Quatre trackers solaires ont été installés avec un objectif d’autoconsommation de 30 %.
L’élevage a intégré la démarche haie bocagère d’aménagement paysager et prévu la plantation de 5 kilomètres linéaires d’arbustes (1,2 km de réalisé). Il est engagé dans la démarche porc bien-être non castré de Cooperl.
Une restructuration du site d'élevage de porcs sur deux années
La mise sous air filtré des bâtiments et l’installation d’une clôture pour garantir le haut statut sanitaire du site, réalisées cet été, signent la fin d’environ deux années de restructuration. « L’enchaînement des travaux a été raisonné de façon à avoir une rupture de production la plus courte possible, explique Jean-François Petit, technicien bâtiment Cooperl. Le bâtiment d’engraissement de sélection a été construit fin 2022, très en amont, afin d’y élever le futur troupeau de sélection. Il a été mis en filtration en novembre 2023 avec l’arrivée des premières cochettes. » Pendant six mois, deux cheptels ont été menés de front : l’ancien élevage naisseur-engraisseur et le nouveau dans le bloc de sélection, isolé sanitairement du reste de l’élevage (aménagement de cloisons et de sas provisoire, délai de carence de 48 h pour accéder au bâtiment).
Fiche élevage
SCEA du Bas Validée
1 exploitant (Franck Piederrière) et 4 salariés
500 truies en sélection et multiplication
Conduite en 7 bandes, sevrage 28 jours
86 ha de cultures