Soulèvements de la Terre : Arnaud Rousseau demande des « conditions de sécurité renforcée » pour les agriculteurs
Le président de la FNSEA alerte sur la multiplication des atteintes aux biens et aux personnes dans l’agriculture alors que le Conseil d’Etat doit se prononcer d’ici la fin de semaine sur une demande de suspension du décret de dissolution des Soulèvements de la Terre.
Le président de la FNSEA alerte sur la multiplication des atteintes aux biens et aux personnes dans l’agriculture alors que le Conseil d’Etat doit se prononcer d’ici la fin de semaine sur une demande de suspension du décret de dissolution des Soulèvements de la Terre.
« Ce qui est important pour nous c’est de continuer à faire notre métier de manière sécurisée. On veut faire notre métier dans des conditions de sécurité renforcée », a déclaré Arnaud Rousseau, président de la FNSEA ce matin au micro de RMC. « Or aujourd’hui tous les jours dans l’agriculture on a des atteintes aux biens et aux personnes » a-t-il poursuivi.
Le représentant du syndicat majoritaire agricole réagissait à une question autour de la dissolution des Soulèvements de la Terre décidée par le gouvernement.
🔴 En direct - Arnaud Rousseau, président du FNSEA, est notre invité https://t.co/EuxyB13y9Z
— RMC (@RMCInfo) August 9, 2023
Et ce au lendemain d’une audience de référé-suspension au Conseil d’Etat autour du décret de dissolution du collectif Les Soulèvements de la Terre pris par le gouvernement le 21 juin dernier.
Le collectif pas près de cesser ses activités
A l’occasion de cette audience, le ministère de l’Intérieur a indiqué que l’activité des Soulèvements de la Terre ne devra cesser qu’une fois le mouvement définitivement dissout, rapportent nos confrères d’Agrafil. « La continuation du mouvement est donc suspendue au jugement au fond, pour lequel aucune date d’audience n’est encore arrêtée, et non au référé-suspension dont la décision sera rendue d’ici la fin de semaine », poursuivent-ils.
Une dépêche AFP évoque un délai d’un à deux ans pour que la décision sur le fond soit rendue.
Selon Agrafil, les membres des quelques 190 comités locaux du collectif devraient ainsi pouvoir participer aux prochaines actions prévues, comme le convoi de l’eau Sainte Soline-Orléans-Paris du 18 au 27 août et l’appel Justice pour l’eau du 8 septembre à Niort.
Le mouvement n’a jamais été aussi nombreux, massif et populaire
« Le mouvement n’a jamais été aussi nombreux, massif et populaire que depuis l’annonce de sa dissolution par [Gérald] Darmanin. Aujourd’hui, il déborde complètement celles et ceux qui l’ont initié, et donc, dissolution ou pas, les comités locaux, les coordinations locales (…) vont prolonger leur combat et faire ressurgir l’esprit des Soulèvements de la terre de mille et une manière », a assuré le porte-parole du collectif Basile Dutertre à Agra Presse après l’audience.
Deux projets de bassines en Auvergne dans le viseur
Alors que deux nouveaux projets de « bassines » (réserves de substitution) dans le Puy-de-Dôme (à Saint-Georges-sur-Allier et Bouzel) sont aussi dans le viseur des Soulèvements de la Terre, Arnaud Rousseau prévient : « on doit continuer à produire pour nourrir les gens et pour ce faire on a besoin d’eau ».
Près de Clermont-Ferrand, deux projets de mégabassines attisent les oppositions, dans le sillage des Soulèvements de la Terre.
— Reporterre | Le média de l'écologie (@Reporterre) August 1, 2023
Elles révèlent aussi l’emprise des industriels sur le monde agricole. https://t.co/JDhbUHFtUK
Affirmant que des agriculteurs « se sentent menacés par des actes de violence ou des dégradations sur du matériel d’irrigation ou du matériel électrique et une forme de pression insidieuse », le président de la FNSEA interpelle les pouvoirs publics. « On considère qu’il y a un cadre légal et qu’il n’appartient pas à chacun de définir ce qu’est la désobéissance civile. On a besoin d’une forme de protection », a-t-il lancé sur RMC.
On a besoin d’une forme de protection
A noter qu’à propos des violences que le gouvernement reproche aux Soulèvements de la Terre d’inciter et d’y participer, l’avocat du collectif Maître Aïnoha Pascal s’est ainsi interrogé au cours de l’audience en Conseil d’Etat : « pourquoi imputer la seule responsabilité aux Soulèvements et pas à la Confédération paysanne ou à Extinction Rebellion », alors que les manifestations (dont celle de Sainte-Soline) étaient réunies à l’appel de plusieurs organisations.
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