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Arnaud Rousseau, nouveau président de la FNSEA : quelle équipe et quelles priorités ?

Arnaud Rousseau, céréalier en Seine-et-Marne et président d’Avril Gestion, vient d’être élu à la tête de la FNSEA succédant à Christiane Lambert. Il présente son équipe et ses chantiers.

Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, devant son tracteur agricole John Deere 8260R.
Arnaud Rousseau, céréalier en Seine-et-Marne, a été élu ce 13 avril président de la FNSEA.
© Philippe Montigny

Sans surprise, Arnaud Rousseau, 49 ans, seul candidat à la succession de Christiane Lambert a été élu ce jour à la présidence de la FNSEA.
 

Qui est Arnaud Rousseau ?

Agriculteur en Seine-et-Marne, il dirige l’exploitation familiale, installée depuis cinq générations sur la commune de Trocy-en-Multien, et cultive sur 340 hectares des grandes cultures (colza, tournesol, blé, betterave et maïs). Marié et père de trois enfants, diplômé de l’European Business School de Paris, il a commencé sa carrière dans le négoce avant de rejoindre l’exploitation familiale en 2002. Il a par ailleurs été officier de la réserve opérationnelle pendant plus de 10 ans.

Il préside la FOP (fédération des producteurs d’oléoprotéagineux) et Avril Gestion depuis février 2017 (date du décès de Xavier Beulin), devenant ainsi le premier représentant des actionnaires agricoles au sein du groupe Avril.

Il y a un lien consubstantiel entre le syndicalisme et Avril

Dans une interview à nos confrères d’Agra Presse, Arnaud Rousseau a indiqué vouloir conserver les deux postes. « D’abord parce qu’il y a un lien consubstantiel entre le syndicalisme et Avril » a-t-il souligné (pour présider le groupe il faut être administrateur de la Fop), précisant qu’il était président non exécutif du groupe. « J’ai entendu parler de conflits d’intérêts, mais personnellement, je ne vois pas en quoi cela pose problème, je défends toujours les mêmes intérêts, que ce soit dans mon département ou à l’échelle nationale, en pratiquant un syndicalisme économique au sein d’Avril », commente-t-il.

« Ce qui importe ce n’est pas tant la présidence que l’esprit collectif, la FNSEA c’est une équipe », a déclaré ce jour le nouveau président de la FNSEA, lors de sa première conférence de presse.

Quelle équipe autour du nouveau président ?

Arnaud Rousseau s’est présenté ce jour, devant la presse, entouré de :

  • Hervé Lapie, agriculteur dans la Marne (sur 135 hectares avec un élevage de porcs naisseur-engraisseur) et président de la FDSEA 51, élu secrétaire général. Il était précédemment secrétaire général adjoint.
  • Jérôme Despey, viticulteur dans l’Hérault (22 hectares et vigne et 10 hectares de blé dur), élu premier vice-président. Il était précédemment secrétaire général.
  • Patrick Benezit, éleveur dans le Cantal, président de la fédération nationale bovine, élu deuxième vice-président. Il était précédemment vice-président.

Cette équipe a été élue par 64 administrateurs « représentant tous les territoires et les productions » dont 13 administratrices, a précisé Arnaud Rousseau. Parmi elle, Catherine Faivre-Pierret a été élue vice-présidente et trois commissions sur quatorze sont présidées par des agricultrices.
 


Quels principaux axes de travail ?

Devant la presse, le nouveau président du syndicat majoritaire agricole a ensuite déroulé les trois grands axes de travail de la FNSEA :

  • La souveraineté et la compétitivité de la ferme France : « on nous accuse de productivisme mais la réalité c’est que la Ferme France produit moins et la France importe plus, n’importons pas l’agriculture dont nous ne voulons pas », a déclaré Arnaud Rousseau, rappelant que le revenu des agriculteurs qui travaillent plus de 55 heures par semaine était la condition à cette souveraineté alimentaire.
     
  • Le renouvellement des générations : « on a besoin d’attirer les talents avec une diversité de profils et de projets », a affirmé le nouveau président soulignant que la FNSEA n’avait pas peur de s’ouvrir à des personnes non issues du monde agricole.
     
  • Un nouveau pacte avec la société : « on veut continuer à être un syndicat responsable et engagé avec des lignes rouges (pas de surtransposition) », a-t-il poursuivi.


Quels premiers sujets brûlants ?

Mais avant ces sujets de long terme, Arnaud Rousseau met en avant deux sujets brûlants.

Le premier concerne la PAC : « sur les ayants-droits nous avons des inquiétudes et demandons des réponses à Marc Fesneau d’ici la fin de semaine », a-t-il lancé.

Alors que la télédéclaration des aides PAC 2023 a commencé et doit se terminer le 15 mai, « on découvre des cas d’exclusion des ayant-droits qui ne sont pas acceptables », a-t-il précisé citant le cas d’agriculteurs regroupés en sociétés de participation avec assolement en commun ou les cas d’agriculteurs salariés d’exploitation agricole sous forme de SCEA (fréquents dans la vigne).

Autres sujets chauds, sujets à « l’hystérisation » selon Arnaud Rousseau : l’eau et les phytosanitaires. « Nous sommes favorables au stockage de l’eau dans des conditions qui respectent le milieu et le partage entre tous les usages de l’eau. On ne saura pas produire sans eau », a-t-il déclaré. « Quand il y a des excès d’eau on doit pouvoir la stocker. Dans le Marais-poitevin les réserves de substitution sont la bonne solution mais ce n’est pas réplicable partout », a-t-il ajouté.

Sur les phytosanitaires, le nouveau président de la FNSEA a affirmé ne pas être contre l’idée de se passer des produits chimiques demain. « Il n’y a pas de barrière mais on ne veut pas se trouver dans des impasses », a-t-il ajouté, soulignant que la question devait être traitée dans un cadre européen.

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