Vols et dégradations sur le matériel d'irrigation : comment s'en prémunir ?
Alors que la saison d’irrigation s’apprête à démarrer en grandes cultures, certains agriculteurs sont actuellement confrontés à des vols et des dégradations.
Alors que la saison d’irrigation s’apprête à démarrer en grandes cultures, certains agriculteurs sont actuellement confrontés à des vols et des dégradations.
Mettre en garde contre les vols et les dégradations touchant le matériel agricole, dont celui pour l’irrigation. C’est l’objectif des messages d’alerte envoyés par la gendarmerie via le dispositif Alerte Agri face à la multiplication des incidents dans certaines régions de France, notamment depuis une quinzaine de jours.
En Beauce, des malfrats ont par exemple ciblé les câbles des pompes d’irrigation de Jean-Charles, agriculteur qui a souhaité garder l’anonymat. « Ils ont pris tous les fils électriques qui permettent de gérer la station. Je dirais qu’il y en a pour 7 000 euros de dégâts au total », témoigne-t-il. L'irrigant a donc porté plainte, tout comme d’autres agriculteurs du secteur également touchés.
Pour Groupama, ce phénomène n’est pas nouveau : « Les vols de cuivre s’intensifient quand le cours du métal augmente. Comme c’est essentiellement ce métal qui intéresse les voleurs, l’irrigation en goutte à goutte est moins concernée par la malveillance, les tuyaux en plastique ne présentant que peu d’intérêt économique. Les génératrices, qui produisent l’électricité pour les rampes éloignées d’une ligne, peuvent également être volées, tout comme le carburant qu’elles contiennent », communique l'assureur sur la page web dédiée au sujet.
Une remise en état qui prend du temps et de l’énergie
Alors que le démarrage de la saison d’irrigation s’annonce à compter du 1er avril, les victimes du délit vont devoir consacrer du temps et de l’énergie à la remise en état : « tous les petits fils ont été coupés » déplore Jean-Charles.
Si ce dernier avait bien conscience du risque d’être lui aussi pris pour cible, du fait des SMS envoyés par la gendarmerie, il n’en est pas moins surpris par le mode opératoire : « Il faut s’y connaître quand même. Cela demande une certaine manipulation. Et il faut être informé de la date de remise en électricité ».
Quelles mesures pour limiter le risque ?
Sur ses autres forages, l’agriculteur s’est prémuni du risque en installant des pierres. Il est dans l’attente de la réception des pièces permettant la remise en service de son matériel en espérant des délais courts, afin de pouvoir être opérationnel quand les conditions nécessiteront l’arrosage des cultures.
Peut-être envisagera-t-il à l’avenir la mise en place d’une solution de détection d’intrusion telle qu’un dispositif de vidéosurveillance. De quoi dissuader les cambrioleurs, tout en fournissant des preuves dans le cadre de l’enquête judiciaire. C’est d’ailleurs l’une des « bonnes pratiques » énoncées par la cellule prévention technique de la malveillance du groupement de gendarmerie des Deux-Sèvres.
Cette dernière, concernant les vols sur pivots d’irrigation, préconise de protéger le câblage par des « feuillards, soudures ou des cornières ». Durant l’hiver, il est conseillé de « placer le matériel en milieu de parcelle » et de « démonter les câbles d’alimentation ».
La question de l’accès à la parcelle est également soulevée. Chez Groupama, le conseil de base est : « matériel rentré en hiver, surveillé en été ». Une vérification auprès de son conseiller en assurance peut s’avérer utile en ce qui concerne la garantie spécifique « dommages aux installations d’irrigation » de l’assurance multirisque agricole.
Zoom sur le dispositif Alerte Agri de chaque département
Conçus conjointement par les préfectures, les groupements de gendarmerie départementaux, les chambres consulaires et les syndicats agricoles, les systèmes d’alerte par SMS permettent d’être informés quand des faits de délinquance sont commis sur un même territoire.
En cas de vol, il est indispensable de contacter immédiatement la gendarmerie en composant le 17 et de ne pas faire justice soi-même. L’information recueillie permet également d’alerter les autres agriculteurs. Enfin, tout véhicule ou comportement suspect à proximité de son exploitation doit faire l’objet d’un signalement à la gendarmerie.