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Semences : un plan bienvenu mais pas suffisant pour soutenir l’innovation variétale

Le ministère de l’agriculture lance une nouvelle version du plan national Semences et plants pour une agriculture durable. Une annonce dont se félicite l’Union française des semenciers qui attend toutefois des modifications réglementaires pour soutenir le secteur.

 Laboratoire de biotechnologie végétale et de sélection de variétés de céréales à paille.
L'UFS demande d’un réglementation européenne adaptée notamment aux « nouvelles techniques de sélection ».
© Nicole Ouvrard

Julien Denormandie a annoncé le lancement d’un nouveau plan national Semences et plants pour une agriculture durable, lors de la conférence internationale sur le développement vert du secteur semencier organisé par la FAO, les 4 et 5 novembre derniers. Cette nouvelle version lancée après celle de 2016 « met tout particulièrement l’accent sur le rôle des semences dans la diversité cultivée », selon le ministère de l’Agriculture.

Le plan, aux 31 actions, replace notamment le rôle des variétés, semences et plants dans un objectif de transition vers un développement durable et d’adaptation de l’agriculture au changement climatique.


Les objectifs du plan

Le plan vise entre autres à :

  • Favoriser les couverts végétaux complexes
  • Faciliter le retour sur le marché de variétés anciennes
  • Renforcer l’efficacité des variétés à résister à des ravageurs, à utiliser les minéraux du sol et de l’eau
  • Renforcer les critères organoleptiques et nutritionnels (teneur en oméga 3, en protéines) des semences
  • Développer des variétés plus adaptées aux conditions de l’agriculture biologique
  • Renforcer la dynamique de recherche sur les légumineuses


En accord avec la dynamique des professionnels

L’Union française des semenciers (UFS) se félicite de ce nouveau plan « qui entre bien dans la dynamique des enjeux du secteur » et vient compléter le plan de filière établi par l’interprofession Semae. D’ailleurs selon une enquête menée par l’association européenne des semenciers (Euroseeds), les principaux axes de recherche menés par les entreprises semencières visent bien la transition agroécologique.

L’UFS se réjouit également que « la sélection variétale » ait été reconnue par Emmanuel Macron et Julien Denormandie comme un levier important dans ce qu’ils nomment « la troisième révolution agricole ».

« La vision stratégique de ces politiques publiques doit cependant être complétées par des actions législatives et une promotion du secteur », nous fait savoir Rachel Blumel, directrice générale de l’UFS.
 

Les propositions législatives de la filière

Lors des journées de l’UFS, la semaine dernière, l’organisation a formalisé 12 propositions en vue de l’élection présidentielle. Parmi elles :

  • La demande d’un réglementation européenne adaptée notamment aux « nouvelles techniques de sélection »
  • Le soutien à l’innovation variétale via les programmes PIA4 et France 2030
  • La pérennisation du Crédit impôt recherche (CIR) alors que les entreprises semencières investissent en moyenne 13% du chiffre d’affaires annuel dans la R&D
  • La mise en place de sanctions dissuasives pour éviter la destruction de parcelles de sélection variétale
  • Le maintien de l’accès aux solutions de protection des semences en cas d’impasse technique. 
     

 

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