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Quelle agriculture pour le futur ?

C’est à cette question que répond Lionel Vilain dans son livre « L’agriculture du monde d’après » publié aux éditions Vérone.

© Vérone Editions

« Exploitation agricole ? Ces deux mots côte à côte résument à eux seuls le paradigme qui domine l’agriculture. On exploite la terre, l’eau, les bêtes et les ouvriers des champs. (…) La ferme d’autrefois est ainsi devenue une exploitation et cette dérive sémantique a transformé insensiblement les agriculteurs en exploitants agricoles, avec inévitablement comme finalité principale, la rentabilité économique à court terme, quoi qu’il en coûte » écrit Lionel Vilain dans L'agriculture du monde d'après. L’auteur qui est agronome consultant, ancien chercheur à la Bergerie nationale de Rambouillet puis conseiller technique de France Nature Environnement, à l'origine de plusieurs publications sur l’agriculture durable, dénonce « l’implacable logique qui incite les producteurs à accroître chaque année leur chiffre d’affaires et par conséquent, leurs charges de travail ».
 

Bouleversements inévitables

Il pointe « les impacts environnementaux exercés sur tous les milieux par cette logique productiviste » avec des « conséquences sociales désastreuses » en rappelant qu’en France, un agriculteur se suicide chaque jour. Lionel Vilain estime que « cette fuite en avant » qui cause la disparition de centaines de fermes chaque année risque d’être mise à mal par différents bouleversements : crises climatiques, sanitaires, énergétiques, effondrement de la biodiversité et raréfaction du pétrole. Pour lui, « sans pétrole bon marché, sans circuits longues distances, passer d’une agriculture énergivore et polluante à une agriculture à bas niveau d’intrants, plus sobre, autonome et résiliente, connectée à son territoire par des circuits d’entraide et de proximité, s’imposera alors pour assurer la sécurité alimentaire des territoires ».
 

Diversité, autonomie et sobriété

Mais comment y parvenir ? En passant de l’agrosystème à l’agroécosystème, c’est-à-dire « un système dont la finalité réside dans la production et l’exportation d’aliments » tout en obéissant « aux lois de la nature qui régissent l’ensemble des écosystèmes ». L’auteur estime que « l’autonomie est un des principes majeurs de l’agroécologie » et « qu’une agronomie globale doit dépasser l’échelle de la parcelle pour impliquer la totalité du système agricole et toutes les composantes de son milieu ». Lionel Vilain conclut : « L’agroécosystème du monde d’après reposera sur une nouvelle façon de penser l’agriculture. La diversité, l’autonomie et la sobriété en seront les grandes signatures ».

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