Projets de bassines : accord en Haute-Loire, manifestations en Poitou-Charentes
Alors qu’un accord sur les projets de retenues d’eau a été signé en Haute-Loire ce 4 novembre, des manifestations ont été organisées ce 6 novembre dans les Deux-Sèvres pour protester contre ces constructions de réserves pour l’agriculture. Les « anti-bassines » ont blessé trois gendarmes et un site a été dégradé en Charente-Maritime.
Alors qu’un accord sur les projets de retenues d’eau a été signé en Haute-Loire ce 4 novembre, des manifestations ont été organisées ce 6 novembre dans les Deux-Sèvres pour protester contre ces constructions de réserves pour l’agriculture. Les « anti-bassines » ont blessé trois gendarmes et un site a été dégradé en Charente-Maritime.
Un protocole conclu avec l’Etat « sécurise » les projets de retenues d’eau en Haute-Loire, a-t-on appris auprès de la chambre d’agriculture du département. L’accord a été signé le 4 novembre par le ministre de l’Agriculture Julien de Normandie, qui avait fait le déplacement sur le terrain. Outre la chambre d’agriculture, les autres signataires sont l’OFB (Office français de la biodiversité), les collectivités territoriales et l’Agence de l’eau. Le protocole vise à « faciliter la démarche des agriculteurs ayant un projet de construction de retenue collinaire », indique Yannick Fialip, président de la chambre d’agriculture de Haute-Loire. Il fait intervenir la chambre sur l’étude de faisabilité technique, l’Etat et l’OFB veillant au respect de la réglementation et notamment du Sdage (schéma directeur d'aménagement et de gestion des eaux). « Cette année, onze projets de retenues d’eau sont menés en Haute-Loire, déjà à terme, bientôt opérationnels ou dans les tuyaux », précise le président. « Une dizaine par an est possible. » Selon la chambre, les projets concernent des retenues d’eau autour de 5000 m3 pour le maraîchage, la production de fruits rouges, d’autres jusqu’à 50 000 m3 pour sécuriser les systèmes fourragers (herbe, maïs, luzerne) face au changement climatique.
Si en Haute-Loire, l’heure est à la concertation et aux accords, il n’en est pas de même dans toutes les régions. Dans l’ancienne région de Poitou-Charentes, désormais rattachée à la Nouvelle-Aquitaine, l’heure n’était pas à l’apaisement ce samedi. La gestion de l’eau est un sujet sensible dans ces territoires et le 6 novembre, plus de 2000 manifestants se sont réunis près de Niort. Sur le bassin de la Sèvre niortaise et du Mignon, seize réserves de substitution sont en projet. Les « anti-bassines » s’étaient donné rendez-vous à Mauzé-sur-le-Mignon pour protester contre ces aménagements de retenues d’eau. Une précédente mobilisation avait déjà été organisée le 22 septembre dans cette commune où une retenue d'eau est en cours de construction. En fin de journée, des heurts ont éclaté entre les forces de l’ordre et les manifestants. Trois gendarmes ont été blessés.
En Charente-Maritime, ce même jour, des manifestants ont détérioré une retenue d’eau. Des exactions condamnées avec fermeté par le ministre de l’Agriculture. « Rien ne justifie de telles dégradations » a lancé Julien Denormandie sur Twitter.
« Ecœurant », c’est ainsi que Sébastien Windsor, président des chambres d’agriculture, a qualifié cet épisode. Il en appelle à la justice.
Les agriculteurs de la FDSEA de Charente-Maritime ont décidé de porter plainte.