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Prix et débouchés garantis avec la contractualisation en production ovine

La filière ovine, de la production à la commercialisation, a fait le vœu, il y a déjà quelques dizaines d’années en arrière, de se structurer et de se professionnaliser. Différents leviers ont permis d’atteindre ces objectifs et la contractualisation en fait partie. Assurance de prix et de débouché, établir un contrat avec sa coopérative facilite l’installation des nouveaux éleveurs et les crédibilise auprès des banques. Pâtre vous propose un tour de France des pratiques de contractualisation et des enjeux liés à la production ovine.

Ces dernières semaines, la filière bovine s’est félicitée de la mise en place de la Loi Egalim 2. Laquelle redonne en effet la main aux producteurs dans la construction du prix. À vrai dire, la contractualisation n’est pas une nouveauté dans le monde agricole. La filière ovine l’a adoptée dès la fin de l’année 2010.

La contractualisation, c’est le fait de définir un prix entre l’éleveur et le premier acheteur. Une garantie mise en place par la filière ovine le 1er décembre 2010, au travers d’un premier accord interprofessionnel. Une initiative qui avait reçu les félicitations de l’Autorité de la concurrence, cette dernière ayant néanmoins émis deux recommandations concernant le champ d’application de l’accord et les clauses relatives au prix.

« La Fédération nationale ovine (FNO) l’avait souhaitée dans le cadre de la PAC, afin d’avoir un effet structurant dans la filière. Il s’agissait de répondre aux interrogations et aux inquiétudes des acteurs de la filière. Cela a sans doute été bénéfique. Cet accord a été revu par la suite », explique Patrick Soury, éleveur en Charente et président de la section ovine d’Interbev.

À vrai dire, la contractualisation est restée l’un des objectifs de la FNO. Il faut dire qu’entre 45 et 50 % de la viande d’agneau consommée en France est française. « Les acteurs de la filière veulent sécuriser leurs approvisionnements. Une réflexion a été menée afin d’élaborer quelque chose, indépendamment des évolutions législatives. Dans le même temps, des contractualisations ont été mises en place pour garantir des prix à des producteurs, avec des volumes et des périodes. Mais cela reste assez marginal. »

Avec les travaux du député Grégory Besson-Moreau (LREM), la production ovine sera soumise à la contractualisation dès le 1er janvier 2023. « Cela va laisser une année, au niveau des différentes familles, pour mettre en œuvre ou retoiletter des contrats déjà existants. Il va falloir se mettre en conformité, aller plus loin. »

Les objectifs, pour l’ensemble de la filière, sont aujourd’hui clairs. Chacun devra y trouver son compte : il s’agit donc à la fois – pour l’éleveur – d’être mieux rémunéré (en prenant désormais en compte les coûts de production), sécuriser les volumes afin de faire fonctionner les outils, et garantir un apport régulier d’agneaux pour la distribution. « On a tous les éléments pour élaborer ensemble des choses qui peuvent être profitables aux trois maillons. »

La contractualisation, un atout pour l’installation

Patrick Soury endosse également la casquette de président du comité d’orientation ovin national d’Inn’ovin. Un programme qui travaille notamment au renouvellement des générations. Pour Patrick Soury, la contractualisation peut être un levier. « Quand des jeunes portent des projets et qu’ils vont voir un banquier, ils ont besoin d’avoir un business plan avec un schéma de commercialisation. La contractualisation est une assurance, surtout lorsqu’il y a des investissements. La contractualisation peut contribuer à installer des jeunes dans de bonnes conditions. La contractualisation, c’est sécuriser la production d’agneaux dont la filière a besoin. »

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