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Présidence française de l’Europe : peu de place pour l’agriculture dans le discours d’Emmanuel Macron

Le chef de l’Etat a édicté le programme chargé de la France pour la présidence de l’Union européenne du 1er janvier au 30 juin 2022. Au rang des priorités l’agriculture apparaît peu si ce n’est à travers les clauses-miroirs et la lutte contre la déforestation importée.

Emmanuel Macron
"L’un de nos objectifs sera la mise en place du mécanisme d’ajustement carbone aux frontières", a déclaré Emmanuel Macron.
© Capture d'écran compte twitter d'Emmanuel Macron

Emmanuel Macron a affiché des priorités ambitieuses pour la présidence française de l’Union européen à partir du 1er janvier 2022 : réforme de l’espace Schengen, avancées dans la politique de défense de l’Union européenne, refondation des relations avec l’Afrique, réindustrialisation de l’Europe avec un plan d’investissement, révision des règles budgétaires communautaires, mise en place d’un service civique européen. Mais peu de place dans son discours aux sujets agricoles.

Estimant que l’Europe doit retrouver sa capacité à produire, et faisant de la lutte contre le chômage un enjeu majeur, Emmanuel Macron a avancé la nécessité de construire « des filières industrielles fortes et intégrées, l’hydrogène, les batteries, l’espace, les semi-conducteurs, le cloud, la défense, la santé, la culture et les industries culturelles et créatives » qui « vont structurer le monde de 2030 ». Sans citer les filières agricoles et agroalimentaires. L’agriculture est néanmoins apparue entre les lignes du discours du président de la République dans plusieurs passages de son discours.

Clauses miroirs

Au sein de son deuxième axe prioritaire, à savoir « bâtir un nouveau modèle européen de croissance », Emmanuel Macron a annoncé vouloir « concilier développement économique et ambitions climatiques » de l’Europe notamment dans le cadre de ses relations commerciales. « L’un de nos objectifs sera la mise en place du mécanisme d’ajustement carbone aux frontières, cette fameuse taxe carbone aux frontières de l’Europe qui permet justement de conduire cette transition pour l’ensemble de nos industries en préservant notre compétitivité », a déclaré le président de la République. « Nous voulons aussi passer des clauses miroirs sur les exigences environnementales et sociales dans nos accords commerciaux », a-t-il poursuivi.

Lutte contre la déforestation importée

Emmanuel Macron a aussi déclaré vouloir faire « avancer les négociations sur la mise en place d’un instrument européen de lutte contre la déforestation importée » durant la présidence française. Cet instrument visera à « interdire l’importation dans l’Union européenne de soja, de bœuf, huile de palme, bois, cacao, café, quand ils contribuent à la déforestation » dans leur pays de production, a précisé le chef de l’Etat.

Il aussi rapidement évoqué parmi les enjeux d'un nouveau « modèle européen de croissance » : « nous aurons à porter beaucoup d’autres sujets sur l’union de la santé publique, sur la manipulation de l’information, sur l‘agriculture et les interdictions de pesticides ».

Salaire minimum décent

Pour favoriser les emplois « de qualité, qualifiés et mieux rémunérés », le chef de l’Etat propose par ailleurs de « créer un système beaucoup plus efficace, allant vers un salaire minimum décent en Europe ». Il a aussi déclaré vouloir agir pour l’égalité entre les femmes et les hommes.

Enfin répondant aux questions sur l’échéance électorale de la France (en avril 2022 alors que la présidence française de l’UE se termine en juin), Emmanuel Macron a affirmé qu’il agirait « jusqu’au terme » de son mandat et a considéré « que la France assurerait une continuité ».

 

 

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