Aller au contenu principal

Vite atteindre le confort thermique dans les bâtiments d'élevage de porcs avec du préchauffage

Le préchauffage des salles permet de mettre les animaux dans de bonnes conditions thermiques dès leur arrivée. Sinon, il faut compter jusqu’à quatre jours avant d’obtenir une montée en température optimale.

Le préchauffage des salles permet une bonne montée en température des matériaux qui environnent les porcelets. © Ifip
Le préchauffage des salles permet une bonne montée en température des matériaux qui environnent les porcelets.
© Ifip

Si le chauffage à des stades physiologiques les plus fragiles (maternité et postsevrage) est une évidence pour tous les éleveurs, le préchauffage des salles avant l’arrivée des animaux reste encore une pratique trop peu utilisée. Pourtant, celle-ci est cruciale à plus d’un titre et pas uniquement pour les porcelets de maternité ou de postsevrage. Quel que soit le stade physiologique, le préchauffage permet de monter en température les murs et les sols afin de respecter la zone de confort thermique des animaux dès leur arrivée dans la salle afin de ne pas ajouter un stress supplémentaire à celui du sevrage ou du changement de salle. Il permet aussi de sécher les sols et l’air avant l’arrivée des animaux. Le chauffage de l’air ambiant limite la sous-ventilation en début de lot. Enfin, il permet aux animaux d’identifier plus rapidement leurs aires de vie (zone d’alimentation et d’abreuvement, zone de repos et zone de défécation).

Quatre jours de montée en température des murs sans préchauffage

Sur la station expérimentale de Romillé, l’Ifip a réalisé un test sur deux salles d’engraissement de 112 places strictement identiques. La première a été préchauffée 48 heures avant l’arrivée des porcs charcutiers à l’aide d’un aérotherme mobile, tandis que la seconde a accueilli les animaux sans préchauffage. Des mesures au thermomètre laser ont été réalisées tous les jours sur les murs des deux salles. Après seulement 24 heures de préchauffage, les températures des murs et du caillebotis dans la salle préchauffée sont respectivement de 21,8 °C et 19,3 °C tandis qu’elles sont proches de 10 °C dans la salle non préchauffée. Le jour de l’entrée des animaux, la différence de température des murs entre les deux salles est de 11,6 °C alors que la température extérieure moyenne est 8,2 °C. Le lendemain, la différence de température est encore de 1,9 °C et il faudra au total quatre jours avant de retrouver une différence de température négligeable entre les deux salles (0,3 °C). Après cette période, la température des murs des deux salles est très proche et suit la même dynamique jusqu’à la fin du lot. Ces résultats sont obtenus avec des conditions extérieures relativement clémentes (température comprise entre 4,1 °C et 11,2 °C). Sous des conditions climatiques plus rudes, on peut imaginer obtenir des résultats, a minima équivalent, voire des écarts plus importants.

Les murs en béton ont une grande inertie thermique

Le préchauffage des salles a pour objectif de monter en température les matériaux de la salle (sol, murs, cloisons). Ceux-ci ayant une grande inertie il est important de comprendre que le boîtier de ventilation ne reflète pas leur température, en réalité plus faible que celle de l’air ambiant. De ce fait, on peut très bien observer des animaux en état de stress thermique (animaux blottis les uns contre les autres) ou d’inconfort (contact froid lors du couchage contre les matériaux) en début d’engraissement alors le boîtier indique une température de l’air ambiant de 24 °C. Un jour après l’entrée des animaux dans la salle non préchauffée, les murs au contact des animaux ont une température proche de 21 °C. Au même instant dans la salle préchauffée, la température ambiante (24,7 °C) est légèrement supérieure à la consigne de 24 °C mais la température des murs est plus acceptable pour les animaux (proche de 23 °C). Par la suite, les murs vont se charger en calories et cette différence sera moins importante et donc moins impactante pour le confort thermique des animaux.

 

 

 
 

 

 

 
 

 

Pourquoi les porcelets ont besoin de chauffage

Les porcs produisent beaucoup de chaleur corporelle et ce phénomène est d’autant plus important que les animaux sont lourds. Pour les animaux les plus fragiles que sont les porcelets de moins de 30 kilos, il est nécessaire de prévoir des dispositifs de chauffage. En effet, leur extra-chaleur n’étant pas suffisante pour réchauffer la masse d’air, le chauffage est indispensable pour maintenir leur zone de confort thermique. Mais au-delà de 50 kilos, la quantité de chaleur produite est suffisante pour réchauffer l’air de la salle. La ventilation va donc prendre le relais en évacuant les calories excessives. De ce fait, il est nécessaire d’être vigilant au stress thermique et à l’inconfort des animaux avant qu’ils atteignent 50 kilos. Le préchauffage des postsevrages et des engraissements permet d’éviter ce stress et cet inconfort, qui pourrait avoir une incidence sur la consommation d’aliment des animaux et/ou leur statut sanitaire.

Les plus lus

<em class="placeholder">Fabien Sabourin : « Le gain technico-économique global est estimé à 175 000 euros annuels, soit 23,30 euros par porc produit. »</em>
"J'ai investi dans un nouveau bâtiment de porc en engraissement pour une meilleure rentabilité"

La Scea Le Mignon se dote d’un nouvel engraissement de 2 556 places. Moderne et innovant, l’installation doit permettre…

<em class="placeholder">Guillaume Degoulet, SCEA des Sables (à gauche) et Sylvain Jouy, Agrial : &quot; Le Label rouge Opale m&#039;a permis de financer un nouvel engraissement lors de mon installation. &quot;</em>
« La montée en gamme m'a aidé à financer mon bâtiment de porc en engraissement »

Avec le Label rouge Opale, Guillaume Degoulet a orienté la production porcine de son exploitation vers une montée en gamme…

<em class="placeholder">Florence Guého et Jérémy Mainguy, SARL de la ville Corvec : « La gestion des performances bande par bande nous permet d&#039;être hyper réactifs. »</em>
« Avec le suivi à la bande, nous chiffrons l’impact de nouvelles stratégies de notre atelier porc»
À la SARL de la Ville Corvec, le suivi à la bande proposé par Nutrifirm a permis aux éleveurs d’améliorer leurs performances…
<em class="placeholder">Valérie Courboulay, Ifip-Institut du porc</em>
Propositions de l'EFSA : le coût du bien-être animal estimé à 10 milliards d'euros pour la filière porcine 

Une étude de l’Ifip chiffre à plus de dix milliards d’euros pour la filière porcine française le coût des principales mesures…

Une maternité pour truies en liberté apportant du confort de travail

À l’EARL Le Lann à Cléden-Poher dans le Finistère, Mathis et Estelle Talec ont investi en 2024 dans une maternité neuve…

<em class="placeholder">Thierry Boulet, Porc Amor Évolution et Jean Jacques Breton, SCEA Kerroc’h : « Investir dans un post-sevrage pour améliorer la cohérence de l’élevage a permis de ...</em>
« J’ai renforcé la cohérence de mes bâtiments porcins pour produire plus à moins cher ».

À la SCEA de Kerroc’h, le nombre de kilos produits a progressé d’un tiers et le prix de revient a baissé de 0,16 euro le…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Version numérique de la revue Réussir Porc
2 ans d'archives numériques
Accès à l’intégralité du site
Newsletter Filière Porcine
Newsletter COT’Hebdo Porc (tendances et cotations de la semaine)