Une maternité liberté pour répondre aux attentes sociétales
Isabelle et Mickaël Belloeil se sont équipés d’une maternité dotée de cases mise bas bien-être. Engagés dans la démarche Collectif 2 de Leclerc/Kermené, ils bénéficient d’une contractualisation sur plus de la moitié des porcs.
Isabelle et Mickaël Belloeil se sont équipés d’une maternité dotée de cases mise bas bien-être. Engagés dans la démarche Collectif 2 de Leclerc/Kermené, ils bénéficient d’une contractualisation sur plus de la moitié des porcs.
À la tête d’un élevage de 185 truies et leur suite à Saint-Mayeux dans les Côtes-d’Armor, Isabelle et Mickaël Belloeil ont investi dans une maternité de deux salles de 23 cases mise bas liberté. Le bâtiment neuf, sous concept Isotek d’I-Tek, a été construit dans le prolongement du bloc verraterie-gestante. Ce dernier a été également restructuré pour permettre le passage en verraterie liberté, avec une libération des truies en fin de semaine d’insémination. Les anciennes salles de maternité ont été transformées en places de gestantes en Dac, d’infirmerie et de quarantaine.
Pour les éleveurs, ces évolutions se traduisent à la fois par un changement de type de production et de commercialisation. « Après avoir été multiplicateurs pendant 20 ans jusqu’en 2019, nous voulions nous orienter vers un débouché qui amène une plus-value. Après une phase de commercialisation en porc standard, notre groupement Porc Armor Évolution nous a proposé de nous engager dans la démarche Collectif de niveau 2 de l’abattoir Kermené. Grâce à la rigueur sanitaire imposée par la multiplication, nous produisions depuis plusieurs années des porcs sans antibiotique depuis la naissance.
58 % des porcs sous contrats
Les éleveurs bénéficient d’un contrat sur trois ans dont le prix est indexé sur le coût alimentaire. La part des porcs contractualisables dépend des aménagements mis en place en faveur du bien-être animal (voir ci-contre). Chez Isabelle et Mickaël Belloeil, elle est fixée à 58 % : 25 % pour la verraterie liberté, auxquels s’ajoutent 25 % pour les cases mise bas liberté et 8 % pour l’accès à la lumière naturelle sur une partie des bâtiments dont la maternité. En revanche, ils n’ont pas opté pour l’accès à l’air libre en engraissement qui pèse pour 25 %. « On ne décide pas d’investir dans des bâtiments pour accéder à la démarche Collectif 2, avertit Mickaël Ollivier, commercial du groupement. Cela doit correspondre à des pratiques d’élevage déjà en place et à un état d’esprit de l’éleveur. »
Les éleveurs entreront officiellement dans la démarche dès l’audit final réalisé par l’abattoir. Les enlèvements dans les élevages Collectif niveau 2 ont toujours lieu sur un jour fixe, « ce qui facilite par ailleurs l’organisation du travail », apprécient les éleveurs.
Un taux de contractualisation selon quatre critères
Lancée en 2019 par le distributeur E. Leclerc, la filière Collectif niveau 2 est une démarche de progrès en faveur du bien-être animal. Elle permet à l’éleveur de contractualiser tout ou partie de sa production de porcs charcutiers en fonction de quatre items mis en place dans l’élevage, chacun donnant accès à 25 % de porcs contractualisables :
1. verraterie liberté avec libération des truies au plus tard six jours après insémination (25 %)
2. maternité liberté (25 %)
3. lumière naturelle à tous les stades physiologiques (25 %)
4. accès à l’air libre des porcs en engraissement (25 %)
Le socle de base de cette démarche repose sur le cahier des charges Le Porc français. Le niveau 1 comprend une alimentation sans OGM, l’accès à des matériaux manipulables à tous les stades et l’élevage sans antibiotique à partir de 42 jours.
L’éleveur se voit attribuer trois niveaux de plus-value, selon qu’il intègre un cahier des charges porcs sans antibiotique à 0, 21 jours ou 42 jours.
Deux salles de 23 cases Matek de I-Tek
Concernant les choix d’équipements de la nouvelle maternité, les éleveurs ont opté pour un bâtiment Isotek avec des entrées d’air par poteaux Exatop du fabricant I-Tek.
Accessible des couloirs, se trouve la niche à porcelets avec capot relevable, chauffée par une lampe régulable manuellement. « La niche facilite la gestion bi-climat de la salle (21 °C en ambiance pour favoriser la consommation des truies et 28 °C au niveau des porcelets) », explique Claude Cochet d’I-Tek.
Les truies seront libérées après les soins, et au plus tard 7 jours après la mise bas, conformément au cahier des charges.
Les truies peuvent recevoir deux aliments péri-mise bas ou allaitant (une seule chaîne). La distribution est gérée par un doseur volumétrique individuel (équipements Asserva). Seuls les alimentateurs à sec ont été récupérés de l’ancienne maternité.
Le coût du bâtiment tout compris s’élève à 8 000 euros par place.