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Une case maternité truie liberté aux enjeux multiples

La transformation des maternités bloquées en maternités liberté est une évolution d’ampleur pour la station de Romillé, dont la principale motivation est de répondre aux questions de la filière.

Les quatre maternités de 12 cases bloquées ont été agrandies et réaménagées pour devenir deux salles de 24 cases en liberté. À cette occasion, chacune des salles a été équipée d’un cooling en entrée d’air afin d’améliorer le confort des animaux durant la période estivale. Cette réorganisation a pour principal objectif la modularité afin de tester de nombreuses configurations de cases. L’Ifip a travaillé avec Calipro Élevage pour concevoir une case sur mesure tout en s’adaptant au bâtiment existant.

Liberté ou conventionnelle selon les besoins

La case liberté fait 2,50 m sur 2,60 m, soit 6,5 m². Elle a été conçue pour être convertie en case standard en fonction des essais. À cet effet, les poteaux destinés à rigidifier les cloisons de la case liberté servent également de support pour faire évoluer la case. Selon les besoins, une cloison additionnelle de 2,60 m peut être ajoutée afin de limiter la largeur de la case à 1,80 m. Elle retrouve alors une configuration classique avec des truies bloquées (soit 4,7 m²). Cette nouvelle structuration permet de combiner les deux configurations et donc de faire des essais comparatifs dans des conditions d’ambiance strictement identiques.

Cage ascenseur, liberté ou les deux

Chaque case est équipée d’un système « ascenseur ». Il sera donc possible de comparer les performances, la pénibilité du travail et le bien-être des animaux dans les quatre configurations : liberté + ascenseur/liberté/standard + ascenseur/standard. En termes de conception, le relevage de la cage est assuré par quatre pistons à air comprimé. Le sol sous la truie est en fonte alors que le reste est en plastique (caillebotis ou sol plein) afin de respecter au mieux le confort thermique des truies et des porcelets.

Zone d’activité rectangulaire pour la truie

Les barrières de la cage ont été étudiées pour offrir une zone de circulation de forme rectangulaire à la truie après ouverture. Elle dispose alors d’une surface de 4,41 m². L’Ifip souhaitait cette disposition pour faciliter les déplacements des truies, même pour les plus gros gabarits, souvent contraints dans des cases ayant une aire de vie triangulaire. Les quarante premiers centimètres de tubulaire de la cage, positionnés près de l’auge, sont fixes. Ainsi lorsque la truie mange, son corps est positionné dans l’alignement de l’auge et la cage peut aisément être fermée. Ceci facilite les interventions des opérateurs sur les truies ou les porcelets.

Niche pour le confort thermique des porcelets

La niche doit pouvoir accueillir la totalité des porcelets sur les premiers jours de vie. Elle a été dimensionnée à 1 m² (soit 0,06 m² par porcelet sur la base de 16 porcelets nés vivants). Afin de supprimer les remontées d’air froid et la manipulation de tapis, un sol plein en plastique a directement été intégré dans le sol situé sous le capot. La température sous les niches est gérée case par case via le dispositif d’alimentation Gestal. En effet, chaque doseur dispose d’une sonde de température et les opérateurs peuvent modifier les consignes selon leurs observations. Ainsi deux ambiances pourront être gérées dans la salle : une plus chaude sous les niches pour les porcelets (entre 28 et 32 °C) et une plus fraîche dans l’air ambiant pour les truies (entre 20 et 22 °C). Au fur et à mesure de la croissance des porcelets, le relevage des capots se fera manuellement.

Avis d’expert : Valérie Courboulay, Ifip-Institut du porc

 

 
Valérie Courboulay, Ifip-Institut du porc © Ifip

Valérie Courboulay, Ifip-Institut du porc © Ifip

« Concilier travail de l’éleveur, amélioration du bien-être et des performances des animaux »

« Bien-être et arrêt de la contention des animaux sont au cœur des débats de société. La maternité cristallise ces questions avec comme enjeu de satisfaire les besoins très différents de la truie et de ses porcelets. Ces nouvelles cases de mise bas vont permettre de caractériser les points forts et points faibles des cases liberté ou ascenseur et d’en préciser les modalités de bon fonctionnement. Il s’agira de trouver les meilleurs compromis pour améliorer le confort et la santé des animaux, favoriser le comportement maternel et l’activité des truies, tout en limitant les risques de mortalité des porcelets. Les impacts sur le travail seront également évalués. La possibilité de configurer les cases selon le système standard actuel permettra de chercher des pratiques plus favorables au bien-être des animaux, mais accessibles à la majorité des éleveurs. »

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